Plan anti-émeutes : Elisabeth Borne veut que les parents réparent financièrement les dégradations de leurs enfants délinquants


Plan anti-émeutes : Elisabeth Borne veut que les parents réparent financièrement les dégradations de leurs enfants délinquants
La Première ministre française, Elisabeth Borne, a présenté, ce jeudi 26 octobre devant 500 maires de grandes et moyennes villes, un arsenal de mesures visant à lutter contre les émeutes dans les banlieues françaises. Il est notamment question du déblocage d’un budget de 100 millions d’euros pour la réparation des bâtiments touchés (qui viennent en plus de ce que les assurances ont déjà remboursé), d’un encadrement par des militaires envisagé pour certains jeunes délinquants et le déploiement de policiers, magistrats et personnels sociaux ensemble dans certains quartiers. Par ailleurs, la cheffe du Gouvernement français veut solliciter les parents pour qu’ils réparent les dégâts de leurs enfants délinquants. « Lorsqu’un mineur a causé des dégradations, les deux parents, séparés ou non, qu’ils vivent avec leur enfant ou non, sont responsables financièrement des dommages causés », a-t-elle précisé. Sans oublier des travaux d’intérêt général. En effet, une étude de l’Inspection générale de l’administration (IGAS), réalisée l’été dernier sur le profil des émeutiers, montre que 30% étaient mineurs (dont un sur trois avait entre 13 et 15 ans) et 60% issus de familles monoparentales ou de parents séparés.
Certains ont évoqué un « plan anti-émeutes », d’autres parlent de « mesures pour répondre aux violences urbaines ». Quatre mois après la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué le 27 juin dernier par un policier après un refus d’obtempérer en banlieue parisienne, et l’embrasement de violences dans pas moins de 500 villes (grandes et moyennes), la Première ministre française, Elisabeth Borne, avait convié 500 maires dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, ce jeudi 26 octobre 2023. Et y a donc présenté les mesures qu’avec son gouvernement, elle va mettre en application pour (tenter d’) éviter de prochaines émeutes. Ce plan était attendu. Dès le 24 juillet dernier, le Président de la République, Emmanuel Macron avait lancé une « demande d’ordre » et appelé une réforme « profonde et complète ».
Dans le cadre majestueux de la Sorbonne devant 250 maires présents (sur les 500 invités) et en l’absence remarquée du ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, la Première ministre, Elisabeth Borne, a déroulé la première partie de son plan (la seconde, consacrée à l’aspect social, devant être présenté ce vendredi 27 octobre). Dans ce catalogue de mesures, quelques-unes relèvent de l’évidence, tandis que d’autres laissent planer de grands doutes sur leur faisabilité.
Ainsi, on trouve, dans cet inventaire, 100 millions d’euros débloqués pour la réparation des bâtiments touchés (qui viennent en plus de ce que les assurances ont déjà remboursé), un encadrement par des militaires envisagé pour certains jeunes délinquants ou encore le déploiement de policiers, magistrats et personnels sociaux ensemble dans certains quartiers (ce qu’Emmanuel Macron, alors candidat à la Présidence de la République, présentait comme les « forces d’action républicaines »).
Prise en charge des frais d’internat des jeunes boursiers
A ces trois mesures, vient s’ajouter la prise en charge totale des frais d’internat pour les jeunes boursiers. Ou encore, mesure suggérée et défendue par le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, la « retenue de nuit » (de 21h à 6h du matin) de tout jeune ne respectant pas le couvre-feu ou traînant dans les rues la nuit… Sans oublier, dans certains cas, « un encadrement de jeunes délinquants par des militaires, qui pourront transmettre des valeurs de discipline et de dépassement de soi » et / ou encore une peine de « bannissement numérique » prononcée par un juge et pouvant aller jusqu’à six mois de suspension.
Autre volet du plan anti-émeutes : la lutte contre le trafic de drogues. Pour mémoire, l’an passé, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait déjà fixé pour objectif l’éradication de ce trafic dans les « quartiers sensibles ».

AFP
La Première ministre, Elisabeth Borne, a détaillé un plan prévoyant le déblocage de 100 millions d’euros 100 millions d’euros pour la réparation des bâtiments touchés. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La cheffe du gouvernement a remis une couche sur le sujet avec un « nouveau plan national de lutte contre les stupéfiants, matrice de toutes les délinquances et cause de nombreuses violences », suggérant l’amélioration du recouvrement des amendes forfaitaires pour les consommateurs et la possibilité aux polices municipales d’accomplir certains actes de police judiciaire, sous le contrôle des parquets et pour les maires qui le souhaitent.
Travaux d’intérêt général pour des parents défaillants
Enfin, et surtout, la Première ministre a évoqué le sujet des parents. Une étude de l’Inspection générale de l’administration (IGAS), réalisée l’été dernier sur le profil des émeutiers, montre que 30% étaient mineurs (dont un sur trois avait entre 13 et 15 ans) et 60% issus de familles monoparentales ou de parents séparés. Conséquence : il faut prôner une plus grande responsabilisation des parents de délinquants mineurs. Et mettre en place, dans les meilleurs délais, « des stages de responsabilité parentale » et des peines de travaux d’intérêt général pour les parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs.
Toujours Elisabeth Borne : « Nous allons aussi créer une contribution financière citoyenne et familiale que les mineurs et leurs parents devront payer à des associations de victimes… Lorsqu’un mineur a causé des dégradations, les deux parents, séparés ou non, qu’ils vivent avec leur enfant ou non, sont responsables financièrement des dommages causés ».
Dans la foulée de la présentation de ce plan anti-émeutes, nombre de commentateurs expliquent qu’Elisabeth Borne et son gouvernement prouvent, une nouvelle fois, qu’ils sont déconnectés des réalités du quotidien. Et un éducateur dans l’Essonne, ne craint pas d’affirmer qu’ « il y a de l’indécence dans les discours sur les familles démissionnaires »…
Serge Bressan (correspondant à Paris)
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Source: LPOST

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