Grâce à l’action des femmes et à l’innovation technologique, l’agriculture biologique peut nourrir durablement la planète
Dès l’ouverture du sommet « Femmes Agritech & Bio », ce jeudi 25 septembre 2025, dans le domaine du complexe hôtelier « Your Nature Eco Resort », les organisatrices ont tout de suite annoncé leur objectif : aider les femmes à s’emparer de la technologie pour développer l’agriculture biologique. Ainsi, elles pourront jouer un rôle dans la transformation des pratiques agricoles permettant d’augmenter la productivité de l’agriculture sans faire du tort à la nature. Mais elles sont confrontées à des difficultés liées au financement. Le vice-Premier ministre et ministre fédéral de l’Emploi et de l’Agriculture, David Clarinval (MR) a souligné la résilience des femmes et leur capacité à mener des projets. « Elles créent, entreprennent et réinventent les pratiques agricoles pour les rendre plus durables et compétitives », a-t-il lancé, rappelant que l’agriculture technologique est une opportunité pour renforcer la souveraineté alimentaire et allier performance et respect de l’environnement. Hôtes de l’évènement, le prince Edouard et son épouse Isabella de Ligne-La Trémoille ont rappelé l’importance de l’agriculture biologique et ses bienfaits pour l’environnement et la santé. De nombreux témoignages ont enrichi cette première journée du sommet.
Le 4ème « sommet « Femmes Agritech & Bio » est entré dans le vif du sujet jeudi 25 septembre 2025 dans les installations du complexe hôtelier durable « Your Nature Eco Resort ». Et devant les participants, les différentes interventions ont illustré les espoirs et les enjeux d’une agriculture biologique portée par les femmes et boostée par la technologie.
L’agriculture biologique demeure encore fragile
CEO du sommet, Sâadia Lakehal a remercié les participants, principalement des femmes, venus des quatre coins du monde pour se retrouver autour du même thème en Belgique. « Face aux défis, l’agriculture biologique apparaît comme une réponse adéquate, mais encore fragile. Par conséquent, l’innovation technologique devient indispensable », a-t-elle martelé.
Face aux défis, l’agriculture biologique apparaît comme une réponse adéquate, mais encore fragile.
Elle illustre son propos avec notamment l’Intelligence artificielle et l’agriculture de précision qui entraîneront une transformation des pratiques agricoles, capables d’améliorer les rendements « sans trahir la nature ». Sâadia Lakehal assure qu’au « cœur de cette transformation, les femmes sont des gardiennes du temple et ont un rôle à jouer ». L’objectif du sommet est donc de réfléchir et de partager des expériences et des innovations technologiques pour nourrir durablement le monde.
Dans l’assistance, des applaudissements retentissent confirmant l’écho favorable que rencontrent les propos de la fondatrice du sommet « Femmes Agritech & Bio ». Une salle attenante accueille une exposotion de produits agricoles réalisés principalement par des associations de femmes du monde entier.
Le prince Edouard de Ligne-La Trémoille, aux côtés de Sâadia Lakehal, CEO du Sommet Femmes Agritech & Bio.
C’est le moment de passer à l’action
Pour le prince Edouard de Ligne-La Trémoille, propriétaire du complexe hôtelier, les ambitions du sommet rencontrent celles qui sous-tendent la création du complexe hôtelier : développer un projet éco-responsable permettant de recréer de la croissance et des emplois dans une région comme la Wallonie picarde qui en a besoin. D’où la connexion avec Sâadia Lakehal avec il travaille désormais depuis près de 2 ans. Il souligne qu’il faut prendre conscience des méthodes de culture durables dont les retombées auront un impact positif sur l’avenir et les activités « de nos enfants. Il est temps d’agir ».
L’assemblée est composée de délégations venues de 4 des 5 continents : Amérique (Canada, Brésil), Asie (Inde), Moyen Orient (Egypte), Afrique (Algérie, Côte d’Ivoire, Gabon, République démocratique du Congo/RDC, etc.).
On est tous concernés, réunis pour la même cause. La vraie guerre, ce n’est pas celle qu’on fait avec les armes, mais avec le cœur.
Intervenant à la suite de son époux, la princesse Isabella Orsini de Ligne-La Trémoille s’exprime avec conviction sur les bienfaits de l’agriculture biologique pour l’environnement et la santé. « Quand on croit en quelque chose pour améliorer la situation dans le monde, il faut se battre pour le concrétiser. Ce n’est pas une question de couleur (de peau), de race ou de religion ». Elle rappelle qu’il est question de préparer un monde meilleur pour les générations futures. « On est tous concernés, réunis pour la même cause. La vraie guerre, ce n’est pas celle qu’on fait avec les armes, mais avec le cœur », précise la princesse Isabella Orsini de Ligne-La Trémoille.
Des produits de transformation réalisés par des associations de femmes sont exposées dans une salle attenante. D.R.
Les femmes ont un rôle central
Venu apporter son soutien aux organisatrices et au sommet, le vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi et de l’Agriculture, David Clarinval (MR) a adressé un message d’espoir au nom du Gouvernement fédéral, soulignant, lui aussi, le rôle déterminant des femmes dans l’innovation agricole et alimentaire.
Dans cette transformation, les femmes occupent une place centrale. Elles créent, entreprennent et réinventent les pratiques agricoles pour les rendre plus durables et plus compétitives.
« L’agriculture de demain se construit dès aujourd’hui, grâce à l’innovation, aux technologies numériques et à l’encouragement de tous les talents. L’agriculture doit relever des défis majeurs : changement climatique, volatilité des marchés, transition vers des pratiques plus durables, géopolitique mouvementée. Dans cette transformation, les femmes occupent une place centrale. Elles créent, entreprennent et réinventent les pratiques agricoles pour les rendre plus durables et plus compétitives. (…). Vous portez des projets, vous investissez, vous innovez, vous prenez des risques », a -t-il déclaré.
Soutien de l’entrepreneuriat féminin, David Clarinval dit mesurer, ce que représente, pour les femmes, le courage d’innover et d’entreprendre dans un secteur aussi exigeant et très masculin qu’est l’agriculture.
Mobilisation de tous les talents
A cet effet, dit le ministre Clarinval, « l’Agritech n’est pas seulement une question de technologie, c’est aussi une opportunité de repenser nos modèles agricoles, de renforcer notre souveraineté alimentaire, d’allier performance et respect de l’environnement et d’ouvrir la voie à de nouvelles générations d’agricultrices et d’agriculteurs. Ce sommet rappelle que l’avenir de notre agriculture dépend de la mobilisation de tous les talents, femmes et hommes, et de leur capacité à innover », a conclu le vice-Premier ministre belge.
Partenaire de l’évènement au nom de l’association Femme chefs d’entreprises, dont elle est présidente de la branche belge, Béatrice Delfin-Diaz, rappelle le défi pour les femmes de porter des projets. « En Belgique, il y a 1,5 million d’entrepreneurs dont un tiers sont des femmes. Ce n’est pas assez. C’est avec détermination et passion qu’on peut faire bouger les choses », a renchéri Béatrice Delfin-Diaz.
Nous travaillons dans 17 pays africains et les taux d’intérêts qui sont pratiqués dans certains pays sont prohibitifs et empêchent le développement de projets agricoles par les femmes.
CEO de l’association Lady Agri à Linkebeek, l’Irlandaise Hilary Barry est venue apporter son témoignage sur la difficulté qu’ont les femmes de se financer, notamment en Afrique. « Nous travaillons dans 17 pays africains et les taux d’intérêts qui sont pratiqués dans certains pays sont prohibitifs et empêchent le développement de projets agricoles par les femmes. En Côte d’Ivoire, il est de 12-14% et en Zambie, 37%. Nous essayons d’aider les femmes à trouver du financement via les micro-crédits, mais ce n’est pas assez », témoigne Hilary Barry.
Le vice-Premier ministre, Dabid Clarinval (MR) et Béatrice Delfin-Diaz, présidente de la Femmes chefs d’entreprises Belgique. D.R.
Sororité et mentorat pour aider les entrepreneures
Son association a financé l’installation d’un séchoir solaire dans un village du sud du Togo permettant aux femmes de sécher plus rapidement notamment du manioc. « Cela a permis de réduire les pertes de 70%. Le séchoir a aussi permis d’augmenter la productivité des femmes agricultrices. Celles qui s’occupent du séchoir le loue à d’autres femmes, ce qui leur permet d’engranger des rentrées financières », renchérit la Togolaise Ayévi Sikavi Gabiam, co-fondatrice de Lady Agri.
Française installée au Québec depuis 2016, Sophie Chainel aide aussi les femmes à trouver du financement pour développer leurs projets, via sa société « So Chainel ». Elle relève une difficulté qui freine les porteuses de projets et livre sa recette pour contrer les difficultés.
Les femmes ont souvent tendance à autofinancer leurs projets et à démontrer qu’elles sont capables de réussir avant d’aller chercher du financement, ce que ne font pas les hommes.
« Les femmes ont souvent tendance à autofinancer leurs projets et à démontrer qu’elles sont capables de réussir avant d’aller chercher du financement, ce que ne font pas les hommes. Il faudrait que celles qui ont réussi investissent dans les projets portés par des femmes et à jouer le rôle de mentor », suggère Sophie Chainel.
Les différents panels organisés durant cette première journée effective ont permis d’entendre différents témoignages inspirants, mais de réaliser le chemin qui reste à parcourir.
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Source: LPOST
