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L’étudiante styliste Gabrielle Szwarcenberg relooke le personnel de Brussels Airlines
La compagnie aérienne belge Brussels Airlines a dévoilé à la presse et à ses employés ce jeudi 18 janvier la nouvelle collection de ses uniformes qui sera utilisée à partir du 1er mars prochain. Le design a été créé par une étudiante de 23 ans de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers, Gabrielle Szwarcenberg, qui a également assisté à l’évènement. Cette série, focalisée sur la durabilité et l’inclusivité, remplace les vêtements qui datent de 2007, avec des matériaux et des fournisseurs plus transparents et respectueux de l’environnement. Enfin, de nouvelles règles sont introduites pour le maquillage qui est désormais optionnel et pour les tatouages qui ne doivent plus être cachés.
Gabrielle Szwarcenberg n’avait que 20 ans lorsque que la styliste a postulé au concours de Brussels Airlines pour la nouvelle collection d’uniformes, que porteront plus de 2.600 membres du personnel de la compagnie aérienne, du cockpit aux employés au sol en passant par le personnel de cabine, à partir du 1er mars prochain. Ce jeudi 18 janvier, ces nouveaux vêtements ont été dévoilés à l’Hôtel Sheraton de Bruxelles-National devant la presse et de nombreux travailleurs de l’entreprise.
Mettre des icônes belges en avant
« Nous voulions donner des opportunités à des icônes belges, c’est-à-dire l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers, car ils sont connus à travers le monde entier et nous avons des talents ici à la maison. Nous voulions donner des possibilités à la jeunesse, au local, à l’old-school qui donne des avantages supplémentaires, plutôt qu’à un artiste de renommée », affirme Barbara Fleury, Project Manager.
Nous voulions donner des possibilités à la jeunesse, au local, à l’old-school qui donne des avantages supplémentaires, plutôt qu’à un artiste de renommée.
L’étudiante, en dernière année d’études (elle est en master), n’avait, selon elle, que peu de chance pour réussir le concours proposé par Brussels Airlines : « j’étais en deuxième année, il y avait pour chaque année d’études 5 stylistes qui étaient présélectionnés, j’étais la plus jeune, je n’y ai jamais cru : j’étais la seule fille ! » témoigne Gabrielle. « C’était le choc quand j’avais été prise, mes parents n’y croyaient pas, parce que pour nous, Brussels Airlines, c’est une institution ». C’est sa première expérience, car « je travaille tout à fait dans un autre milieu à l’école, c’est plus expérimental, travailler avec un bouquin de règles, c’est tout à fait différent que scolairement parlant ».
En 2017, Air Belgium avait aussi fait appel à un jeune talent pour confectionner ses uniformes avec Esther Fourez, alors qu’elle était également étudiante en master, cette fois-ci à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai.
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L’illustration montre la présentation des nouveaux uniformes de la compagnie aérienne belge Brussels Airlines, à l’aéroport de Bruxelles, à Zaventem, le jeudi 18 janvier 2024. (BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE)
Plusieurs influences dont les années 60
Concrètement, la styliste a dessiné une base et à partir de cette dernière, elle a pu développer toute la série de couleur bleu marine foncé avec des détails de couleur champagne, base préférée par les employés de la compagnie.
J’ai toujours été attiré par les lignes pures géométriques de ces années, j’avais surtout regardé les designs de Pierre Cardin.
Décision qui a fait débat mais a finalement convaincu : exit donc le rouge des cravates des stewards et des écharpes et robes des hôtesses de l’air actuellement utilisé. « J’ai commencé à regarder les uniformes du passé, ceux de Brussels Airlines mais aussi ceux d’autres pays pendant les années 60, j’ai toujours été attiré par les lignes pures géométriques de ces années, j’avais surtout regardé les designs de Pierre Cardin (couturier, ndlr). J’ai été également inspirée par le minimalisme japonais que j’ai toujours inclus dans mes travaux, c’était mon premier amour. Pour le reste, j’ai essayé de faire quelque chose d’élégant et de classe », poursuit Gabrielle Szwarcenberg. Ce look des années 60 se ressent dans le col roulé et la robe trapèze notamment.
D’après Barbara Fleury, les uniformes répondent également à des nécessités et à des demandes de la part des employés, car le point de vue humain était important et la compagnie aérienne voulait qu’ils se sentent impliqués dans le projet.
Plus inclusif
Brussels Airlines introduit des règles uniformisées pour tout le monde. Ainsi, à partir du 1er mars prochain, le personnel pourra choisir de se maquiller ou pas, ce qui change les habitudes d’un monde plus vraiment d’actualité. Si l’employé souhaite en mettre, il faudra suivre des règles bien précises avec certaines couleurs, de même que pour le vernis à ongles. Les cheveux devront être aussi attachés s’ils ne sont pas courts.
BELGA
Le public admire les nouveaux uniformes du personnel de Brussels Airlines. (BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE).
Cette décision répond aux nouvelles exigences d’inclusivité au sein des entreprises, car pour l’aérien, il faut encore souvent se considérer comme homme ou femme, ce qui peut être un frein pour de nombreuses personnes pour le recrutement ou alors d’autres devant se considérer à tort de genre masculin ou féminin, pour leur identité et leur expression.
Par ailleurs, les sneakers (baskets) devaient initialement disparaître avec le changement de vêtements mais ils ont finalement été maintenus. « Ce n’était pas le plan, car initialement l’étudiant devait [dessiner] deux robes et un costume, mais on aimait tellement bien qu’à la fin j’ai pu faire toute la collection, dont les pulls et vestes ».
En réalité, le design était prêt depuis juin 2021 mais cela a pris du temps de trouver des fournisseurs qui répondaient à nos critères éthiques.
Enfin, les tatouages peuvent désormais être montrés à condition de respecter certaines règles, telles que la position, la taille et ce qu’ils représentent, suivant ainsi une évolution des règles en 2022 de la compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic, créée par l’homme d’affaires Sir Richard Branson.
Investissement conséquent
La créatrice trilingue nous confie que le projet a pris du retard, car initialement prévu l’été dernier : « en réalité, le design était prêt depuis juin 2021 mais cela a pris du temps de trouver des fournisseurs qui répondaient à nos critères éthiques, c’était pour trouver les bons matériaux. Les guidelines ont aussi beaucoup changé et j’avais la chance d’être présente à chaque réunion ».
Barbara Fleury confirme qu’il s’agit d’un « investissement solide », sans nous en donner le coût, car il est plus durable et sera aussi utilisé à long terme : la série actuelle a été créée lors de la fusion entre SN Brussels Airlines (SNBA) et Virgin Express, en 2007. En 2012, la robe et l’écharpe rouges avaient rejoint la collection pour notamment célébrer le retour des vols vers New York.
Brussels Airlines a opté pour des uniformes de haute qualité pour éviter des réparations et des remplacements trop fréquents, en plus d’un respect et une transparence donnée sur la provenance des matériaux et la manière de confectionner les vêtements.
Dans les détails, la laine respecte la norme Responsible Wool Standard, respectueuse des animaux. Pour le coton, il est également cultivé de manière responsable. Le polyester est quant à lui recyclé. Les chaussures en cuir sont issues d’alternatives biosourcées, avec un cuir à base de cactus ou de raisin et totalement biodégradables.
L’ancienne collection sera quant à elle collectée et recyclée pour une seconde vie.
Gabrielle Szwarcenberg, qui selon Barbara Fleury « ne se rend pas compte à quel point elle est compétente », devrait terminer ses études à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers début juin. Elle devrait probablement commencer par travailler dans une agence de mode avant de viser le freelancing. La vitrine que lui offre aujourd’hui Brussels Airlines va, sans doute, propulser la créatrice dans de nouveaux projets.
Thibault Lapers
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Source: LPOST
