Sébastien Lecornu II : un gouvernement de mission entre continuité et ouverture
Sébastien Lecornu (à droite sur la photo) et les ministres de son nouveau gouvernement. Pour combien de temps ? AFPEmmanuel Macron et Sébastien Lecornu ont dévoilé, dimanche soir, 12 octobre 2025, la composition du nouveau gouvernement. Une équipe mêlant figures expérimentées, nouveaux visages issus de la société civile et élus venus de la droite parlementaire. Objectif affiché : adopter un budget avant la fin de l’année et ramener une stabilité politique après plusieurs semaines de crise.
Un remaniement sous tension
À l’issue d’une longue réunion à l’Élysée dimanche soir, la présidence de la République a officialisé la nouvelle équipe, chargée selon Emmanuel Macron de « redonner un cap et de garantir le fonctionnement des institutions ».
Un gouvernement de mission est nommé pour donner un budget à la France avant la fin de l’année.
Peu après l’annonce, le nouveau Premier ministre a réagi sur le réseau X (ex-Twitter) : « Un gouvernement de mission est nommé pour donner un budget à la France avant la fin de l’année. Je remercie les femmes et les hommes qui s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté, au-delà des intérêts personnels et partisans. Une seule chose compte : l’intérêt du pays ».
Le premier Conseil des ministres se tiendra mardi 14 octobre à 10h, sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Des équilibres politiques subtils
Ce « gouvernement de mission » incarne un dosage entre continuité et renouvellement. Plusieurs ministres conservent leur portefeuille – Gérald Darmanin, Roland Lescure, Rachida Dati ou encore Jean-Noël Barrot, tandis que de nouveaux profils issus de la société civile font leur entrée, comme Jean-Pierre Farandou (Travail), ancien patron de la SNCF, ou Monique Barbut, experte des questions environnementales.
Laurent Nunez prend l’Intérieur, succédant à Bruno Retailleau, tandis que Gérald Darmanin conserve son maroquin de garde des Sceaux et ministre de la Justice.
Catherine Vautrin, ancienne élue de Reims, devient ministre des Armées.
Annie Genevard, issue des Républicains, est maintenue dans ses fonctions de ministre de l’Agriculture.
Les ministres du gouvernement Lecornu II:
Laurent Nunez, ministre de l’Intérieur
Catherine Vautrin, ministre des Armées et des Anciens combattants.
Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail et Solidarités.
Monique Barbut, ministre de la Transition écologique.
Gérald Darmanin, garde des Sceaux, ministre de la Justice.
Roland Lescure, ministre de l’Economie.
Serge Papin, ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat.
Annie Genevard, ministre de l’Agriculture.
Édouard Geffray, ministre de l’Éducation nationale.
Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Rachida Dati, ministre de la Culture
Stéphanie Rist, ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées.
Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer (en remplacement de Manuel Valls).
Françoise Gatel, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation.
Amélie de Montchalin, ministre de l’Action et des Comptes publics.
Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace.
Marina Ferrari, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
Philippe Tabarot, ministre des Transports.
Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement.
Je remercie les femmes et les hommes qui s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté, au-delà des intérêts personnels et partisans. Une seule chose compte : l’intérêt du pays.
Les ministres délégués :
Laurent Panifous, ministre délégué auprès du Premier ministre, en charge des Relations avec le Parlement.
Maud Brégeon, ministre déléguée auprès du Premier ministre et Porte-parole du gouvernement.
Aurore Bergé, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.
Marie-Pierre Vedrenne, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur
Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées et des Anciens combattants.
Catherine Chabaud, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Mer et de la Pêche.
Mathieu Lefevre, ministre délégué auprès de la ministre de la – Transition écologique, chargé de la Transition écologique.
Sébastien Martin, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, chargé de l’Industrie.
Anne Le Henanff, ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique.
Benjamin Haddad, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe.
Nicolas Forissier, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité.
Éléonore Caroit, ministre déléguée auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger.
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée auprès de la ministre de la Santé, chargée de l’Autonomie et des Personnes handicapées.
Michel Fournier, ministre délégué auprès de la ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargé de la Ruralité.
David Amiel, ministre déléguée auprès de la ministre de l’Action et des Comptes publics, chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État.
Les Républicains sanctionnent leurs ministres
La participation de plusieurs figures issues de Les Républicains (LR) a immédiatement provoqué des remous dans le parti.
Dans un communiqué publié dimanche soir, le parti LR a annoncé l’exclusion de ses membres ayant accepté d’entrer au gouvernement, considérant qu’ils s’étaient « affranchis de la ligne votée par le bureau politique ».
La veille, la direction du parti avait acté un soutien sans participation à l’exécutif. Le communiqué précise que « les six ministres LR qui ont accepté d’entrer au gouvernement ne peuvent plus se réclamer des Républicains et cessent immédiatement leurs fonctions dans nos instances dirigeantes ».
les six ministres LR qui ont accepté d’entrer au gouvernement ne peuvent plus se réclamer des Républicains et cessent immédiatement leurs fonctions dans nos instances dirigeantes.
Les ministres concernés sont Annie Genevard (Agriculture), Rachida Dati (Culture), Vincent Jeanbrun (Logement), Philippe Tabarot (Transports) ainsi que les ministre délégués, Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Commerce extérieur et Attractivité).
Le parti indique que ses instances « se réuniront dans les prochains jours pour statuer de manière définitive » sur leur cas.
Annie Genevard, malgré la sanction, a justifié sa décision dans les médias : elle dit vouloir servir le monde agricole en crise et affirme « rester fidèle à ses convictions ».
Un pari risqué dans un contexte tendu
Sébastien Lecornu mise sur ce mélange d’expériences politiques et de compétences nouvelles pour retrouver une stabilité institutionnelle et reconstruire une majorité de projet autour du chef de l’État.
Mais la tâche s’annonce périlleuse : la gauche et le Rassemblement national ont déjà annoncé leur intention de déposer une motion de censure, tandis que la fracture à droite complique encore la marge de manœuvre du Premier ministre.
Le discours de politique générale attendu dans les prochains jours constituera son premier test majeur, à la fois politique et budgétaire. Reste à voir combien de temps durera ce nouveau gouvernement Lecornu II, puisque le premier avait tenu environ 13 heures…
Hamid Chriet (à Paris)
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Source: LPOST
