Quel bilan pour le 54ème forum de Davos tenu dans un contexte mondial de tous les dangers ?


Quel bilan pour le 54ème forum de Davos tenu dans un contexte mondial de tous les dangers ?
(De gauche à droite) La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, le coprésident de la société de capital-investissement du Carlyle Group David Rubenstein, le ministre allemand des Finances Christian Lindner et la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala sont présents. une séance le jour de clôture de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 19 janvier 2024. AFPPremier barnum médiatico-politique de l’année, le forum économique de Davos est devenu en l’espace de quelques décennies le rendez-vous incontournable des gens qui comptent sur la planète. Réputée être la ville la plus élevée d’Europe, cette station de ski suisse, Davos se transforme aussi chaque début d’année en le plus grand rendez-vous économique mondial. Cette année l’évènement a eu lieu du 15 au 19 janvier sur le thème « reconstruire la confiance ». Et il en fallait, vu les enjeux à venir pour 2024 : élections américaines, russes, européennes, guerre en Ukraine et à Gaza, au Soudan, entre autres!
Qui dit économique, dit politique et médiatique bien sûr. Aussi, pendant une semaine, ce sont des centaines de dirigeants mais également de chefs d’entreprises qui se sont relayés et se sont rencontrés pour discuter de l’avenir commun sur la planète. On parlait de 1.600 chefs d’entreprises de premier plan. Ce sont des conférences, des prises de parole attendues, à commencer par celle d’Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, qui avait ouvert le bal lundi dernier.
On y a parlé climat, emploi, sécurité, paix mais de bien d’autres sujets encore. Les rencontres officielles comptent toujours, mais ce sont souvent comme lors du Forum annuel de Doha, les bilatérales qui sont les plus importantes et les entretiens en aparté.
Quand la guerre en Ukraine s’invite à Davos
Si le Président français, Emmanuel Macron est venu le mercredi 17 janvier, la présence la plus attendue depuis le début du Forum était celle en présentiel de Volodymyr Zelensky, qui venait se rappeler aux bons souvenirs des Occidentaux, dans un contexte à la fois d’usure et de lassitude du conflit qui l’oppose à Vladimir Poutine depuis bientôt maintenant deux ans. Mais on attendait aussi le Premier ministre chinois, Li Quiang, qui était déjà en déplacement en Suisse cette semaine, le tout frais Président argentin Javier Milei et plusieurs premiers ministres du Moyen-Orient. Mais également Anthony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, qui ne ménage pas sa peine depuis des semaines en parcourant parcourir l’Europe et le monde arabe afin de parvenir à un arrêt de la guerre à Gaza.
Si le multilatéralisme bat sérieusement de l’aile, face à une montée du Sud global, mais également une radicalisation des paysages politiques démocratiques y compris en Occident, on a pu compter à Davos aussi sur la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, la directrice de l’OMC, Ngozi Okonjo Iweala, en terrain connu puisque le siège de l’organisation qu’elle dirige est à Genève, et également le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Quel bilan pour le Davos 2024 ?
Le Forum, comme tous les évènements de ce genre est souvent critiqué, passant pour un rendez-vous de riches, pour riches et entre riches, d’où serait exclue la majorité de la planète, dont les préoccupations pèsent chaque jour sur le cours de la politique mondiale. Cela est sans compter les attaques des militants écologistes qui dénoncent chaque année le ballet incessant de près de 1600 jets qui se sont posé et sont repartis de Davos pendant ces quelques jours.
Pourtant, le bilan de Davos est plutôt positif selon ses organisateurs. Le Global Economic Outlook, la dernière conférence traditionnelle du sommet, a tiré quelques constats : incertitudes chroniques quant à l’avenir proche, croissance positive tout de même dans les pays développés, taux de chômage maîtrisés, mais la cristallisation entre la Chine et les Etats Unis comme l’IA vont jouer un rôle essentiel déstabilisant de toute évidence dans un avenir très proche.
Sébastien Boussois
Docteur en sciences politiques, chercheur monde arabe et géopolitique, enseignant en relations internationales à l’IHECS, associé au  CNAM Paris (Equipe Sécurité Défense) et du Nordic Center For Conflict Transformation (NCCT Stockholm)
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Source: LPOST

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