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Pays-Bas : prison à vie pour l’un des principaux parrains européens de la drogue
Les avocats Max den Blanken (à gauche) et Mark Dunsbergen (à droite) arrivent au tribunal extra-sécurisé pour le verdict dans l’affaire pénale Marengo, à Amsterdam, le 27 février 2024. AFP
Le « méga-procès » du crime organisé s’est achevé mardi 27 février dans la banlieue de La Haye et les sentences sont sans surprise. Ridouan Taghi, le patron de la « Mocro Maffia » et deux de ses complices ont été condamné à la prison à vie pour avoir ordonné plusieurs assassinats. Le procès, qui avait débuté en juillet 2019, a passionné et secoué les Pays-Bas, les mettant en face d’une réalité trop longtemps ignorée : l’effrayante montée en puissance de la criminalité liée au trafic de stupéfiants.
Né en 1977 dans une famille d’origine marocaine qui avait émigré aux Pays-Bas en 1980, Ridouan Taghi avait rejoint, dans son adolescence, les Bad Boys, une bande urbaine particulièrement active à Utrecht et avait connu sa première condamnation (pour vols et détention d’arme) à l’âge de 15 ans. Retenant la leçon, il était passé sous les radars pendant les quinze années qui avaient suivi et la police l’avait perdu de vue.
Il était pourtant loin d’être inactif et était même devenu une véritable « star » du milieu. Intelligent et sans pitié, le jeune homme avait en effet mis plusieurs années à créer un vaste réseau criminel international. S’appuyant sur le réseau familial qui importait de grosses quantités de « H » du Maroc, il avait occupé son temps à structurer un réseau de distribution de cocaïne en Hollande, obtenant de tels résultats qu’il était entré, par la petite porte, dans la cour des grands.
De la « Mocro-Maffia » à un « syndicat du crime » international
Désormais à la tête de la « Mocro-Maffia » – c’est ainsi que la police néerlandaise avait baptisé ce réseau aux racines marocaines – il était désormais en position de parler d’égal à égal avec de grandes figures du crime organisé européen.
Stratège, Taghi avait compris depuis longtemps qu’il ne pouvait réussir seul dans une branche dans laquelle la division du travail est une règle absolue. Le monde de la drogue fonctionne comme n’importe quelle multinationale : chacun y occupe une place justifiée par un talent ou des aptitudes particulières. Il y a ceux qui cultivent la coca, ceux qui la raffinent, ceux qui la transportent, puis des grossistes, des semi-grossistes et enfin les modestes marchands de rue, les « dealers ». L’intégration verticale de tous ces métiers est impossible et même dangereuse, car elle exposerait les organisations à être plus rapidement découvertes.
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Source: LPOST
