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Libéré par la chambre du conseil, Mustafa est maintenu en détention à Vottem à cause de l’Office des étrangers
Mustafa (à gauche sur la photo) et son frère Murad (à droite) encadrent leur mère lors d’un évènement. D.R.La chambre du conseil du tribunal de première instance de Liège a libéré Mustafa Erkmen après sa comparution devant cette instance fin septembre dernier, mais il n’a pas été relâché en raison de l’appel introduit par l’Office des étrangers contre la décision. Il est retourné au centre fermé de Vottem (en région liégeoise) comparaîtra ce mercredi 8 octobre 2025 devant la chambre des mises en accusation avec l’espoir de recouvrer la liberté et de retourner travailler chez Sotraliège où il est engagé dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI) depuis 2016. Originaire de Turquie et arrivé en Belgique, il y a 16 ans, Mustafa Erkmen, est sans-papier.
Nouvelle journée importante pour Mustafa Erkmen, originaire de Turquie et arrivé en Belgique en 2009, Mustafa Erkmen a été arrêté le 5 septembre 2025, parce qu’il est en situation irrégulière. Il travaillait alors sur un chantier pour son employeur à la frontière belgo-allemande dans les Cantons de l’est quand il a été arrêté par la police allemande avant d’être remis aux policiers belges.
Humanisme et pragmatisme
Il espérait recouvrer sa liberté après sa comparution devant la chambre du conseil du tribunal de première instance de Liège le 29 septembre. En effet, il faut dire qu’après analyse de son dossier, cette première instance de la justice l’a libéré, mais l’Office des étrangers a interjeté appel de la décision de sa libération. « De manière générale, l’Office des étrangers interjette appel lorsque les motifs invoqués par la chambre du conseil peuvent être contestés », nous a confié la porte-parole de l’administration des étrangers en procédure d’asile.
Il faut dire que la situation de Mustafa est paradoxale. Elle demande une analyse de son dossier avec humanisme et pragmatisme plutôt qu’une lecture juridique classique et formelle. En effet, avant de se retrouver en situation irrégulière, il avait une autorisation de séjour temporaire après son arrivée en Belgique pour rejoindre son frère et sa maman en provenance de Turquie où il est né le 9 octobre 1981.
Avant d’être sans-papier, il avait trouvé du travail dans l’entreprise de travaux publics, Sotraliège, où il est engagé depuis 2 août 2016 dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI) et donne entièrement satisfaction à ses supérieurs.
Nouvelle comparution ce mercredi 8 octobre
L’entreprise Sotraliège a d’ailleurs fait une attestation à l’attention de l’Office des étrangers, confirmant son statut professionnel et son engagement à le garder dans ses effectifs. Mustafa Erkmen qui n’a jamais eu maille à partir avec la justice, ni avec les autorités, est aujourd’hui détenu au centre fermé de Vottem, tout simplement parce qu’il est sans-papier.
Il redoute d’être renvoyé en Turquie où il dit n’avoir plus aucun membre de sa famille et a d’autant plus peur d’avoir des problèmes que sa mère qui vit aujourd’hui en Belgique est d’origine arménienne.
Ses proches espèrent donc que la chambre des mises en accusation confirmera la décision de la chambre du conseil et que l’Office des étrangers ne s’entêtera pas à lui barrer la route en dépit de ses bons et loyaux services en Belgique. Il comparaîtra devant la chambre des mises ce mercredi 8 octobre.
Ph. Law.
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Source: LPOST
