Écosse: soupçons de malversations au sein du parti au pouvoir


Écosse: soupçons de malversations au sein du parti au pouvoir
Le nouveau premier ministre écossais et chef du Parti nationaliste écossais (SNP), Humza Yousaf est secoué par des accusations de malversations proférées à l’encontre du part. AFPLe Parti national écossais (SNP) fait face à des allégations de malversations financières autour du financement de la campagne pour l’indépendance de l’Écosse en 2014. Les accusations portent sur des dons reçus par le parti et leur utilisation pendant la campagne. Cette affaire éclabousse les plus hautes sphères du pouvoir écossais, jusqu’au cercle intime de l’ex-Première ministre, Nicola Sturgeon. Ce scandale intervient quelques semaines seulement après la démission de Nicola Sturgeon à la tête du pays. Elle avait alors affirmé lors de son discours de départ qu’elle ne démissionnait pas à cause de problèmes au sein de son parti, mais parce qu’elle « n’avait plus l’énergie pour continuer ». Après le mari de l’ancienne Première ministre Sturgeon qui a été arrêté, puis relâché sans être inculpé, c’est trésorier du parti, Colin Beattie, qui a été interpellé ce mardi 18 avril.
Les allégations de malversations ont été portées par l’ancien chef du SNP, Alex Salmond, qui a déposé une plainte auprès de la Commission électorale. Selon lui, le SNP a omis de déclarer des dons reçus pendant la campagne et a utilisé ces fonds pour financer d’autres dépenses non liées à la campagne. Plus de 600.000 livres sterling auraient ainsi été détournés.
Ancien Premier-ministre et mentor de Nicola Sturgeon, il a quitté le SNP et pour créer son propre parti indépendantiste, Alba, en mars 2021. Il avait alors déclaré: « Si j’avais voulu détruire Nicola Sturgeon, je l’aurais fait ». Il avait ensuite indiqué, après sa défaite électorale lors des dernières élections parlementaires en Écosse: « Les partis indépendantistes doivent s’unir s’ils veulent obtenir l’indépendance de l’Écosse ».
Des arrestations en cascade
En début de mois, c’est le mari de Nicola Sturgeon, Peter Murrell, qui avait été interpellé et mis en garde à vue pendant 11 heures, avant d’être relâché sans être inculpé. La police écossaise avait aussi perquisitionné leur domicile à Glasgow pendant deux jours et avait saisi des documents et des effets personnels. Peter Murrell était vice-président du parti et a, depuis, démissionné.
Ce mardi 18 avril, c’était au tour du trésorier du parti, Colin Beattie, d’être arrêté. L’homme de 74 ans a passé l’après-midi au commissariat et a été relâché, lui aussi, sans être inculpé. M. Beattie a aujourd’hui annoncé qu’il démissionnait de ses fonctions de trésorier. Dans un tweet, le nouveau Premier-ministre du pays, Humza Yousaf, remercie le trésorier pour sa contribution et indique qu’il a fait ce qu’il fallait pour le bien du parti.

I want to offer my thanks to Colin. I know that his decision to step back from the role of SNP National Treasurer will not have been an easy one, but he has done so in the best interest of the Party. A new Treasurer will be appointed as soon as possible. https://t.co/lhdsbpi0o3
— Humza Yousaf (@HumzaYousaf) April 19, 2023

Beaucoup de membres du nouveau gouvernent s’agacent de l’ombre que l’affaire a faite au nouveau Premier ministre et à ses projets. Shona Robinson, la nouvelle vice-présidente du parti, a déclaré que « le parti doit mettre de l’ordre dans ses affaires » et qu’il est temps de « tourner la page ».
Quel avenir pour les indépendantistes ?
Si ces accusations s’avèrent vraies, cela pourrait avoir un impact considérable sur la crédibilité du SNP et sur sa capacité à persuader les électeurs de soutenir l’indépendance de l’Écosse lors d’un éventuel futur référendum.
En outre, cette affaire intervient dans un contexte de tensions persistantes entre le gouvernement écossais et son homologue britannique. Si les allégations de malversation sont confirmées, cela pourrait affaiblir la position du SNP dans les négociations avec le gouvernement britannique concernant un éventuel référendum sur l’indépendance de l’Écosse.
Les prochaines élections parlementaires écossaises sont prévues en mai 2026. Les accusations de détournements pourraient bien influencer les élections parlementaires dans le reste du Royaume-Uni qui,  elles, auront lieu en mai 2024. En effet, si l’Écosse possède son propre Parlement, elle élit aussi des parlementaires au sein du Parlement britannique, à Londres. L’effondrement du SNP pourrait donc avoir une influence conséquente sur les élections parlementaires britanniques.
Une bonne nouvelle pour les travaillistes
Le parti travailliste, le Labour, se frotte les mains, car en effet, c’est lui qui bénéficie le plus du délitement du SNP. Pour le moment, les parlementaires écossais à Westminster sont en majorité du SNP, puisqu’ils occupent 45 sièges sur 52, mais les prochaines élections du Parlement britannique pourraient voir cette majorité basculer en faveur des Travaillistes. Les Conservateurs ont, eux, six députés écossais et les travaillistes, seulement un. Cependant, les sondeurs estiment que si le SNP implose, les Travaillistes pourraient remporter trois sièges pour chaque siège gagné par les Conservateurs. Le Labour pourrait ainsi gagner 15 à 20 sièges, s’assurant ainsi une majorité plus confortable. Le parti de gauche espère que ces derniers rebondissements seront donc la clé pour accéder au pouvoir.
En tout cas, le Labour est déjà en opération séduction en Écosse. Ce mercredi 19 avril, Angela Rayner, vice-présidente du parti travailliste, s’y est déplacée pour rendre visite à son homologue écossais et mettre en place un plan d’action. « Les Écossais ont soif de changement, mais le SNP, tiraillé par ses guerres internes, ne peut pas tenir parole […]. Le choix est donc simple et clair, seul le Parti travailliste peut apporter le changement que les Écossais désirent », a-t-elle déclaré.
Les conséquences que cette affaire aura sur la politique britannique restent encore à déterminer, mais une chose est sûre, elle a déjà grandement écorné l’image du SNP qui, jusqu’à présent, avait réussi à convaincre une majorité des Écossais. Les résultats de l’enquête de la Commission électorale et les nombreux rebondissements de l’affaire, seront donc à suivre avec attention.
Léna Job (à Londres)
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Source: LPOST

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