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Audrey K. Randria (Gen Z Madagascar) : « La France doit se tenir à l’écart du changement en cours à Madagascar »
Porte-Parole du mouvement, Gen Z Madagascar, Audrey K. Randria , alias Audrake, expose les revendications de la jeunesse malgache et accuse la classe politique de la grande Ile d’avoir failli à l’engagement de défendre les intérêts du peuple malgache. D.R.
Créatrice de contenus et activiste, Audrey K. Randria, connue sous le nom Audrake, incarne une jeunesse malgache lucide, connectée et déterminée. Alors que Madagascar traverse une crise politique majeure, marquée par la fuite du président, l’intervention de l’armée et la colère populaire, L-Post donne la porte-parole du mouvement, Gen Z Madagascar, en France et en Europe. Celui-ci est à l’origine de la mobilisation populaire qui, en grandissant, a conduit au départ du Président malgache, Andry Rajoelina. Audrey K. Randria parle sans détour de résistance, de justice et recommande à la France de se tenir à l’écart du changement qui se dessine de la place de la France dans le chaos malgache. Le mouvement bénéficie du soutien matériel et financier de la diaspora malgache. Au nom du mouvement Gen Z Madagascar, elle adresse un message fort aux responsables de l’opposition à qui elle reproche d’avoir failli dans la mission de défendre les intérêts du peuple malgache. Elle évoque les échanges entre les autres mouvements Gen Z, notamment au Maroc.
L-Post : Le mouvement s’étend et la rue ne désemplit pas. Que réclame la jeunesse malgache ?
Hier, le Président a été destitué, mais un système corrompu, ancré depuis des années, continue de peser sur le pays. Aujourd’hui, la jeunesse réclame avant tout d’être entendue. Elle aspire à des changements concrets dans un contexte où les conditions de vie sont devenues intenables : les coupures d’eau et d’électricité permanentes, un système éducatif à bout de souffle, des fonctionnaires impayés depuis des mois. C’est un cri du cœur collectif, celui d’une génération qui refuse de se résigner à la misère et à l’injustice.
C’est un cri du cœur collectif, celui d’une génération qui refuse de se résigner à la misère et à l’injustice.
Le président s’est enfui, les militaires occupent le terrain. Vous y voyez une prise de pouvoir déguisée ou le signe d’un effondrement du système ?
J’y vois avant tout l’effondrement d’un système qui s’est nourri de corruption, d’injustice et de mépris du peuple. Ce que nous vivons est une révolution citoyenne, portée par des gens qui en ont assez de survivre dans des conditions indignes. Les Malgaches veulent un changement réel et durable, pas une simple alternance politique. Rajoelina (le président malgache, aujourd’hui en fuite et destitué par l’Assemblée nationale pour abandon de poste, ndlr) a été au pouvoir durant 16 ans avec une élection en 2023 plus que douteuse (déchéance de nationalité et quasi-absence d’opposition politique). Ils réclament des institutions solides, des dirigeants intègres et une véritable représentation du peuple. C’est le signe qu’il faut refonder entièrement le système politique et social à Madagascar en prenant comme leviers l’horizontalité et la citoyenneté.
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Source: LPOST
