Etats-Unis : Donald Trump annonce l’arrestation de l’assassin présumé de Charlie Kirk
Deux jours après l’assassinat de l’influenceur conservateur (et proche de Donald Trump) Charlie Kirk, l’enquête a bien progressé. Le président américain Donald Trump vient d’annoncer l’arrestation du tueur présumé. Il s’agit de Tyler Robinson (22 ans). Le FBI a diffusé jeudi soir, 11 septembre 2025, une nouvelle vidéo et des photographies du tueur présumé, décrit comme « une personne d’intérêt pour l’enquête ». L’onde de choc provoquée par le meurtre brutal de cet activiste de 31 ans, elle, continue à secouer l’Amérique. Récit du drame depuis mercredi et profil du tireur présumé.
Plusieurs vidéos de l’assassinat de Charlie Kirk circulaient déjà depuis les premières minutes qui ont suivi sa mort, mercredi midi, 10 septembre 2025. Sur certaines d’entre elles, on peut voir le jeune influenceur, assis sur une chaise, sous une tente, s’adresser à une foule de plusieurs milliers d’étudiants sur le campus de l’Utah Valley University, à quelques dizaines de kilomètres de Salt Lake City.
Un flot de sang jaillit du cou du jeune influencer
Ce type d’exercice était l’un des préférés de Kirk que l’on crédite, par son talent d’orateur, d’avoir fait basculer une partie importante de la jeunesse américaine dans le camp de Donald Trump pendant la campagne électorale : il répondait, avec plaisir à toutes les questions et trouvait les arguments qui faisaient mouche pour convaincre ses interlocuteurs.
Ce type d’exercice était l’un des préférés de Kirk que l’on crédite, par son talent d’orateur, d’avoir fait basculer une partie importante de la jeunesse américaine dans le camp de Donald Trump.
Sur les images des derniers instants de sa vie, on le voit donc parler, calmement lorsque l’on entend un coup de feu, sa tête bascule et un flot de sang jaillit de son cou, provenant de la veine jugulaire ou de la carotide sectionnée par la balle qui vient de l’atteindre. Il mourra quelques instants plus tard, dans le SUV dans lequel son équipe l’a transporté pour l’emmener à l’hôpital.
Voilà les faits, bruts. Mais on en sait un peu plus, depuis jeudi, sur les évènements qui ont précédé et immédiatement suivi le drame.
Une sécurité défaillante ?
Charlie Kirk, fondateur de « Turning Point USA », n’avait même pas commencé son discours depuis 15 minutes lorsque le coup de feu a retenti, à 12h23. La balle a touché Kirk au cou, le blessant mortellement, tandis que les quelques 3 000 participants au meeting, terrifiés, se baissaient et se dispersaient.
Une sécurité défaillante, donc, dans un contexte de polarisation extrême de la société américaine qui a vu se multiplier les actes de violence politique ces derniers mois, dont deux tentatives d’assassinat contre Donald Trump lui-même.
Selon Jeff Long, chef de la police de l’université de l’Utah Valley, six agents de police du campus assuraient la sécurité de l’événement et l’équipe de sécurité personnelle de l’influenceur était postée autour de lui.
Mais les témoins sont unanimes : si la scène sur laquelle se tenait Kirk, au pied d’une petite colline, était entourée de barrières de sécurité, il n’y avait ni détecteurs de métaux ni contrôle des sacs à l’entrée du campus. Une sécurité défaillante, donc, dans un contexte de polarisation extrême de la société américaine qui a vu se multiplier les actes de violence politique ces derniers mois, dont deux tentatives d’assassinat contre Donald Trump lui-même.
Le président américain Donald Trump serre la main de Charlie Kirk, directeur de Turning Point USA, avant de prendre la parole au sommet d’action des étudiants adolescents de Turning Point USA à Washington, DC, le 23 juillet 2019. (NICHOLAS KAMM / AFP).
Un tireur vêtu de noir
Les images tournées par les caméras de sécurité et les spectateurs montrent clairement un individu entièrement vêtu de noir, allongé sur le toit plat d’un bâtiment universitaire, à environ 200 mètres de l’estrade d’où parlait Charlie Kirk.
Le tireur présumé se relève juste après le coup de feu et s’enfuit en courant. Les vidéos diffusées jeudi par le FBI sont encore plus intéressantes. Elles montrent la même personne courir sur le toit, puis en sauter avant de s’éloigner de l’immeuble, d’abord au pas de course puis, à une allure plus calme, pour ne pas attirer l’attention. Toute la scène dure à peine plus d’une minute trente.
Un individu jeune, en bonne forme physique et excellent tireur
Plusieurs éléments permettent de dresser un début de profil du tireur.
D’abord, le tir lui-même. L’homme était un tireur de précision, voire même un tireur d’élite. Il a fait feu d’une distance de 180 à 200 mètres ce qui est considéré comme une « portée moyenne » pour un sniper et du haut d’un toit. Or, le tir d’un point haut vers un point bas (ce qu’on appelle un tir « en site négatif ») est particulièrement difficile et technique, puisqu’il faut tenir compte de la gravité qui dévie la balle, effet accentué par la distance (et, éventuellement, le vent).
On peut donc avancer que le tueur présumé est une personne en bonne forme physique, sans doute jeune et connaissant très bien les armes et les lois de la balistique.
Une telle situation impose de corriger l’angle de tir vers le haut. On peut donc penser que le tueur visait la tête mais que la balle a atteint sa victime au cou. L’effet d’un tel impact, en tout cas, est dévastateur : outre une hémorragie massive, il provoque une atteinte grave au système respiratoire, le sang obstruant la trachée.
La manière dont il s’est enfui nous livre également de précieuses indications, par exemple, le saut par lequel il quitte le toit : sans hésitation, en se laissant d’abord pendre dans le vide à bout de bras, l’individu se laisser tomber de la hauteur approximative de deux étages (entre 6 et 8 mètres), et se reçoit souplement.
On peut donc avancer qu’il s’agit d’une personne en bonne forme physique, sans doute jeune et connaissant très bien les armes et les lois de la balistique. Par ailleurs, les images prouvent qu’il est de corpulence mince. A défaut d’une identification formelle, ces éléments permettent déjà un certain ciblage des recherches.
L’animateur de podcast Jason Preston s’adresse à la foule lors d’une veillée aux chandelles en hommage au jeune militant et influenceur Charlie Kirk, devant un mémorial improvisé au Orem City Center Park, dans l’Utah, au lendemain de sa fusillade lors d’un événement public à l’Université de la Vallée de l’Utah, le 11 septembre 2025. (Melissa MAJCHRZAK / AFP).
Le repérage préalable des lieux semble évident
Une autre « révélation » de ce début d’enquête nous vient de l’exploitation des images de vidéosurveillance et de celles tournées par le public, qui ont permis de retracer le parcours du tireur sur le campus.
Il y est arrivé vers 11h52 et s’est rapidement frayé un chemin vers les cages d’escalier qui l’ont conduit sur le toit qu’il avait choisi pour installer son poste de tir et qui surplombe la pelouse où Kirk va s’installer.
A 12h 23, Kirk est abattu alors qu’il répondait à une question d’un membre du public sur la responsabilité des fusillades de masse. Sinistre ironie.
Quelques minutes plus tard, alors que la foule commence à se rassembler, il est en position. A 12h10, Kirk apparaît et gagne l’estrade en lançant des casquettes « Make America Great Again » à la foule. A 12H17, il commence à s’adresser à l’assemblée. Une vidéo fait un panoramique vers le toit d’où l’unique coup de feu sera tiré quelques minutes plus tard, mais personne n’est visible.
A 12h 23, Kirk est abattu alors qu’il répondait à une question d’un membre du public sur la responsabilité des fusillades de masse. Sinistre ironie.
Le tireur connaît les lieux
On peut conclure de ces données que le tireur connaissait très bien les lieux et s’est, probablement, livré à une reconnaissance préalable, ce qui permettra sans doute d’isoler d’autres images de surveillance.
Un peu plus tard, les forces de l’ordre retrouveront, dans les bois situés au nord du campus un fusil de grande puissance qui, selon elles, aurait été utilisé par le tireur. Ceci aussi à son importance : une arme s’entretient et il est fréquent que son utilisateur laisse une empreinte (même partielle) sur une pièce intérieure à laquelle il ne pensera pas lorsqu’il la nettoiera après avoir tiré.
Un peu plus tard, les forces de l’ordre retrouveront, dans les bois situés au nord du campus un fusil de grande puissance qui, selon elles, aurait été utilisé par le tireur.
Les recherches devraient désormais avancer d’autant plus vite que, selon le gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, le FBI avait déjà reçu, jeudi après-midi, reçu plus de 7 000 informations, soit le plus grand nombre de signalements provenant du public via les médias numériques depuis l’attentat du marathon de Boston en 2013.
Un mobile encore inconnu
Les autorités n’ont pas encore spéculé sur le mobile potentiel du meurtrier, mais l’émotion est toujours vive aux Etats-Unis. Donald Trump a qualifié l’événement de « moment sombre pour l’Amérique ». En tout état de cause, ce meurtre fait suite à des violences politiques qui se sont multipliées depuis douze mois et qui témoignent de la polarisation d’un pays miné comme jamais depuis soixante ans et l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, par les divisions partisanes.
Le vice-président JD Vance a renoncé à assister à la cérémonie commémorative du 11 septembre à New York et s’est rendu hier dans l’Utah pour être aux côtés de la famille de Kirk.
Le vice-président JD Vance a renoncé à assister à la cérémonie commémorative du 11 septembre à New York et s’est rendu hier dans l’Utah pour être aux côtés de la famille de Kirk et ramener la dépouille de ce dernier dans son État natal, l’Arizona, à bord de l’Air Force Two.
Hughes Krasner
L’article Etats-Unis : Donald Trump annonce l’arrestation de l’assassin présumé de Charlie Kirk est apparu en premier sur L-Post.
Source: LPOST
