Edito. Discours sur l’état de l’Union : des mots et un réveil tardif qui ne rassurent pas
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce son discours annuel sur l’état de l’Union lors d’une séance plénière au Parlement européen à Strasbourg (France), le 10 septembre 2025. SEBASTIEN BOZON / AFPLa présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé, mercredi 10 septembre 2025, son discours sur l’état de l’Union. C’est le premier discours de son second mandat de 5 ans dont on peut dire, sans commettre un crime de lèse-majesté, que les premiers mois de son bail ne rassurent guère (il a démarré en juillet 2024). Devant un Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, la cheffe de l’exécutif européen a tenté, pendant près d’une heure, de démontrer qu’elle est la hauteur de la tâche.
« L’Europe se bat. Elle se bat pour l’intégrité d’un continent en paix. Pour une Europe libre et indépendante. Pour nos valeurs et nos démocraties. Elle se bat pour notre liberté et pour notre capacité à décider de notre propre destin. Ne vous y trompez pas, il y va de notre avenir… ».
Des mots, rien que des mots. Car les actes posés jusqu’à présent sont en décalage avec son discours. Il y a notamment la conclusion de l’accord avec les USA qui garantit au pays de l’Oncle Sam l’achat d’énergie par l’Europe pour un montant de 640 milliards d’euros sur 3 ans et l’engagement d’investir 500 milliards d’euros dans l’économie américaine.
L’Europe se bat. Elle se bat pour l’intégrité d’un continent en paix. Pour une Europe libre et indépendante. Pour nos valeurs et nos démocraties. Elle se bat pour notre liberté et pour notre capacité à décider de notre propre destin.
Sur la scène internationale, l’Europe ne compte plus tellement dans la mesure où elle n’est plus invitée à des rendez-vous importants. Elle était absente au sommet sur l’Ukraine qui a rassemblé Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska en août 2025. L’Europe n’a même pas été conviée au sommet organisé le 31 août par le président chinois et qui a réuni plusieurs dirigeants (Inde, Turquie, Russie, Iran, Afrique, etc.). Et sur le dossier de l’invasion russe en Ukraine, on ne peut pas dire que la voix de l’Europe pèse beaucoup dans la balance. Même sur la guerre que mène Israël contre le Hamas à Gaza avec pour conséquences la catastrophe alimentaire et les nombreuses victimes civiles, l’Europe ne semble pas avoir beaucoup d’influence pour changer le cours des évènements ou obtenir un début de cessez-le-feu.
Avant ce début de mandat raté, la fin du premier mandat d’Ursula von der Leyen a été lestée par les problèmes de transparence (qui ont nourri diverses soupçons) dans le dossier d’achats de vaccins anti-Covid-19. Sans oublier l’accord Mercosur signé entre l’Union européenne (UE) et quatre pays d’Amérique latine (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), malgré l’opposition de nombreux pays (France, Pologne, Italie, Belgique, etc.) ainsi que la mobilisation des agriculteurs européens et de nombreuses associations de défense des consommateurs en Europe.
L’action d’Ursula von der Leyen à la tête de l’exécutif européen, jusqu’à présent, n’aura pas vraiment permis de redorer le blason de l’institution auprès des citoyens européens qu’elle est censée représenter et défendre.
L’action d’Ursula von der Leyen à la tête de l’exécutif européen, jusqu’à présent, n’aura pas vraiment permis de redorer le blason de l’institution auprès des citoyens européens qu’elle est censée représenter et défendre.
Le discours d’Ursula von der Leyen prononcé mercredi à Strasbourg ne va pas enrayer la perte de confiance des Européens des institutions communautaires.
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Source: LPOST
