Donia Abidat : une diplomatie féministe audacieuse pour l’égalité des genres
Le 13 mars dernier, la Délégation générale Wallonie-Bruxelles à Paris a été le théâtre d’un événement majeur autour de la diplomatie féministe : une conférence-débat sur le thème « Diplomatie féministe et équité des genres : les droits de la femme, plus d’un siècle après, où en sommes-nous ? ». Cette première édition a été brillamment initiée par Donia Abidat, CEO de D&A Consulting Group et fondatrice du programme « Femme Audacieuse & Ambitieuse ». Son engagement est forgé par l’expérience et est nourri par la conviction.
Forte d’un parcours pluriel dans la finance, l’enseignement, la politique et le monde associatif, Donia Abidat incarne une force tranquille et déterminée. À travers son programme « Femme Audacieuse & Ambitieuse », elle œuvre pour l’émancipation des femmes, la reconnaissance de leur leadership et leur pleine légitimité dans les sphères décisionnelles.
« Nous vivons dans un monde où l’on demande encore aux femmes de choisir entre ambition et conformité. Il est temps d’en finir avec ces injonctions : l’égalité des genres est une question de justice, d’efficacité, et de transformation sociétale », a-t-elle déclaré en ouverture.
Nous vivons dans un monde où l’on demande encore aux femmes de choisir entre ambition et conformité. Il est temps d’en finir avec ces injonctions : l’égalité des genres est une question de justice, d’efficacité, et de transformation sociétale.
Son objectif est clair : faire émerger une génération de femmes leaders, libérées des carcans et engagées dans la transformation du monde, notamment par la voie de la diplomatie.
Des voix puissantes pour défendre la même cause
Pour cette première édition de son évènement, Donia Abidat a réuni des voix puissantes autour de la même cause.
Présidente de la branche belge du réseau mondial « Femmes chefs d’entreprises (FCE) », Béatrice Delfin Diaz a dénoncé le plafond de verre qui freine les femmes, en particulier dans le monde économique. « Moins de 5% de femmes sont des CEO. Par ailleurs, ce n’est pas normal qu’une femme CEO gagne moins qu’un homme CEO. Dans le milieu financier, les femmes sont sous-représentées », a observé la Belge.
Face à une candidature pour un poste avec la description de la fonction, les femmes s’assurent de répondre à tous les critères avant de postuler, ce que ne font pas les hommes.
Béatrice Delfin-Diaz relève d’autres problème qui pénalisent les femmes : « Les femmes sont souvent bloquées par le syndrome de l’imposture. Face à une candidature pour un poste avec la description de la fonction, les femmes s’assurent de répondre à tous les critères avant de postuler, ce que ne font pas les hommes. Il y a une question de mentalité qui doit changer. Une femme ambitieuse est mal vue comme maman, il y a une pression invisible qui pèse sur les femmes. Or, tout est possible. 45% des entreprises américaines ont une politique d’inclusion des minorités, mais on voit qu’il y a une menace qui pèse sur ces avancées avec ce qui se passe actuellement (allusion aux politiques du président Donald Trump, ndlr). Donc, rien n’est acquis. La crise politique et économique conduit à une régression des droits des femmes, nous devons donc rester vigilantes », poursuit Béatrice Delfin Diaz.
De son côté, Brahim Rachiki se définit comme un chorégraphe-acteur engagé pour l’équité des genres dans le domaine de la culture. Il se bat donc au quotidien pour défendre cette conviction.
Directrice administrative et financière du cabinet français d’architecture, TW ingénierie, Sylvie Turchet également apporté son témoignage. Son histoire est celle d’une battante qui a tout appris sur le terrain et qui a réussi à se faire une place grâce à l’audace et la pugnacité. « J’ai construit ma légitimité par le travail et l’expérience. Il a fallu lutter contre les stéréotypes. Nous devons prendre notre place avec confiance pour faire bouger les lignes. Diriger une société n’est pas une question de genre, c’est une question de compétences », conclut-elle.
La Belge, Béatrice Delfin-Diaz (à gauche sur la photo), l’avocat franàais, Jean-Philippe Baur (au centre) et la Haïtienne Maryse Saint-Pierre Cyprien (à droite).
La diplomatie féminine, une voie à suivre
Mention spéciale a été faite à la Haïtienne Maryse Saint-Pierre Cyprien, enseignante-chercheuse à l’Institut Thalès Afrique et ministre-conseiller de la délégation permanente d’Haïti auprès de l’Unesco. Son parcours marqué par l’engagement pour l’éducation des filles a été brièvement salué. « Avant d’arriver là, j’en ai connu des vertes et des pas mûres. L’éducation occupait une place prépondérante dans ma famille », témoigne celle qui a perdu sa jambe gauche lors du tremblement de terre d’une magnitude de 7,3 qui a durement frappé Haïti le 12 janvier 2010 (280.000 morts et près de 300.000 blessés). Elle a reçu le tout premier diplôme Leadership & diplomatie « Femme Audacieuse & Ambitieuse » remis par Donia Abidat.
Tout ce que l’on n’obtient pas par la force, il peut l’avoir par la diplomatie.
De son côté, Jean-Philippe Baur, avocat-associé au cabinet Baur & Associés, a salué la diplomatie féministe estimant qu’elle est synonyme d’excellence. Partisan des collaborations diplomatiques et les échanges culturels, car soutient-il, « tout ce que l’on n’obtient pas par la force, il peut l’avoir par la diplomatie ». Il cite l’exemple d’illustres femmes comme Cléopâtre, Aliénor d’Aquitaine, Blanche de Castille et de Jeanne d’Arc.
Un programme, une vision, un rayonnement international
La réussite de cette première édition confirme la pertinence du combat mené par Donia Abidat. À travers « Femme Audacieuse & Ambitieuse », elle veut fédérer, former, visibiliser et porter les femmes dans toutes les sphères d’influence, de la diplomatie à l’entreprise, de la culture à la politique. « Nous devons prendre notre place avec audace et confiance. L’égalité ne se demande pas, elle se construit. L’audace féminine est une force. Notre génération doit être celle qui transforme enfin les promesses en réalités », conclut-elle.
Ce premier événement marque le début d’une série d’initiatives que Donia Abidat souhaite faire rayonner à l’échelle internationale, avec l’ambition d’organiser la prochaine édition au-delà des frontières. Son objectif : élever encore davantage le niveau d’excellence, donner de la voix aux femmes leaders, et faire de la diplomatie féministe un instrument d’équité mondiale.
Ph. Law.
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Source: LPOST
