Rentrée politique : invité surprise au congrès du MR, Bart De Wever charge la gauche, en chœur avec Georges-Louis Bouchez
C’est dans les infrastructures du parc Walibi à Limal (Wavre) que le MR a décidé de tenir son congrès de rentrée politique ce dimanche 14 septembre. La présence du Premier ministre, Bart De Wever (N-VA) a été tenue secrète jusqu’à la dernière minute et son arrivée a eu l’effet escompté : un tonnerre d’applaudissement pour le nationaliste flamand dont le déplacement à Wavre renforce l’axe MR/N-VA. Il a d’ailleurs précisé que la majorité fédérale a « besoin d’un mouvement fort » pour continuer à réformer le pays et donné un aperçu des accords déjà engrangés relance du nucléaire, limitation du chômage dans le temps, etc.). Et de rappeler que « le soutien du MR a été crucial. Rien ne nous sera donné ». Brocardant les socialistes qui seraient des dépensiers, le Premier ministre a rappelé que la caverne d’Alibaba a disparu du parc d’attraction de Walibi depuis des années. Prenant la parole à sa suite, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a tiré à boulets rouges sur la gauche dont il a dénoncé « les chimères égalitaristes » lesquelles engendrent la « tyrannie ». Il annonce le déploiement des militaires dans les rues à Bruxelles avant la fin de l’année (alors que le ministre de la Défense, Theo Francken ne les voit pas avant avril 2026) et la construction d’une prison au Kosovo pour les criminels en séjour irrégulier.
Pour son congrès de rentrée politique, baptisé les Estivales, le MR a convié ses membres à venir passer une journée en famille au parc d’attractions, Walibi, dimanche 14 septembre 2025. Avant que ceux-ci ne profitent des attractions, le parti a tenu son congrès pour galvaniser les troupes. Pour l’occasion, la direction du parti a réservé 8.000 places dans l’unique grande salle située au fond du parc.
Les réformes sont nécessaires
La météo était au rendez-vous et les membres du parti ont répondu présents à l’invitation du parti. Et ceux qui ont fait le déplacement ont eu droit la surprise du chef : la présence du Premier ministre, Bart De Wever (N-VA). C’est le premier déplacement du nationaliste flamand en Belgique francophone depuis son accession à la primature. Accueilli par un standing ovation, Bart De Wever n’a pas boudé son plaisir. « Quel plaisir de vous voir ce matin. Je suis content d’avoir déjà bu une tasse de café avant d’arriver, parce qu’il faut toujours être solide sur les jambes pour croiser Georges-Louis le matin… », plaisante le Premier ministre, rappelant au passage que Walibi ia été fondé par « un fier Anversois ».
Le palais d’Alibaba existe encore dans les têtes de l’opposition de gauche, mais nous savons bien qu’il s’agit d’un conte de fée.
Il remercie les libéraux francophones pour leur « courage et leur persévérance » à s’engager pour réformer en profondeur le pays ensemble avec les autres partis de la majorité fédérale (MR, Les Engagés, N-VA, Vooruit, CD&V). « Les réformes sont nécessaires. Pour cela, nous avons besoin d’un mouvement fort et réformateur. Le palais d’Alibaba existe encore dans les têtes de l’opposition de gauche, mais nous savons bien qu’il s’agit d’un conte de fée. Même à Walibi, cette attraction a disparu depuis longtemps », poursuit Bart De Wever, sous les rires et les applaudissements de la salle.
bePress Photo Agency / BOURGUET
Le Premier ministre, Bart De Wever (au centre), discuant avec le ministre-Président wallon, Adrien Dolimont (à droite sur la photo) et la commissaire européenne, Hadja Lahbib (MR), au congrès du MR à Walibi. (Photo Philippe BOURGUET / bePress Photo Agency/bppa).
Des progrès réalisés ces derniers mois
A entendre le Premier ministre, la majorité n’a pas peur de l’opposition et entend poursuivre les réformes. « Au cours des 6 derniers mois, nous avons réalisé d’importants progrès pour remettre le pays sur les rails », dit-il.
Bart De Wever liste les accords déjà engrangés : abandon de la sortie du nucléaire, limitation du chômage à 2 ans, etc. « Nous misons sur le principe que le travail doit être rémunérateur. Nous voulons que davantage de personnes travaillent et perçoivent un salaire nettement plus élevé que l’allocation. Nous donnons un gros souffle à nos entrepreneurs et renforçons le pouvoir d’achat de nos familles. Pour les petits indépendants et les PME en particulier, nous simplifions les règles et leur offrons plus de flexibilité. Lorsque chacun travaille et que nos entreprises ont la possibilité de se développer, nous obtenons un maximum de prospérité pour un maximum de personnes. Nous réformons nos pensions à long terme afin de garantir la viabilité financière de la sécurité sociale. Nous investissons massivement dans la sécurité et la défense. Notre pays doit redevenir plus résilient et être prêtre à relever ses défis », martèle le Premier ministre.
Nous voulons que davantage de personnes travaillent et perçoivent un salaire nettement plus élevé que l’allocation.
Il rappelle aussi le durcissement de la politique d’asile et de regroupement familial. « Ceux qui souhaitent s’installer en Belgique doivent s’engager en faveur de notre société. Nous attendons des nouveaux arrivants qu’ils travaillent, apprennent la langue et respectent nos valeurs », précise Bart De Wever.
Soutien crucial du MR
L’assemblée exulte et savoure le discours d’un nationaliste qui expose des thèmes chers aux libéraux francophones et semble se mobiliser pour le pays.
Au cours des prochaines années, nous devons franchir un col ardu, mais nous savons très bien que la vue au sommet en vaudra la peine.
« Chers amis, pour toutes ces réformes, le soutien du MR a été crucial. Le chemin qui nous attend est encore difficile, escarpé et long. (…). Rien ne nous sera donné. Au cours des prochaines années, nous devons franchir un col ardu, mais nous savons très bien que la vue au sommet en vaudra la peine. C’est pourquoi, nous ne baisserons pas les bras, nous continuerons simplement d’avancer ensemble, car nous savons ce qui nous attend et ce qui est en jeu (protéger notre prospérité, assurer l’avenir de nos enfants, etc.). Nous voulons réformer, nous voulons nous engager et pour cela, nous avons vraiment besoin de votre soutien », a conclu Bart De Wever, avant de quitter la scène sous une dernière salve d’applaudissements.
bePress Photo Agency / BOURGUET
Les militants ont répondu nombreux présents à l’invitation du MR pour les estivales du parti à Walibi. (Photo Philippe BOURGUET / bePress Photo Agency/bppa).
Chimères égalitaristes de la gauche
Puis vint le tour de l’hôte du jour. Georges-Louis Bouchez fustige les « chimères égalitaristes de la gauche » qui ne permettent pas d’obtenir l’égalité, mais engendre plutôt « la tyrannie ». Il défend plutôt des actions centrées sur le redéploiement économique de la Belgique pays (et de l’Europe), une stratégie visant la croissance et l’industrialisation. « La croissance, ce mot à ce point vilipendé », alors qu’elle a permis « le plus haut niveau de développement humain de l’histoire de l’humanité ».
Aujourd’hui, nos valeurs, notre diplomatie et le droit ne sont que des bouts de papier si nous n’avons pas dans nos mains une armée, une industrie, et les capacités économiques pour diffuser les valeurs libérales européennes à travers le monde.
« Ce qui compte, c’est le bien-être. Mais le bien-être passe par la capacité à avoir des emplois, passe par la capacité à créer de la richesse pour la partager, passe par la nécessité de pouvoir avoir une Europe et une Belgique autonomes sur ses enjeux stratégiques. Car aujourd’hui, nos valeurs, notre diplomatie et le droit ne sont que des bouts de papier si nous n’avons pas dans nos mains une armée, une industrie, et les capacités économiques pour diffuser les valeurs libérales européennes à travers le monde », assène Georges-Louis Bouchez.
Nouvelles réformes en vue
Le président du MR annonce de nouvelles réformes et se projette dans le long terme. « Nos réformes ne sont pas faites pour les prochaines élections, mais pour les prochaines générations », dit-il.
Il revient sur la question de la sécurité et se dit « fatigué d’entendre du matin au soir, toute une série d’associations qui se préoccupent beaucoup du sort des coupables, du sort de personnes qui ont fait le choix de ne pas respecter les règles, mais qui s’inquiètent peu, dans le même temps, des ces jeunes femmes, de ces jeunes hommes qui n’osent plus se balader le soir, de ces familles qui vivent aujourd’hui dans la peur d’une balle perdue à Bruxelles… ».
Nos réformes ne sont pas faites pour les prochaines élections, mais pour les prochaines générations
Aussi pour garantir la paix et la sécurité à Bruxelles, il fait par du souhait des libéraux francophones : déployer les militaires dans les points sensibles à Bruxelles avant la fin de l’année. Et pourtant, le ministre de la Défense, Theo Francken (N-VA) ne prévoit pas les militaires avant avril 2026…
bePress Photo Agency / BOURGUET
Georges-Louis Bouchez a la culture politisée et partisane dont l’action est d’asseoir l’idéologie de gauche. (Photo Philippe BOURGUET / bePress Photo Agency/bppa).
Une prison au Kosovo pour les criminels illégaux
Georges-Louis Bouchez estime que la peur doit changer de camp, d’où « le durcissement de toutes les règles pénales pour que la prison fasse à nouveau peur, pas aux honnêtes gens, mais aux malfrats. Nous devrons aussi construire une prison à l’étranger, vraisemblablement au Kosovo, pour y détenir les personnes coupables de crimes qui, par ailleurs, sont en situation irrégulières. Ce n’est aux Belges de payer et à la Belgique de payer chaque année 240 millions d’euros pour héberger dans nos prisons des gens qui n’ont rien à faire sur noter territoire et qui, en plus d’avoir profité de notre accueil, ont commis des actes illégaux ».
Ce n’est aux Belges de payer et à la Belgique de payer chaque année 240 millions d’euros pour héberger dans nos prisons des gens qui n’ont rien à faire sur noter territoire et qui, en plus d’avoir profité de notre accueil, ont commis des actes illégaux
Il assure que la Belgique a un devoir d’accueil, d’un meilleur accompagnement, de garantir une intégration des étrangers et de les aider à trouver des emplois. Mais, dit-il, ceux-ci doivent respecter notre pays. « Si chacun respecte les droits et les obligations, nous pourrons avoir une société apaisée », souligne Georges-Louis Bouchez.
Pas de place pour les extrémistes de gauche
Dans le dernier point de son discours, il revient sur deux sujets qui ont occupé l’actualité : Dans le dernier point de son discours, il revient sur deux sujets qui ont occupé l’actualité : l’assassinat de l’influenceur conservateur américain et soutien de Donald Trump, Charlie Kirk, et l’annulation du concert de l’Orchestre philarmonique de Munich au festival de musique de Gand parce que celui-ci est dirigé par un chef israélien. Lahav Shani. Soit la liberté d’expression et la liberté culturelle. « Tout oppose le projet libéral à Charlie Kirk, mais personne ne doit payer de sa vie ses opinions, quelles que soient ses opinions. Et nous ne serions pas des libéraux si nous ne battons pas pour que chacun puisse exprimer son opinion », a-t-il lancé.
Au lieu de sans cesse signer des chartes pour des communes antifascistes, ils se grandiraient en considérant le caractère universaliste de nos valeurs.
« Je voudrais lancer un message à la gauche, car j’ai été stupéfait de voir sur les réseaux (sociaux), des militant et parfois des responsables dire que finalement ce monsieur avait eu ce qu’il cherchait. Personne ne doit mourir pour des idées dans une démocratie. Au lieu de sans cesse signer des chartes pour des communes antifascistes, ils se grandiraient en considérant le caractère universaliste de nos valeurs. S’il n’y a pas de place pour les fascistes, ce que je partage avec eux, il n’y a pas plus de place pour les communistes, les extrémistes de gauche, toutes ces structures qui, parce qu’elles considèrent détenir la vérité, être la parole du bien, pensent qu’elles peuvent faire usage de la violence, violence que notre formation politique subit au quotidien, que je subis au quotidien, que ce soit des dégradations de biens, des atteintes aux personnes, des insultes, on ne peut qu’(être sincère dans la défense des valeurs universelles que si ces valeurs s’appliquent à tous », dégaine Georges-Louis Bouchez.
bePress Photo Agency / BOURGUET
Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez, des alliées qui semblent bien s’entendre. (Photo Philippe BOURGUET / bePress Photo Agency/bppa).
Non à la culture partisane et de gauche
Il continue à s’opposer au Vlaams Belang et au PTB.
Je suis un fervent opposant à la culture politisée, à la culture partisane, à la culture qui croit devoir systématiquement appuyer et asseoir l’idéologie de gauche.
Il défend la liberté culturelle et s’empare de la décision d’exclusion prise par les organisateurs du Gent festival van vlaanderen à l’encontre du chef israélien. « M. Lahav Shani, qui a pour défaut, selon certain d’être Israélien, peut-être même juif, mais ils n’oseront pas vous le dire. La culture doit être libre, la culture doit transcender les conflits, la culture est au contraire un vecteur de paix. Les organisateurs de ce festival ainsi que les femmes et hommes politiques qui ont soutenu ce boycott ont fait exactement l’opposé ce qu’est la culture. Je suis un fervent opposant à la culture politisée, à la culture partisane, à la culture qui croit devoir systématiquement appuyer et asseoir l’idéologie de gauche ; je crois, par contre, à une culture dépolitisée, à une culture libre, créative, à une culture qui partage au-delà des races, des langues, des différences et des nationalités », lancé le président des libéraux en guise de conclusion.
L’article Rentrée politique : invité surprise au congrès du MR, Bart De Wever charge la gauche, en chœur avec Georges-Louis Bouchez est apparu en premier sur L-Post.
Source: LPOST

Radio plus Bienvenue sur notre site
