Yuka, l’appli qui scanne l’industrie agroalimentaire et bouscule les géants, a déjà séduit 1,8 million de Belges


Yuka, l’appli qui scanne l’industrie agroalimentaire et bouscule les géants, a déjà séduit 1,8 million de Belges
Sans publicité, sans compromis, et surtout sans liens financiers avec les marques, l’application à la carotte, Yuka, s’est imposée en quelques années comme un acteur clé de la transparence alimentaire et cosmétique. Portée par une équipe déterminée, dont Julie Chapon est l’une des figures de proue, l’appli revendique une mission : redonner le pouvoir aux consommateurs. L’application compte aujourd’hui 68 millions d’utilisateurs dans 12 pays, dont 1,8 million en Belgique. Elle est disponible en 5 langues. D’ailleurs, la marque a lancé en ligne sa mini-série retraçant sa success-story. En 2024, elle a engrangé un chiffre d’affaires d’un montant total d’environ 3,8 millions d’euros dont quelque 3,5 d’euros proviennent des abonnements.
L’histoire de Yuka commence en 2015, quand Benoît Martin s’interroge sur la composition des produits qu’il achète pour ses enfants. Face à l’opacité des étiquettes, il imagine un outil simple pour décrypter les ingrédients. Il partage son idée avec son frère François et une amie, Julie Chapon, alors consultante en transformation digitale. Ensemble, ils créent un prototype pendant le Food Hackathon 2016 à Paris. Le projet remporte le concours. Le succès ne tarde pas à suivre.
On ne s’attendait pas à un tel engouement. Yuka s’est d’abord développée grâce au bouche-à-oreille, puis les retombées dans les médias ont vraiment boosté sa notoriété.
« On ne s’attendait pas à un tel engouement. Yuka s’est d’abord développée grâce au bouche-à-oreille, puis les retombées dans les médias ont vraiment boosté sa notoriété », confie Julie Chapon. Aujourd’hui, l’application affiche 68 millions d’utilisateurs dans 12 pays, dont 1,8 million en Belgique. Elle est disponible en 5 langues. Yuka est devenue un phénomène social au fil des années.
Une mission à double impact : consommateurs et industriels
Grâce à un système de notation coloré (du vert au rouge), l’application évalue les produits alimentaires et cosmétiques en quelques secondes via un simple scan des code-barres (excellent, bon, médiocre, mauvais) sur base des ingrédients utilisés pour leur fabrication. L’application permet ainsi de repérer en un clin d’œil les additifs controversés, la qualité nutritionnelle ou encore l’impact environnemental grâce au Green-score, lancé en 2021.
Aider les consommateurs à faire des choix éclairés, c’est ce qui pousse les industriels à changer. L’un entraîne l’autre.
Mais l’ambition ne s’arrête pas là. « Aider les consommateurs à faire des choix éclairés, c’est ce qui pousse les industriels à changer. L’un entraîne l’autre », souligne Julie Chapon. Une nouvelle fonctionnalité d’interpellation des marques a d’ailleurs été lancée en France et aux États-Unis, permettant aux utilisateurs de faire pression directement sur les industriels utilisant des ingrédients à risque.

Juliette Elie
L’équipe des trois fondateurs de Yuka avec Julie Chapon (à droite sur la photo). Photo : Yuka
Un impact réel et mesurable : changement des habitudes
Selon les chiffres de l’entreprise :

92 % des utilisateurs reposent les produits mal notés.
84 % consomment davantage de produits bruts.
90 % estiment que Yuka influence les marques.

Et cet impact est tangible. Julie Chapon cite un exemple fort : « Intermarché a reformulé 900 produits pour retirer 142 additifs controversés en France, juste pour améliorer leurs notes sur Yuka ». Un document en ligne recense d’ailleurs plusieurs exemples de reformulations de produits influencées par l’application.
Transparence totale, indépendance assumée
Yuka se distingue par un modèle économique sans publicité, sans revente de données, et sans financement des marques. « C’est tout le sens de la mission : pouvoir évaluer les produits, leur donner une note sans être transparent et indépendant, ça ne fonctionne pas vraiment. Ou alors, c’est un autre projet, mais la mission telle qu’on l’a définie nécessite absolument que notre modèle soit transparent et indépendant. Donc, derrière cette indépendance, on met bien sûr le fait de ne percevoir aucun argent des marques et des industriels, mais aussi de ne pas faire de pub, de ne pas revendre les données de nos utilisateurs. Et ça, c’est super important, tout simplement pour que les consommateurs aient confiance dans le système de notation et de recommandation qu’on propose », insiste Julie Chapon.
Derrière cette indépendance, on met bien sûr le fait de ne percevoir aucun argent des marques et des industriels, mais aussi de ne pas faire de pub, de ne pas revendre les données de nos utilisateurs.
L’application repose sur une version premium à partir d’un abonnement de 10 euros/an, qui permet à l’entreprise d’être pratiquement tout en assurant son équilibre financier : « Aujourd’hui, Yuka est à l’équilibre financier et génère du profit grâce à cette version premium. Donc, ça fonctionne très bien et ça permet de garder 90% de l’application qui est gratuite, et d’avoir à côté une partie payante et accessible via cette version premium. Sachant qu’il y a aussi plein de gens qui paient la version premium, pas forcément pour les fonctionnalités que nous proposons, mais un peu comme un soutien à Yuka ».
Julie Chapon s’occupe du développement de Yuka aux USA, devenus le premier marché de l’application à la carotte. Photo : Yuka
En 2023, Yuka dégagé un chiffre d’affaires d’environ 3,8 millions d’euros dont près de 3,5 millions proviennent des abonnement premium, 229.166 euros de la vente de livres et de calendriers et 71.000 euros générés par des prestations de services.
Une base de données solide et un contrôle rigoureux
Yuka s’appuie sur une base de données maison de plus de 5 millions de produits, dont 3 millions d’alimentaires et 2 millions de cosmétiques. Chaque jour, 1.200 nouveaux produits y sont ajoutés. Cette base est alimentée en même temps par les utilisateurs et les marques via une plateforme dédiée.
Un système de contrôle complet est mis en place : équipe de vérification, modération humaine, contrôles automatiques par machine learning… L’objectif ? Garantir des données fiables et à jour. Lorsqu’un contributeur tente de tricher, il est immédiatement banni.
Cap sur les États-Unis
Julie Chapon est désormais basée à New York pour piloter le développement de Yuka sur le marché américain, aujourd’hui le premier marché de l’application. « Le défi des États-Unis, c’est que c’est très grand, que chaque État est en soi un mini-pays, avec des grosses disparités selon les États. Donc, en fait, s’adresser aux USA, c’est s’adresser à 50 Etats à l’intérieur du pays, c’est ça qui est difficile. Pour l’instant, ça fait maintenant quelques années qu’on est lancé aux États-Unis. C’est devenu notre premier marché et il se passe beaucoup de choses ici. Et donc, moi, je suis sur place et je suis en train de monter une petite équipe sur place, justement, pour m’aider avec tous ces défis du continent américain et à aider à étendre Yuka dans ce pays ».
Ça fait maintenant quelques années qu’on est lancé aux États-Unis. C’est devenu notre premier marché et il se passe beaucoup de choses ici.
Si certaines rêveraient de voir Yuka s’étendre aux produits ménagers ou textiles, ce n’est pas à l’ordre du jour. La priorité, c’est d’ancrer durablement l’application aux États-Unis.
Quant à la législation, même si ce n’est pas le cœur de leur stratégie, Yuka peut s’enorgueillir d’avoir influencé le débat public. En 2019, l’entreprise a lancé une pétition contre les nitrites dans la charcuterie. Résultat ? Plus de 500 000 signatures, et un plan de réduction annoncé par le Gouvernement français.
Une success-story racontée en mini-série
Yuka a lancé en mai 2025 une mini-série en quatre épisodes retraçant son parcours, de l’idée initiale au phénomène social. « On reçoit plus de 500 messages par jour, dont certains très touchants. Il y a des utilisateurs pour qui Yuka a changé la vie : perte de poids, amélioration de la santé, accompagnement dans la maladie… », se réjouit Julie Chapon.
Méderic Guisse (st)
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Source: LPOST

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