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Le bateau emmenant Rima Hassan et Greta Thunberg vers Gaza a été intercepté
Le « Madleen », petit navire affrété par la « Freedom Flotilla Coalition » – un mouvement propalestiniens créé en 2010 – pour rallier Gaza à des fins dites « humanitaires » a été intercepté dans la nuit par l’armée israélienne. L’opération s’est faite sans violence d’aucun des deux côtés. Le bateau sera emmené à Haïfa, dans le nord d’Israël et les militants présents à son bord rapidement expulsés, a annoncé le ministère israélien des Affaires étrangères.
Le Madleen avait quitté la côte italienne le 1er juin pour tenter de gagner la Bande de la Gaza par la mer et ainsi « briser le blocus naval israélien », mais les militants qui avaient embarqué à son bord nourrissaient certainement très peu d’illusion sur leurs chances réelles d’atteindre le territoire palestinien ravagé par la guerre depuis le 7 octobre 2023.
Rima Hassan et Greta Thunberg focalisaient l’attention
Bien plus que d’une opération humanitaire, il s’agissait d’une habile manœuvre de propagande politique destinée à attirer l’attention sur la situation désastreuse qui prévaut dans l’enclave palestinienne depuis que les forces israéliennes y mènent, depuis le pogrom du 7 octobre 2023, une opération très dure ayant eu de lourdes conséquences pour les civils, dont des dizaines de milliers ont été tués. A son bord, deux personnalités focalisaient toute l’attention des médias : l’eurodéputée française LFI (La France insoumise, extrême gauche) d’origine palestinienne Rima Hassan et l’ancienne militante suédoise pour le climat Greta Thunberg. En tout, le navire transportait 12 activistes parmi lesquels six Français, une Suédoise, une Allemande, un Brésilien, un Turc, un Espagnol et un Néerlandais.
J’ai donné pour instruction à Tsahal d’empêcher le navire Madleen d’atteindre Gaza. À Greta l’antisémite et à ses compagnons, porte-voix de la propagande du (mouvement islamiste palestinien) Hamas, je dis clairement : faites demi-tour car vous n’arriverez pas à Gaza.
Il était étroitement surveillé par Tsahal et les services de renseignement israélien et, tôt dimanche matin, le ministre de la Défense Israël Katz avait annoncé avoir ordonné son interception dès qu’il s’approcherait des eaux israéliennes (la bande côtière longeant Gaza est entièrement contrôlée par la marine de l’Etat hébreu en vue d’empêcher tout trafic d’armes, mais avant la guerre, les Palestiniens avaient l’autorisation d’y pratiquer la pêche).
« Greta l’antisémite »
Le message de Katz était sans ambiguïté : « J’ai donné pour instruction à Tsahal d’empêcher le navire Madleen d’atteindre Gaza. À Greta l’antisémite et à ses compagnons, porte-voix de la propagande du (mouvement islamiste palestinien) Hamas, je dis clairement : faites demi-tour car vous n’arriverez pas à Gaza». Ce n’est pas par hasard que Katz accusait Greta Thunberg d’antisémitisme : le 20 octobre 2023, deux semaines ç peine après l’attaque sans précédent du Hamas, la jeune activiste posait avec une pancarte « Stand with Gaza ». Non seulement elle n’avait pas eu un mot pour les quelques 1200 victimes israéliennes (très majoritairement des civils) mais elle était accompagnée d’un…poulpe bleu en peluche. Nombre d’observateurs avaient fait remarques que cette pieuvre bleue avait figuré en bonne place dans la propagande nazie des années trente pour dénoncer « l’omniprésence de la juiverie mondiale ». Thunberg avait nié toute intention antisémite et supprimé cette publication de ses réseaux sociaux.
«L’État d’Israël ne permettra à personne de briser le blocus maritime de Gaza, dont l’objectif principal est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas, une organisation terroriste meurtrière qui détient nos otages et commet des crimes de guerre, avait ajouté Israël Katz : « Israël agira contre toute tentative de briser le blocus ou d’aider des organisations terroristes, par mer, par air ou par terre.»
L’équipage de la flotille pour Gaza. Crédit: compte X de Rima Hassan
Le précédent tragique du Mavi Marmara
Une inquiétude certaine était perceptible du côté des militants qui insistaient dans leur communication sur la fait qu’ils étaient « 12 civils, pas armés ».
La Freedom Flotilla Coalition était loin d’en être à son coup d’effet. Depuis 2010, une dizaine d’opérations du même type avaient été organisées mais une seule avait été couronnée de succès : en mars 2024, un navire avait emprunté un couloir humanitaire et avait pu accoster. Après avoir subi une fouille en règle, il avait pu débarquer 200 tonnes de vivres. Mais on se rappelle surtout l’interception du ferry turc Mavi Marmara, intercepté dans les premiers jours de juin 2010 (c’était la première expédition de ce genre) alors qu’il ne transportait pas moins de 600 militants. Les commandos héliportés avaient été accueillis à coup de barre de fer lors de leur intervention et avaient riposté en ouvrant le feu. Neuf personnes avaient été tuées dans l’incident.
Par la suite, l’armée avait tout fait pour éviter la répétition de cette tragédie et lors de l’arraisonnement des bateaux qui avaient suivi, aucune victime n’avait été déplorée. Juridiquement, toutefois, ces interceptions pratiquées dans les eaux internationales posaient problème (ce qui était exactement le but recherché par les promoteurs des flottilles), mais en septembre 2010, trois mois après le drame du Mavi Marmara, un rapport commandité par l’ONU statuait que le blocus maritime israélien était légal puisqu’il visait à empêcher l’arrivée d’armes à Gaza et donc à protéger « le territoire et la population » israéliens. Le même rapport, estimait que l’intervention contre le ferry turc était justifiée mais regrettait qu’elle ait été « excessive et déraisonnable » et ait entraîné des morts.
Vers minuit (heure GMT, trois heures du matin en Israël et deux heures du matin à Bruxelles) le Madleen se trouvait à 31 milles nautiques (près de 60 kilomètres) de Gaza.
Fort heureusement, les choses se sont passées dans le calme en ce qui concerne le Madleen. Un premier départ début mai s’était soldé par l’intervention de drones qui avaient survolé le bateau, le forçant à rebrousser chemin près de Malte mais ce premier incident n’avait pas eu de suites.
Vers minuit (heure GMT, trois heures du matin en Israël et deux heures du matin à Bruxelles) le Madleen se trouvait à 31 milles nautiques (près de 60 kilomètres) de Gaza. Il a été arraisonné peu après et remorqué vers un port israélien. Les militants seront expulsés vers l’Europe mais le ministre de la Défense a ordonné que leur soit préalablement projeté le film monté par les services israéliens pour documenter (sur base d’images tournés par les terroristes du Hamas) le massacre du 7 octobre. Un témoignage brut, particulièrement éprouvant qui a été projeté dans divers parlements après le pogrom.
Hugues Krasner
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Source: LPOST
