Radio plus Bienvenue sur notre site
Related Articles
Une cérémonie sobre et chaleureuse pour les obsèques de Roger Dehaybe « l’Africain »
Les obsèques de Roger Dehaybe, père du CGRI, ancêtre de WBI, se sont déroulées vendredi 18 août à Robermont. BELGALes obsèques de Roger Dehaybe, premier patron du Commissariat général aux relations internationales de la Communauté française (CGRI), l’ancêtre de Wallonie-Bruxelles International (WBI) se sont déroulées vendredi après-midi 18 août au crématorium de Robermont en région liégeoise. Véritable artisan de la promotion de la culture et de la langue françaises, il fut le premier administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie de 1998 à 2006, laquelle deviendra l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Roger Dehaybe est décédé à Paris le 4 août à l’âge de 81 ans. Les dirigeants de WBI l’avaient honoré bien avant son décès en donnant son nom à la dernière promotion de diplomates de WBI (7 diplomates) qui prendra ses fonctions le 1er septembre 2023. Outre l’actuelle administratrice générale de WBI, Pascale Delcomminette et son prédécesseur, Philippe Suinen, plusieurs responsables politiques ont assisté à la cérémonie, notamment le ministre Frédéric Daerden (Budget, Communauté française, PS) et son collègue de la Région wallonne, Christie Morreale (Santé, PS), le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer (PS) et le Gouverneur de la Province de Liège, Michel Foret ainsi que l’ancien ministre-Président de la Communauté française, Rudy Demotte (PS). Sans oublier de nombreux agents de WBI ou de l’ex-CGRI.
C’est une assemblée fournie qui a assisté ce vendredi 18 août à 13h30 aux obsèques de Roger Dehaybe (81 ans) qui se sont déroulées dans la salle des cérémonies du crématorium de Robermont en région liégeoise. C’est dans une atmosphère emplit d’émotion et de recueillement que l’assemblée a rendu un dernier hommage à celui qui est considéré comme un grand artisan de la Francophonie, un défenseur de la langue et de la culture françaises. Les témoignages se sont succédés, les uns aussi profonds que les autres alternés par des chansons de circonstances, notamment Le Temps des cerises (interprétée par Yves Montand) ou encore Camarades (Jean Ferrat). Ancien président du Parlement de la Communauté française, Philippe Courard (PS) a rendu hommage à un responsable qui a pratiqué la « diplomatie avec élégance » accordant une grande importance à la valeur de paix et plaçant « chaque Francophone au cœur de son action ». Il a salué son combat pour la protection de la diversité culturelle et contre la marchandisation de l’éducation. Il évoqua l’activisme du Liégeois qui critiquait la tendance de certains responsables politiques qui préfèrent s’exprimer dans un anglais imparfait plutôt que d’utiliser les nuances de la langue française.
Un réseau de contacts impressionnant en Afrique
Philippe Courard rappelle au passage le livre récrit par Roger Dehaybe sur « Le choix de la Francophonie » dans lequel le défunt développe notamment une critique de l’évolution des institutions en invitant les responsables à la vigilance pour défendre la langue et la culture françaises. Il a salué la mémoire de « Roger l’Africain » chez qui l’âge et la maladie n’ont jamais atteint son combat pour la Francophonie. Et pourquoi « Roger l’Africain » ? « Roger a toujours eu un grand respect pour les peuples et ses interlocuteurs africains et il avait un réseau de contacts impressionnant sur le continent. Jusqu’à la dernière minute, il envoyait encore des mails pour donner son avis sur la situation en Afrique », nous a confié Philippe Courard. Devant l’assistance, il a relayé le message de l’ancien secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf (de 2003 à 2015) et de sa femme Elisabeth faisant part de leur tristesse devant la perte d’un ami, Roger Dehaybe, un « homme de culture, de valeurs et de convictions ; (…) un ardent défenseur de la Belgique francophone et de la langue française ».
Roger a toujours eu un grand respect pour les peuples et ses interlocuteurs africains et il avait un réseau de contacts impressionnant sur le continent.
Ancien cadre du CGRI et actuel directeur de la Cité Miroir à Liège, Jean-Michel Heuskin a vanté les mérites d’un maître franc-maçon qui a travaillé à la construction d’une société juste. « Roger était un amoureux de l’Afrique. D’ailleurs, c’est sur insistance des pays africains qu’il avait été nommé administrateur général de la Francophonie en 1997 », nous a-t-il précisé. Prenant la parole au nom de ses petits-enfants, Louis Dehaybe, son petit-fils, entouré de deux autres petites-filles du défunt, livra un témoignage aussi touchant que poignant à l’assemblée, sous le regard de son père et de sa grand-mère, Fabienne Reuter. « Nous ses petits-enfants avons mis très longtemps pour savoir ce que faisait exactement bon papa Roger jusqu’au jour où nous avons vu à la télé l’inauguration d’une bibliothèque au Sénégal, construite grâce à son action. C’est à ce moment que son travail est passé de l’abstrait au concret pour nous. La culture était au sein de son action. Bon papa a fait du bien là où il est passé », a témoigné Louis Dehaybe.
Cérémonie sobre et chaleureuse
Dans l’assemblée, on notait la présence de fonctionnaires, anciens et actuels, du CGRI/WBI, mais aussi celle de l’actuelle administratrice générale de l’administration en charge des relations internationales de la Communauté française et de la Région wallonne, Pascale Delcomminette (PS) et de son prédécesseur, Philippe Suinen. « Il avait une vision pour l’international », témoigne un ancien diplomate auprès de L-Post. Des responsables politiques sont venus se recueillir devant le cercueil de l’ancien haut fonctionnaire : le ministre Frédéric Daerden (Budget, Communauté française, PS) et son collègue de la Région wallonne, Christie Morreale (Santé, PS), le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer (PS) et le Gouverneur de la Province de Liège, Michel Foret ainsi que l’ancien ministre-Président de la Communauté française, Rudy Demotte (PS). « Ce fut une cérémonie à l’image de Mr Dehaybe : sobre, naturelle et chaleureuse. Il avait beaucoup fait pour le CGRI, les relations humaines au sein de l’organisme et pour la Francophonie », conclut une fonctionnaire de WBI, affichant plus de 30 ans de maison.
Ce fut une cérémonie à l’image de Mr Dehaybe : sobre, naturelle et chaleureuse.
Promotion de diplomates « Roger Dehaybe »
Né à Liège le 31 mai 1942, Roger Dehaybe est un romaniste de formation (Université de Liège). Il a entamé sa carrière au théâtre en contribuant à la création du « Théâtre de la Communauté » à Seraing. Il a présidé brièvement le PS liégeois et fait un bref passage à la RTBF comme producteur avant d’être nommé chef de cabinet de feu Jean-Maurice Dehousse, d’abord ministre wallon de la Culture, puis président du Parlement wallon. Il a beaucoup œuvré pour la création du CGRI dont il a pris la direction en 1983. Il est élu administrateur général de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) en 1997 à Hanoï aux côtés du secrétaire général, l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali. Il a travaillé à la transformation de l’ACCT en Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en 2005.
C’est grâce à son action que la Communauté française de Belgique a intégré la Francophonie avec un statut de membre de plein droit (à l’instar des Etats nationaux). Modeste et motivé par l’action, il ne s’est jamais soucié de l’inscription de son nom dans la postérité. Ce sont les dirigeants de WBI qui ont pris les devants en donnant son nom à la dernière promotion des diplomates de WBI (7 personnes) qui prendront leurs fonctions le 1er septembre prochain dans les délégations générales dont deux nouvelles (Londres, Madrid).
L’article Une cérémonie sobre et chaleureuse pour les obsèques de Roger Dehaybe « l’Africain » est apparu en premier sur L-Post.
Source: LPOST
