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France : Elisabeth Borne déroule sa feuille de route pour tourner la page de la réforme des retraites
La Première ministre, Elisabeth Borne a présenté mercredi 26 avril les grands axes de son action dans les 100 prochains jours. Contrairement à ce qu’avait laissé entendre le Président de la République, Emmanuel Macron, la feuille de route d’Elisabeth Borne n’intègre pas la nouvelle loi sur l’immigration, car, il n’existe pas, actuellement, une majorité parlementaire garantissant son adoption. Un désaccord interne du groupe LR (Les Républicains) serait à l’origine de la situation. En attendant, Elisabeth Borne et son gouvernement vont donc travailler sur trois grands secteurs : l’éducation (avec la création de postes d’enseignants pour la rentrée de septembre prochain), la santé et le travail (avec, entre autres, la transformation de Pôle Emploi en France Travail). La Première ministre qui assurera le service après-vente de son plan d’action ce jeudi matin 27 avril sur France 2 avant un déplacement, le lendemain, en province. Reste à savoir si l’initiative permettra d’abaisser la tension depuis le passage en force de la loi sur la réforme des retraites. Rien n’est moins sûr…
Dans la foulée du rituel Conseil des Ministres, elle a parlé. Pendant près d’une heure, debout derrière un pupitre. Ce mercredi 26 avril 2023, comme le lui avait demandé récemment le Président de la République Emmanuel Macron, la Première ministre Elisabeth Borne a donc présenté sa feuille de route pour un programme de 100 jours qui sera bouclé le 14 juillet prochain. Comme à son habitude, le Président de la République avait profité d’un long entretien avec onze lecteurs et lectrices du « Parisien- Aujourd’hui en France » pour présenter, trois jours avant sa Première ministre, ce qui est considéré par certains comme un nouvel élan dans son deuxième quinquennat, par d’autres comme le véritable lancement dudit quinquennat.
Popularité au plus bas
Quarante minutes de présentation puis, vingt minutes de questions-réponses avec les journalistes présents. Voilà pour la conférence de presse d’Elisabeth Borne. N’a pas été évoquée la séquence « loi de réforme des retraites » même si nombre de Français en demandent encore et toujours le retrait pur et simple à coups de « casserolades », même si la cote de popularité tant du Président de la République (72% de mécontents dont 47% de très mécontents) que de la Première Ministre (28% de satisfaits) est tombée au plus bas depuis longtemps.
D’un ton qu’on qualifiera de neutre (pour ne pas dire et écrire, ennuyeux), Elisabeth Borne a déroulé sa feuille de route. Evoqué et développé, un programme d’urgence en quatre points. Et surtout annoncé qu’était reportée, à une date ultérieure (et pas avant l’automne), la nouvelle loi sur l’immigration, faute d’une majorité assurant l’adoption, conséquence d’un désaccord interne du groupe LR (Les Républicains).
La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas en France avec des manifestations et des concerts de casseroles. Claire Serie
Le concerte des casseroles contre la réforme des retraites se poursuit en France. (Photo Claire Série / bePress Photo Agency/bppa)
Eviter d’envenimer une situation déjà explosive
On peut voir dans ce report le désir du Président Macron et de sa Première ministre de ne pas se retrouver dans une situation aussi tendue, voire explosive que celle engendrée par la loi sur la réforme des retraites, adoptée grâce au fameux article 49.3 de la Constitution. Toutefois, a précisé Elisabeth Borne, dès le week-end prochain, un renfort de 150 gendarmes et policiers sera déployé à la frontière franco-italienne pour contenir l’immigration illégale.
Dans son intervention, la Première ministre a rappelé, en substance, que certes depuis un an, « ce n’est pas un scoop, nous avons la majorité certes relative mais ça n’empêche pas d’avancer ».
Et de répéter que pour chaque texte de loi, des accords avec des groupes au Parlement seront négociés, « des groupes de l’arc républicain ». Ce qui exclut le RN (Rassemblement National, extrême-droite) et la NUPES (Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, gauche radicale). « Ça tombe bien, nous n’avons nullement l’intention de collaborer à la politique de Mme Borne », a fait savoir Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et porte-parole de LFI (La France Insoumise, principal parti de la NUPES).
Je ne crois qu’aux résultats. Nous devons en obtenir dans tous les domaines, et je souhaite qu’ils soient concrets, tangibles, visibles pour les Français.
Trois grands secteurs : l’éducation, la santé et le travail
Dans l’immédiat, Elisabeth Borne et son gouvernement vont donc travailler sur trois grands secteurs : l’éducation (avec la création de postes d’enseignants pour la rentrée de septembre prochain), la santé et le travail (avec, entre autres, la transformation de Pôle Emploi en France Travail). « Je ne crois qu’aux résultats. Nous devons en obtenir dans tous les domaines, et je souhaite qu’ils soient concrets, tangibles, visibles pour les Français », a ajouté la Première ministre qui assurera le service après-vente de son plan d’action ce jeudi matin 27 avril sur France 2 avant un déplacement, le lendemain, en province.
A l’issue de la présentation de sa feuille de route (un dossier de 35 pages), quand un journaliste lui a fait remarquer qu’elle évoquait l’automne prochain pour en mesurer les résultats alors que le Président de la République a donné rendez-vous pour le bilan le 14 juillet prochain, Elisabeth Borne a élégamment esquivé la question.
Parce qu’elle sait parfaitement qu’elle occupera son bureau à l’Hôtel Matignon tant qu’Emmanuel Macron ne lui aura pas trouvé, pour lui succéder, celui ou celle capable de réunir, sur son nom, une majorité forte pour les quatre prochaines années du quinquennat. Et déjà depuis quelques semaines, la danse des courtisans a commencé…
Serge Bressan (à Paris)
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Source: LPOST
