Les syndicats Enseignement dénoncent les œillères du gouvernement Degryse – Glatigny
BRUXELLES. A la veille de rentrée scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles, les organisations syndicales (CGSP Enseignement, CSC Enseignement et SETCa-SEL) ont fait savoir en front commun qu’elles n’assisteront plus aux réunions sur la pénurie organisées par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Cette parodie de dialogue social entend valider les solutions farfelues et délétères de la majorité MR-Les Engagés », dénoncent-elles. Selon les syndicats , ce départ est la première étape d’un nouveau plan d’opposition contre les mesures initiées par le gouvernement de la FWB. Qu’on se le dise, le monde enseignant entre en résistance.
C’est peu dire que la rentrée scolaire risque de faire du bruit. Alors qu’en maternel et primaire, enseignants et élèves reprennent ce lundi le chemin de l’école, suivront dès vendredi, les jeunes du secondaires, les organisations syndicales (CGSP Enseignement, CSC Enseignement et SETCa-SEL) annoncent en front commun qu’elles n’assisteront plus aux réunions sur la pénurie organisées par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est par voie de communiqué que Luc Toussaint, Président communautaire CGSP Enseignement, Adrien Rosman, Coordinateur communautaire SETCa-SEL et Roland Lahaye, Secrétaire général CSC Enseignement l’ont fait savoir.
Une rentrée dans le chahut?
Il y a moins d’un an, la prise de conscience progressive du catalogue des horreurs contenues dans la Déclaration de politique communautaire 2024 -2029 du gouvernement MR/Les Engagés a suscité une mobilisation des personnels de l’enseignement tout au long de l’année. Souvenons-nous, le 27 janvier dernier, ce sont près de 35.000 personnes qui sont descendues dans les rues de Bruxelles pour revendiquer le droit à une école de qualité pour tous les élèves et les étudiants.
Le gouvernement réduit la profession à une fonction occupationnelle!
La présence dans chaque classe d’un véritable enseignant étant une des conditions essentielles à la garantie de ce droit, la question de la pénurie est un élément central de cette revendication. Prétendant répondre à cette mobilisation historique, le gouvernement a décidé d’inviter les organisations syndicales et les représentants des pouvoirs organisateurs (PO) à examiner les différentes facettes de cette pénurie en participant à quatre « groupes de travail » spécifiques avec un rythme de discussion mensuel pour chacun d’entre eux.
Un gouvernement qui reste sourd aux attentes du terrain
Ayant initialement répondu positivement à cette invitation, les organisations syndicales constatent, après plusieurs réunions, que pour ce gouvernement : le dialogue social et l’écoute des réalités du terrain n’ont pas de réel intérêt. Même lorsque les acteurs présents (employeurs et organisations syndicales) s’expriment de façon unanime, les représentants du gouvernement restent sourds.
La ministre n’y connaît rien visiblement
Mais aussi qu’agir sur les véritables causes de la pénurie n’est pas important. Le gouvernement maintient qu’il appliquera en priorité et quoi qu’il arrive les (fausses) solutions envisagées dans sa DPC (Déclaration de politique générale). Les conséquences de ces mesures, nous les connaissons : une détérioration accrue de la qualité de l’enseignement, des conditions d’apprentissage des élèves et de travail des personnels.
« En tant que représentant syndical, j’en veux à Madame Glatigny qui multiplie les erreurs sans jamais se remettre en question comme dans le cadre de l’entrée en vigueur progressive du tronc commun », confie ce représentant syndical CSC.
Une rentrée mouvementée attend la Ministre de l’Education, Valerie Glatigny (MR). BELGA
BELGA PHOTO LAURIE DIEFFEMBACQ
« La ministre ne semble ne toujours rien connaître de la réalité du monde de l’enseignement alors qu’elle est en charge de la matière depuis 2019 (durant 4 ans) puis à nouveau depuis l’an dernier. Ses revirements, hésitations et annonces contradictoires constantes, idées folles prouvent qu’elle n’est pas à sa place. Preuve en est encore avec la pénurie d’enseignant qui ne date pas d’hier; c’est complètement surréaliste de rester sourde à ce point! » Et d’ajouter: « On ne se laissera pas berner, on quitte la table pas les débats, nous devons entrer en résistance et nous résisterons », conclut-il.
Les organisations syndicales s’insurgent. « Les « solutions » à la pénurie proposées par le gouvernement consistent uniquement à mettre un adulte, quelle que soit sa formation, devant les élèves. Les qualités d’enseignant de cet adulte n’ont pas d’importance, le gouvernement réduit la profession à une fonction occupationnelle ».
Et de conclure: « Ce départ constitue la première étape d’un nouveau plan d’opposition contre les projets de destruction des fondements de l’école démocratique initiés par ce gouvernement. Plus que jamais, il nous revient de protéger l’enseignement ! »
J.MERCIER
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Source: LPOST