Eric Zemmour soutient Bruno Le Maire sur ses propos polémiques, la gauche s’insurge.
Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire tient des propos polémiques sur des bénéficiaires de l’aide sociale qui envoient l’argent perçu vers le Maghreb. AFPLe mardi 18 avril, lors d’une interview sur BFMTV, Bruno Le Maire, ministre des Finances, a évoqué la fraude de certaines personnes qui envoient des aides sociales qu’elles perçoivent « au Maghreb », tout en précisant qu’il ne faisait « pas de clin d’œil » au Rassemblement national (RN). Il a expliqué plus loin que les citoyens en ont assez de la fraude sociale, soulignant que les personnes qui reçoivent des aides ne devraient pas les renvoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu’elles n’ont pas le droit de le faire. Il a rappelé que ce n’était pas la vocation du modèle social. Cette remarque a été perçue par de nombreux membres de l’opposition comme stigmatisant les populations immigrées, en particulier celles originaires du Maghreb. Les propos de Bruno Le Maire ont été vivement critiqués par la gauche.
Réactions courroucées de membres de la Nupes
Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, a rapidement réagi à la déclaration de Bruno Le Maire, qualifiant la campagne de stigmatisation d’intolérable envers les citoyens musulmans ou originaires du Maghreb. Dans un message sur Twitter, il exhorte ces derniers à se préparer à cette nouvelle campagne, qui vise, selon lui, à les montrer du doigt pour faire diversion. Il ajoute « sang froid » pour appeler à garder son calme face à cette situation.
Présidente des Insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot a dénoncé une tentative de diversion du gouvernement. « Vous ne pourrez pas apaiser la colère sociale en semant les graines de la division. Nous savons maintenant qu’en plus du vide politique, vous êtes également dépourvus de toute morale. Le 1er mai, le peuple unifié vous répondra dans les rues », a-t-elle écrit sur Twitter.
Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste, a rejoint Mathilde Panot en critiquant les propos de Bruno Le Maire. Selon lui, « quand on ne sait plus quoi dire, on cherche à faire du populisme low cost ». De son côté, Boris Vallaud, qui préside le groupe des députés socialistes à l’Assemblée nationale, a déclaré : « Le jour 1 des 100 jours d’apaisement : flatter les préjugés xénophobes ».
Soutien de l’extrême droite, de Zemmour à Marine
Des annonces fortes contre les fraudes ont été faites par le Président de la République lors de son allocution et la majorité s’en tient à ces propos. Du côté de l’extrême, certains soutiennent les propos de Bruno Le Maire, comme Eric Zemmour qui lui apporte son soutien pour avoir « dit une évidence » ou encore Franck Allisio, député Rassemblement national, qui affirme que parler comme Marine Le Pen est bien, mais agir comme elle est encore mieux.
Le soutien de ces personnalités de l’extrême droite a été critiqué par la gauche et la société civile qui y voient une preuve de racisme anti-arabe, pour le moins une sorte de maladresse du ministre des Finances.
Il est difficile de dire avec certitude si la sortie de Bruno Le Maire sur la fraude sociale et son éventuelle pratique par des personnes d’origine maghrébine est une tentative de diversion après l’allocution décevante d’Emmanuel Macron ou simplement une coïncidence. Cependant, il est indéniable que ces propos ont créé une nouvelle polémique et ont attiré l’attention de nombreux politiciens, notamment ceux de gauche qui ont immédiatement réagi en dénonçant des préjugés racistes. D’un autre côté, la majorité semble se concentrer sur les annonces fortes promises par le Président de la République pour lutter contre la délinquance et les fraudes sociales et fiscales, peut-être dans l’espoir de passer à autre chose.
Hamid CHRIET, éditorialiste L-Post (Paris)
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Source: LPOST
