Honteuse petite musique de nuit antisémite


Honteuse petite musique de nuit antisémite
Le chef d’orchestre israélien Lahav Shani sourit pour une photo lors de sa réception au palais présidentiel de Bellevue à Berlin, le 15 septembre 2025. Lahav Shani et l’Orchestre philharmonique de Munich se produiront lors d’une représentation invitée de dernière minute au Konzerthaus de Berlin le 15 septembre 2025. L’annulation d’une représentation prévue le 18 septembre 2025 au Festival de Flandre de Gand en Belgique par l’Orchestre philharmonique de Munich en raison d’inquiétudes concernant son futur chef d’orchestre israélien, Lahav Shani, a déclenché une tempête de critiques et d’accusations d’antisémitisme..Tobias SCHWARZ / AFPC’est dans la soirée de ce jeudi 18 septembre 2025 que le chef d’orchestre juif Lahav Shani, directeur musical de l’Orchestre Philarmonique d’Israël, devait diriger, lors du Festival des Flandres de Gand, le Münchner Philarmoniker. Mais voilà : ce grand chef d’orchestre, dont le talent artistique est mondialement reconnu, notamment pour ses remarquables interprétations des somptueuses symphonies de Gustave Mahler, vient d’y être subitement interdit, toute honte bue, par les organisateurs de cet événement, eux-mêmes soutenus en cela par la Ministre flamande de la Culture, Caroline Gennez (issue des rangs très endoctrinés de la gauche socialiste), au fallacieux et malhonnête prétexte, ont-ils cependant argué de manière aussi lacunaire qu’affligeante, qu’ils ne pouvaient pas « fournir suffisamment de précisions quant à sa position par rapport au régime génocidaire de Tel Aviv » au sein de l’actuel et cruel conflit israélo-palestinien !
Des maîtres penseurs devenus maîtres censeurs
Ainsi, peu importe, pour ces maîtres censeurs bien plus que maîtres penseurs, que ce même et excellent Lahav Shani, courageux et admirable homme de paix, de tolérance et de fraternité, se soit toujours exprimé, sans la moindre ambiguïté à cet historique mais douloureux sujet, pour une définitive réconciliation entre les peuples juif et palestinien ; et même, plus concrètement encore, en faveur d’une équitable solution à deux Etats, comme le prône à juste titre le plus officiel langage politico-diplomatique.
Davantage : peu importe également que les Juifs d’Israël aient été les innocentes victimes, le 7 octobre 2023, du plus abominable, depuis la Shoah, des pogroms, perpétré, dans une violence inouïe, par les terroristes islamistes, barbares sans foi ni loi, du Hamas !
L’antisionisme, cet autre et nouveau nom de l’antisémitisme
Car, pour ces idéologues patentés du Festival de Gand, qui, aveuglés par leur subjectif et seul parti-pris, semblent ainsi ignorer tout du sacro-saint universalisme musical, et dont on peut dès lors légitimement soupçonner que leur antisionisme caractérisé ne fait en réalité que dissimuler là un antisémitisme latent, sinon encore ouvertement déclaré, il suffit donc aujourd’hui, comble d’un racisme qui s’ignore ou ne dit pas son nom, d’être Israélien, et Juif dans le cas présent, pour se voir immédiatement exclu, sans autre forme de procès, de la manière la plus lâche ou hypocrite qui soit, d’un événement culturel ou artistique, aussi prestigieux fût-il !
L’antisémitisme : une « insulte au bon sens », selon la philosophe Hannah Arendt
Pis : c’est là, comme l’écrivit naguère la très pertinente Hannah Arendt dans le deuxième volet, intitulé « Sur l’antisémitisme », de ses magistrales « Origines du totalitarisme », une « insulte au bon sens », contraire, comme telle, à toute forme de rationalité, sinon de simple mais louable humanité !
Quand l’esprit des lumières s’éteint dans le ciel de l’Europe
Autant dire que c’est, en Belgique comme ailleurs en Europe, l’esprit même des Lumières, celui qui éclaira jadis, au faîte de l’intelligence critique, les précieux enseignement philosophico-éthiques d’un Voltaire, d’un Montesquieu ou d’un Diderot, et plus généralement des Encyclopédistes, qui, en cet odieux et nouvel obscurantisme de matrice politico-idéologique, sombre désespérément, tel le plus funeste des symptômes de nos démocraties prétendument modernes, mais surtout, par cet antisémitisme de plus en plus désinhibé, dangereusement malades !
Car, oui, ce que révèle en fait, et de la façon la plus déshonorante qui soit, cette indigne décision des instances dirigeantes et ministérielles du Festival de Gand, en s’échinant à éteindre ainsi les lumineuses notes du brillant Lahav Shani,  c’est, paraphrasant ici le beau titre d’une célèbre partition de l’immense Mozart, « une petite musique de nuit antisémite ».
Honte en effet, pour cette innommable infamie, à ce Festival des Flandres, lequel, de surcroît, éclabousse hélas ainsi lamentablement, aux yeux ébahis du monde culturel, civilisé et démocratique, la réputation artistique de toute la Belgique, laquelle, par ses récentes mais notoires défaillances en matière de combat contre l’antisémitisme, n’avait certes pas besoin de cela, à moins qu’elle ne veuille décidément, après la tout aussi avilissante promotion ces jours derniers de la très controversée Rima Hassan au sein de la Faculté de Droit et de Criminologie de l’Université Libre de Bruxelles, aggraver son triste et malheureux cas !
Se réveiller au plus vite du cauchemar antisémite !
Conclusion de cette déplorable histoire ? Il est grand temps, y compris pour son propre bien s’il ne veut pas se voir définitivement entaché par les nauséabondes souillures de l’antisémitisme le plus abject, que le Royaume de Belgique, autrefois bienveillante et généreuse terre d’accueil pour des millions d’immigrés, mais devenue aujourd’hui le grand corps malade de l’Europe, sinon de l’Occident, se réveille impérativement, pour employer ici une terminologie propre à l’éthique kantienne, de ce très toxique, aussi nocif socialement qu’inacceptable moralement, cauchemar, qu’il soit anti-juif ou anti-israélien.
Une imprescriptible question de valeurs : l’humanisme en sa plus universelle, haute et noble expression
C’est là aussi et peut-être surtout, par-delà même l’urgente et plus spécifique problématique de l’antisémitisme au cœur meurtri de la conscience contemporaine, une imprescriptible question, cruciale entre toutes, de valeurs, et des plus estimables puisqu’elles ont authentiquement trait, plus en profondeur encore, à l’humanisme en sa plus universelle, haute et noble liberté d’expression !
 
DANIEL SALVATORE SCHIFFER
 
Philosophe, écrivain, auteur d’une quarantaine de livres, dont « La Philosophie d’Emmanuel Levinas – Métaphysique, esthétique, éthique » (Presses Universitaires de France), « Lord Byron » (Gallimard-Folio Biographies), « Divin Vinci – Léonard de Vinci, l’Ange incarné » (Editions Erick Bonnier).
 
 
 
 
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