Jets de pommes pourries et de pétards, bousculades et insultes à la soirée d’hommage à Jean Gol à l’Université de Liège


Jets de pommes pourries et de pétards, bousculades et insultes à la soirée d’hommage à Jean Gol à l’Université de Liège
De nombreux manifestants, principalement des jeunes, ont crié jeudi leur opposition à l’évènement organisé par le MR pour rendre hommage à Jean Gol, l’ancien président du PRL, ancêtre du MR, décédé le 18 septembre 1995. Les participants à la soirée d’hommage, prévue dans la salle académique de l’alma mater, place du 20 Août, ont été accueillis par des jets de pommes pourries, des insultes et des pétards. Les manifestants ciblaient principalement l’actuel président du MR, Georges-Louis Bouchez, accusé de ne pas défendre convenablement à leurs yeux, la création d’un Etat palestinien. Les journalistes ont eu leur lot de frayeur… Dans la foule des manifestants, il y en a qui ont préféré la non-violence, notamment les membres du mouvement « Université en colère » venus avec l’intention de remettre à Georges-Louis Bouchez le prix de « Doctor Infamiae Causa ». Mais vu les circonstances de la cérémonie d’hommage à Jean Gol et la profanation de sa tombe, ils envisagent de lui envoyer le prix par la poste…
La cérémonie d’hommage à Jean Gol, ancien président du PRL, l’ancêtre de l’actuel Mouvement réformateur (MR), organisée jeudi soir à la salle académique de l’Université de Liège, ne s’est pas déroulée comme prévu.
Des dizaines de manifestants (environ 400 personnes d’après la police) sont venus crier leur opposition à la présence du président des libéraux francophones, Georges-Louis Bouchez qui devait prononcer l’allocution de clôture de l’évènement commémorant les 30 ans de la mort de Jean Gol et célébrant en même temps les 20 ans d’existence du centre d’étude portant son nom.
Insultes et messages explicites
Jeudi soir, les manifestants se sont rassemblés sur la place du 20 août, à l’entrée principale du bâtiment, vociférant des slogans hostiles au président du MR et bombardant de jets de pommes pourries et de pétards les policiers ainsi que les invités venus assister à l’évènement. « Bouchez, casse-toi ! », « Bouchez, tu n’es pas le bienvenu », « Bouchez dégage », etc. entend-t-on crier sur la place.
C’est dommage que ça se passe ainsi.
Sur les pancartes, on peut y lire d’autres messages tout aussi explicites : ils traduisent la colère des manifestants dont la plupart sont des jeunes. « Solidarité avec le peuple palestinien », « MR, complice de génocide », etc.
A l’arrière du bâtiment, près du parking en face du bâtiment rénové de la Grand-Poste, un groupe de manifestants crient à tue-tête. Sur le chemin, Yves-Henri Leleu et Christian Behrendt, respectivement doyen de la faculté de droit et professeur de droit constitutionnel à l’Université de Liège (ULiège) se demandent s’ils vont pouvoir accéder à la salle académique, vu la troupe et la tension. « C’est dommage que ça se passe ainsi », murmure l’un des deux hommes.

bePress Photo Agency / BOURGUET
Des jets de pommes pourries ont visé jeudi soir tant les policiers et que les militants du MR. (Photo Philippe BOURGUET / bePress Photo Agency/bppa).
Bouchez passe par une porte dérobée
Devant l’entrée principale, sur la place du 20 Août, il y a eu, par moments des bousculades. Pris à parti par des manifestants, des membres du MR venus assister à la cérémonie d’hommage à Jean Gol se sont réfugiés précipitamment dans le Théâtre de Liège, situé juste en face de la place du 20 Août. De son côté, Georges-Louis Bouchez a accédé au bâtiment abritant la salle académique par une porte dérobée en hauteur, sous la protection des policiers.
Beaucoup de manifestants arborent des masques en carton sur le visage ou un bout de tissu au-dessus de leur nez pour empêcher leur identification. Le drapeau palestinien était également brandi par certains manifestants. Il y avait de quoi se sentir menacé.
Où sont le libre examen et la liberté d’expression dans notre démocratie ? La police est présente, mais elle n’est pas en nombre suffisant. Le bourgmestre de Liège n’a pas anticipé les choses.
« Où sont le libre examen et la liberté d’expression dans notre démocratie ? La police est présente, mais elle n’est pas en nombre suffisant. Le bourgmestre de Liège n’a pas anticipé les choses ici, alors qu’il envoie la police en nombre quand c’est un match du Standard… », déplore un membre du MR qui a renoncé à entrer dans le bâtiment vu la tension et la tournure des évènements. Il faut dire que tout individu, trop bien habillé selon plusieurs manifestants, est suspecté d’être membre du MR et risque donc de subir leur mécontentement… Les journalistes ont failli être victimes des jets de pommes pourries ou bousculés. « Vous êtes trop bien habillé », nous ont rétorqué des manifestants.
Présence syndicale
D’autres sont venus dénoncer la politique appliquée par le MR dans les différents gouvernements, tant en Région wallonne qu’au Fédéral et en Fédération Wallonie-Bruxelles.
« En raison des décisions prises par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il y a 15.000 étudiants qui risquent de ne plus poursuivre leurs études parce qu’ils sont devenus non finançables », fustige calmement Lison D. permanente au « service jeunes » de la FGTB à Liège. « Les mesures prises par le Gouvernement fédéral auquel participe notamment le MR sont anti-sociales. Sans oublier la chasse aux migrants avec les visites domiciliaires. Le MR ne fait rien pour la Palestine », renchérit son amie. Elle travaille dans une association d’aide aux réfugiés et sans-papiers.

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La cérémonie d’hommage à Jean Gol organisée par le MR à la salle académique de l’Université de Liège a été plus que mouvementée. (Photo Philippe BOURGUET / bePress Photo Agency/bppa).
L’Université en colère
Plus loin, un petit groupe de manifestants arbore un T-shirt orné du slogan « Université en colère ». Il ne participe pas à la manifestation bruyante. D’après Valérie Bada, professeur de traduction anglaise à l’ULiège, il s’agit d’un mouvement créé en avril 2025 en réaction au projet du Gouvernement fédéral Arizona de raboter les pensions des professeurs d’université.
Aujourd’hui, le mouvement affiche une base de revendications plus large. « Nous dénonçons toutes les mesures du Gouvernement qui visent à affaiblir les contre-pouvoirs dans la société. La magistrature, les universités, la presse, soit tout ce qui contribue à développer l’esprit critique est menacé », fustige Valérie Bada.
Nous sommes contre les interventions violentes. Nous sommes ici juste pour rappeler que les propos et comportements de Georges-Louis Bouchez sont en contradiction avec les valeurs du travail universitaire et scientifique.
Coordinateur du mouvement « Université en colère », Grégory Cormann, professeur à la faculté de philosophie de l’alma mater liégeoise intervient. « Nous sommes contre les interventions violentes. Nous sommes ici juste pour rappeler que les propos et comportements de Georges-Louis Bouchez sont en contradiction avec les valeurs du travail universitaire et scientifique », poursuit-il.

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Les manifestants arborent des revendications diverses et variées lors du rassemblement sur la place du 20 Août. (Photo Philippe BOURGUET / bePress Photo Agency/bppa).
Georges-Louis Bouchez attribue la violence à la gauche
Le mouvement avait prévu de décerner ce soir le prix de « Doctor infamiae causa » au président du MR à l’occasion des 20 ans du Centre Jean Gol. Mais vu le contexte tendu et la profanation de la tombe de Jean Gol, les dirigeants ont renoncé à leur évènement potache. Ils envisagent de lui envoyer le diplôme par la poste…
Les militants du MR ont été pris à partie par des jets de projectiles, des atteintes physiques, des insultes et des obscénités. C’est tout bonnement inacceptable dans une démocratie.
Aux alentours de 22h, la manifestation s’est terminée. Mais elle interpelle par la tension qui s’en dégage et qui illustre la polarisation de la société… « Ils ne nous feront pas taire ! Les militants du MR ont été pris à partie par des jets de projectiles, des atteintes physiques, des insultes et des obscénités. C’est tout bonnement inacceptable dans une démocratie. Ils ne savent pas nous répondre par les arguments, ils le font par la violence », a écrit Georges-Louis Bouchez sur X (ex-Twitter). Il a attribué les violences à une « gauche anti démocratique » à qui il assure qu’elle n’impressionne personne au MR. « Nous ne nous tairons pas. Nous ferons encore plus de conférences, plus de débats, plus de présence et nous serons chaque jour un peu plus fiers d’être des libéraux », a-t-il conclu.
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Source: LPOST

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