L’extrême droite bientôt à l’Elysée : un changement qui n’a rien de surprenant

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L’extrême droite bientôt à l’Elysée : un changement qui n’a rien de surprenant
Le président du RN, Jordan Bardella,, prend un selfie avec des visiteurs lors d’un salon agricole à Poussay. Jean-Christophe VERHAEGEN / AFPPour la première fois, un sondage Odoxa donne le président du Rassemblement national (RN) gagnant de la présidentielle de 2026 quel que soit son adversaire. Les résultats de l’enquête publiés ce mardi matin 25 décembre 2025, ont suscité de nombreuses réactions, allant d’une satisfaction (chez les partisans du parti d’extrême droite) à la frustration, voire de la sidération chez les opposants et dans les rangs de la gauche française.
Le sondage Odoxa ne voit pas seulement Jordan Bardella arriver très largement en tête du premier tour, il le donne aussi gagnant au second tour quel que soit son challenger. Face à l’ex-Premier ministre, Edouard Philippe, le président du RN l’emporterait avec 53% des voix contre 47% au second tour et, face à Gabriel Attal (ex-Macroniste), également ancien locataire de Matignon, le sondage le crédite d’un score gagnant avec 56%.
Le score est encore plus prononcé face à Raphaël Glucksmann (camp social-démocrate) : 58% contre 42%. Dans le cas d’un duel entre Jordan Bardella et le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Melenchon, le dauphin de Marine Le Pen entrerait à l’Elysée avec 74% des suffrages contre 26% pour le « Lider Maximo » de l’extrême gauche.
Certes, un sondage n’est qu’une photographie de l’opinion publique à un instant T (…), mais il y a un changement notable dans le sondage Odoxa.
Certes, un sondage n’est qu’une photographie de l’opinion publique à un instant T et d’ici la présidentielle de 2027, beaucoup de choses peuvent encore se passer. On a déjà vu des candidats favoris des sondages s’écraser avant le rendez-vous présidentiel : François Fillon, Alain Juppé et même Dominique Strauss-Kahn pour la présidentielle de 2017.
Mais il y a un changement notable dans le sondage Odoxa. Il traduit une tendance positive dans le chef de Jordan Bardella qui se confirme. Jusqu’à présent, il arrivait en tête du premier tour dans toutes les configurations, mais était encore battu par Edouard Philippe au second. Ici, le président du RN ne cesse de progresser pendant que la cote de popularité des autres candidats s’effrite.
Il apparaît que les Français (et les entreprises ?) ne sont plus réticents à envoyer un candidat de l’extrême droite à l’Elysée et à lui confier les rênes de la fonction suprême.
Par ailleurs, il apparaît que les Français (et les entreprises ?) ne sont plus réticents à envoyer un candidat de l’extrême droite à l’Elysée et à lui confier les rênes de la fonction suprême. Cette évolution de la préférence des Français pour le parti, héritier du l’ancien Front national de feu Jean-Marie Le Pen est tout sauf une surprise.
Les raisons sont de ce changement sont multiples et diverses. Il y a d’une part la position des Français sur les questions d’immigration, de sécurité et de pouvoir d’achat sur lesquelles l’extrême droite arrive à leur donner l’impression, voire les convaincre, que ses propositions sont des solutions plus crédibles à leurs problèmes, à ce qu’ils ressentent au quotidien que celles de la gauche traditionnelle ou des autres mouvements politiques.
Par ailleurs, il y a aussi le fait que les Français se disent que les recettes proposées par les différents partis n’ont pas améliorer leur quotidien, ni la situation du pays et qu’ils ont désormais envie d’autres choses.
Plutôt que de servir un discours qui semble mépriser in fine les électeurs du RN, les partis traditionnels et les autres mouvements politiques feraient mieux d’entendre les appels de la majorité des Français.
De plus, la diabolisation du RN ne fonctionne plus. Mais plutôt que de servir un discours qui semble mépriser in fine les électeurs du RN, les partis traditionnels et les autres mouvements politiques feraient mieux d’entendre les appels de la majorité des Français. Ils ne doivent plus les ignorer, ni les minimiser et penser qu’ils ont raison contre ce que veut le peuple français.
Les partis traditionnels et les autres mouvements devraient se poser la question de savoir pourquoi les Français sont de plus en plus attirer par les idées d’extrême droite que par ce qu’ils proposent depuis de nombreuses années. Il ne faut plus privilégier les polémiques, car elles servent l’extrême droite. Il faut aussi renoncer à diaboliser certains médias en les taxant de presse populiste ou d’extrême droite, alors qu’ils affichent des audiences dépassant celles des organes de presse qui les accusent. Car, visiblement, ils parlent à la majorité des Français.
Il y a de la place pour la nuance, plutôt que de suivre ou de renforcer le mouvement de radicalisation et de polarisation à outrance de société. Et puis, ne pas oublier que les électeurs ne sont pas nécessairement sur les réseaux sociaux (TikTok, Instagram, Facebook, etc.).
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Source: LPOST