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Wikipédia : Faiblesses et errements d’un géant
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L’encyclopédie en ligne Wikipédia, devenue incontournable avec ses 350 langues, 300 millions de pages et 65 millions d’articles, totalise plus de 700 millions de visites par jour et est l’un des dix sites les plus fréquentés du web mondial, n’en reste pas moins clivante. Depuis quelques mois, les critiques à son égard se multiplient. Il y a quelques jours, c’est l’ESISC (European Strategic Intelligence and Security Center), basé à Bruxelles qui lui consacrait un long rapport très fouillé. Une mise en perspective de ses dérives assorties de recommandations pour rétablir une totale crédibilité.
« Les critiques contre Wikipédia accompagnent l’existence de cette expérience hors norme depuis ses débuts », souligne l’ESISC, en recensant quelques exemples. Des cafouillages ayant entouré la mort du patron de la société pétrolière Enron en 2006. Le décès d’abord annoncé comme « de cause inconnue », avant d’être qualifiée de «suicide » pour finir par être attribuée à une crise cardiaque, ce qui correspondait enfin à la réalité, comme aussi le magazine français « Le Point » accusé d’être « populiste » et « proche de la droite identitaire » (février 2025), en passant par la fille adoptive des Chirac qui aurait « abandonné ses enfants », ce qui était faux (2009), erreurs, diffamations et manipulations politiques trouvent parfois leur voie pour se propager sur les pages de l’encyclopédie.
Propagande, désinformation ou calomnies
Trois cas particuliers permettent de se faire une idée de l’ampleur du problème et du spectre d’activités qu’il recouvre : pure propagande extrémiste, désinformation ou calomnie manifeste.
Ainsi, entre 2011 et 2021, la page en Croate de l’encyclopédie en ligne, était contrôlée par des extrémistes de droite qui n’ont cessé de publier des articles négationnistes sur la Shoa ou minimisant les crimes des oustachis, alliés aux Nazis durant la deuxième guerre mondiale.
Beaucoup plus récemment, un rapport publié par l’Anti-Defamation League (ADL) américaine mettait en cause sa couverture du conflit israélo-palestinien. Pour l’ADL, un groupe d’une trentaine d’éditeurs collaborent activement pour déformer les informations relatives à cette problématique qui suscite d’innombrables passions, participant ainsi à l’importation du conflit en Europe et aux Etats-Unis.
Chiffres à l’appui, l’ADL démontre qu’en coopérant, via la rédaction d’articles, des corrections, ou de très nombreuses communications internes, ces activistes « suppriment systématiquement les références à des sources crédibles pour minimiser les critiques du Hamas tout en amplifiant celles d’Israël », tandis que les pages en arabe, elles vont jusqu’à « glorifier l’organisation terroriste ».
Des errements qui n’ont rien d’un accident de parcours mais sont intrinsèquement liées au mode même de fonctionnement de l’encyclopédie.
Enfin, pour ce qui est des personnes, l’ESISC (European Strategic Intelligence and Security Center) cite, entre autres, le cas d’un homme d’affaire britannique, Tamaz Somkhishvili, en conflit avec la mairie de Kiev, dont la page Wikipédia contient des accusations infondées, diffamatoires et gravement préjudiciables, notamment, en le liant à des structures criminelles, au blanchiment d’argent, à l’évasion fiscale et en allant jusqu’à prétendre qu’en pleine guerre avec la Russie. Il aurait fait réparer des chasseurs-bombardiers russes en Géorgie !
C’est le « système Wikipédia » qui est en cause
La Wikimedia foundation affirme que ces « erreurs » ne touchent qu’un nombre limité de pages. Mais pour l’ESISC, qui admet que tout n’est pas à rejeter dans Wikipédia mais qu’il faut se montrer d’une extrême prudence quand on consulte des articles concernant des sujets sensibles, des questions d’actualité ou des personnes en vue, ces errements n’ont rien d’un accident de parcours mais sont intrinsèquement liées au mode même de fonctionnement de l’encyclopédie.
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Source: LPOST
