La bonne ambiance au Gouvernement fédéral ? Ça, c’était avant…
De gauche à droite, Frank Vandenbroucke, Alexander De Croo, Georges Gilkinet, Vincent Van Peteghem et Vicent Van Quickenborne, tout sourire. Mais ça, c’était avant. BELGASi la semaine qui vient de s’écouler a été intense au niveau de l’actualité politique, elle a surtout donné aux citoyens d’assister à des comportements et des décisions qui n’honorent pas nos gouvernants. D’abord, il y a eu le dossier de la délivrance controversée de visas à des représentants iraniens dont le maire de Téhéran, Alireza Zakani, un cacique du régime des Mollah, pour assister, du 12 au 15 juin, au Brussels Urban Summit. Les Belges continuent à se poser des questions dans ce dossier : comment a-t-on pu délivrer des visas à des ressortissants d’un pays qui pratique la politique des otages et qui a emprisonné un citoyen belge dans des conditions inhumaines ? Comment a-t-on pu accueillir sur le territoire belge des dignitaires d’un pays qui soumet son peuple à une répression sanglante et meurtrière dénoncée sur la scène internationale, y compris en Belgique ?
La stupéfaction atteint aujourd’hui son comble quand on découvre, suite aux auditions de la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR) et aux révélations de la presse les détails du dossier : un avis négatif du ministère des Affaires étrangères ou des réticences de la sûreté de l’Etat, lesquels se sont transformés en autorisation dans un délai rapide, réserves de la part de l’office des étrangers, etc. Dans ce dossier, le secrétaire d’Etat bruxellois, Pascal Smet (Vooruit) a démissionné prenant ainsi sa responsabilité tout en niant avoir commis une faute. La semaine qui vient de s’écouler a vu une autre personne impliquée dans le dossier se faire malmener au Parlement fédéral. Il s’agit de la ministre des Affaires étrangères dont les explications, peu claires et imprécises ont davantage embrouillé le dossier, en raison de contradictions et une chronologie des évènements.
Qu’on le veuille ou non, l’image et la crédibilité de Hadja Lahbib (et de facto celle de la Belgique) ont pris un sérieux coup.
Qu’on le veuille ou non, son image et sa crédibilité (et de facto celle de la Belgique) ont pris un sérieux coup. Comment espère-t-elle se relever de cet épisode après un tel cafouillage ? Surtout quand on voit les calculs politiques qui se déroulent dans l’ombre dans un jeu où les uns exploitent le moindre élément, prétendument négatif ou suspect, pour affaiblir les autres. Cela se confirme puisqu’elle n’a pas trouvé grand monde parmi ses collègues du Gouvernement fédéral pour la soutenir…Tout ça à un an des prochaines élections de juin 2024.
Novice en politique, Hadja Lahbib a certainement commis des erreurs. Mais doit-on la clouer au pilori pour ça, alors que les citoyens ont d’autres priorités qui les occupent comme l’inflation qui réduit le pouvoir d’achat, les factures d’énergie qui demeurent un souci et, (dans une moindre mesure ?), la guerre aux portes de l’Europe avec l’invasion russe de l’Ukraine) ? Elle est attendue lundi 26 juin pour une nouvelle séance d’explications au Parlement, mais quelle que soit sa prestation, la ministre des Affaires étrangères sortira affaiblie de cet épisode. Aura-t-elle encore la force nécessaire pour peser sur les dossiers ? De toute façon, les dossiers importants ne bougeront plus, car nous sommes quasiment en affaires courantes… A elle de faire son analyse et décider ensuite de son avenir professionnel.
Quelle image déshonorante nos deux (éminents ?) représentants renvoient-ils ?
Et comme si le Visagate ne suffisait, on découvre ensuite, grâce à nos confrères du média Business AM, que deux ministres néerlandophones du Gouvernement fédéral en sont pratiquement venus aux mains à l’issue du conseil des ministres restreint (kern) du 21 juin. Ce triste spectacle a opposé le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit) à son homologue de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), deux vices-Premiers ministres, qui plus est ! C’est le premier, socialiste flamand, qui aurait empoigné le second, libéral flamand. Quelle semaine ! Quel triste spectacle ! Quelle image déshonorante nos deux (éminents ?) représentants renvoient-ils ? Visiblement, la pré-campagne électorale prend une autre tournure, les esprits s’échauffent plus que d’habitude et plus que de raison. Allons, Messieurs, il faut se ressaisir…
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Source: LPOST
