Sous le signe de la résistance, le PS étrille la « droite odieuse » à la fête du 1er mai à Liège
Du côté de Liège, le Parti socialiste s’est réuni, ce 1er mai, comme chaque année pour célébrer la journée internationale des travailleurs et travailleuses avec ses militants. Dès 10h et jusqu’à 13h, plusieurs personnalités politiques et du milieu associatif étaient présentes en cette matinée, telles que le président du PS liégeois, Frédéric Daerden, la députée socialiste wallonne Christie Morreale, ou encore Joël Thône, président de la FGTB Liège-Huy-Waremme. Le rassemblement a été ouvert par le discours du président du parti, Paul Magnette. Dans son discours, il fait le point sur les réformes menées par les gouvernements actuels en Wallonie et au Fédéral. Il n’hésite pas également à attaquer le MR et Les Engagés pour la promesse non tenue des 500 euros nets de différence entre le salaire pour les travailleurs et les allocations de chômage. Au-delà du discours d’ouverture du président du parti, les mots « combats » et « résistance » ont souvent été prononcés dans les nombreux discours pour parler des futures batailles que vont mener les socialistes contre le gouvernement de droite Arizonaactuel.
Sous un soleil radieux, le Parti socialiste s’est réuni au parc d’Avroy à Liège pour fêter le 1er mai 2025 avec ses militants. Ce rassemblement a permis au parti de faire le point sur la situation actuelle au niveau gouvernemental, mais aussi de présenter les futures batailles à mener et de la restructuration du parti initiée depuis ces dernières semaines.
De nombreuses personnalités du parti se sont réunies à Liège, telles que Frédéric Daerden, président du PS liégeois ; Christie Morreale, députée wallonne ; ou encore le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer. Mais ils n’étaient pas seuls, le milieu associatif et la FGTB étaient aussi de la partie avec, entre autres, Joël Thône, président de la FGTB Liège-Huy-Waremme. De 10 h à 13 h, chacun a pu s’exprimer devant les nombreux militants socialistes présents au parc d’Avroy.
Paul Magnette en ouverture
Le président du parti, Paul Magnette, était présent ce matin à Liège et c’est lui qui a ouvert les festivités.« Quel bonheur de vous voir si nombreux ce matin, et en plus le bon Dieu est socialiste et le bon Dieu est liégeois par ce beau soleil ». Mais très vite, il revient à la réalité politique du pays.« Ce que ces gouvernements de droite nous préparent et en particulier l’Arizona, c’est une nouvelle loi inique qui attaque frontalement et partout les droits des travailleurs ».
Ce que ces gouvernements de droite nous préparent et en particulier l’Arizona, c’est une nouvelle loi inique qui attaque frontalement et partout les droits des travailleurs.
Dans son discours, Paul Magnette fait le point des mesures prises par le Gouvernement fédéral l’Arizona qui concernent de nombreux secteurs, en passant des travailleurs de nuit jusqu’aux enseignants. Il revient aussi sur la situation des personnes plus fragilisées comme les chômeurs ou les pensionnés. « Et bien sûr, il y a ces attaques ignobles contre les plus fragiles : dans quelques mois, ce sont 150.000 chômeurs qui vont être exclus, et 2 ans plus tard, ce sont 150.000 autres qui seront également exclus. Les pensionnés perdront en moyenne 1.500 euros, les invalides et les personnes en situation de handicap les plus vulnérables parmi les plus vulnérables perdront en moyenne 1.000 euros par an », déclare-t-il.
C’est sous le signe de la résistance que le PS a célébré la fête du 1er mai à Liège. D.R.
Le MR et Les Engagés attaqués
« C’est d’autant plus scandaleux qu’en réalité, personne, personne n’a voté pour ça. Le MR et Les Engagés pendant toute la campagne n’ont cessé de dire : on va récompenser le travail, on va féliciter ceux qui bossent, on va leur donner 500 euros en plus. Mais on le sait aujourd’hui, les travailleurs ne verront jamais la couleur des 500 euros qui leur avaient été promis, bien au contraire ils devront travailler plus pour gagner moins et devront travailler plus longtemps pour une plus petite pension », observe Paul Magnette.
Cette droite toujours plus radicale qui flirte avec le racisme, qui active la haine des pauvres ; attaque les fonctionnaires, les chercheurs, les défenseurs des droits humains, les militants climatiques, les journalistes…
Selon le président du PS, la droite (sans nommer qui que ce soit) s’attaque aux racines de la démocratie. « Cette droite toujours plus radicale qui flirte avec le racisme, qui active la haine des pauvres ; attaque les fonctionnaires, les chercheurs, les défenseurs des droits humains, les militants climatiques, les journalistes, les artistes, les syndicalistes, tous les contre-pouvoirs. Elle multiplie tous les jours les provocations, les polémiques. Elle divise la société en dressant les uns contre les autres ; les travailleurs, selon leur origine, selon qu’ils ont un emploi ou qu’ils n’en ont pas, selon qu’ils sont valides ou pas », ajoute-t-il.
Résister à la droite
Face aux différentes réformes menées par le Gouvernement fédéral et de la région, le PS n’a pas arrêté de marteler le mot résistance dans ses discours et d’indiquer qu’ils vont mener des combats dans les différents parlements. « Ce qu’on essaie, c’est de les faire reculer à travers des arguments, à travers des contre-propositions », précise Christie Morreale, cheffe de groupe PS au Parlement wallon et députée de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ce qu’on essaie, c’est de les faire reculer à travers des arguments, à travers des contre-propositions.
Quant à Paul Magnette, il remet en cause les chiffres lancés par le Gouvernement pour se justifier. Pour lui, l’important, ce sont les personnes derrière ceux-ci. « Nous, les socialistes, sur ces chiffres, nous mettons des noms et nous mettons des visages et nous expliquons ce que sont concrètement les conséquences des décisions qu’ils prennent », déclare le président du PS.
La députée wallonne, Christie Morreale, veut contrer la nouvelle majorité régionale avec des contre-propositions. D.R.
« En ces temps difficiles, chers amis, chers camarades, nous devons, nous socialistes, être la force de résistance. Nous devons résister pour faire reculer les gouvernements. Nous devons résister pour rappeler jour après jour nos principes et ne pas les laisser bafouer par cette droite odieuse. Nous voulons, jour après jour, réinventer des solutions et dessiner les contours d’un monde meilleur », annonce Paul Magnette. Toutefois, il se montre réaliste quant à son parti. Il confesse : « On n’est pas parfaits et on n’a pas réglé tous les problèmes, mais on a de quoi être fier de ce que nous avons fait ».
Manque de cohérence du gouvernement
La députée wallonne Christie Morreale constate des différences entre les actions et les paroles du Gouvernement wallon : « Entre le discours et la réalité, il y a un énorme écart qui se construit et donc on doit à la fois chercher des alternatives, combattre, dénoncer, mais aussi se nourrir de la colère de la réalité des gens qui travaillent, qui sont en difficulté, qui sont malades, et pouvoir forcer le gouvernement à reculer et à dénoncer cette situation profondément injuste qui mène les gens dans la précarité ».
Elle n’hésite pas à nous confier un exemple d’un des combats que le Parti socialiste va mener face à la droite : « On va venir avec des propositions en matière de plein emploi, parce que, pour le moment, qu’est-ce qui se passe ? On dit qu’on va virer des chômeurs, alors que, pour un emploi disponible, il y a six personnes qui cherchent de l’emploi. Et les cinq autres qui ne trouvent pas d’emploi, qu’est-ce qu’on en fait ? Il faut créer de l’emploi pour permettre aux gens d’en avoir un, c’est sur ça qu’ils doivent se concentrer, et on va apporter des solutions pour leur dire déjà comment on a fait sous l’ancienne législature pour créer 300 000 emplois, alors qu’eux, ça fait 9 mois qu’ils sont en place ; par exemple, en Wallonie, le taux d’emploi a diminué de 2% c’est énorme, c’est important ».
Les 80 ans de la libération
Paul Magnette rappelle que dans quelques jours, c’est le 80ᵉ anniversaire de la Libération. Il fait le parallèle avec la situation actuelle : « C’est qu’une fois de plus, nous fassions de l’adversité une force. Écoutons les inquiétudes et les espérances, débattons avec toutes celles et tous ceux qui partagent nos valeurs, formons-nous pour ne pas nous laisser dépasser par la complexité du monde, inventons les conquêtes de demain. Et préparons-nous à revenir, à revenir plus grands, plus forts, plus ambitieux que jamais, portés par la colère populaire et portés par les espérances que les dizaines de milliers de citoyens placent en nous », a martelé le président du PS.
Nous vivons des temps difficiles, mais nous ne sommes jamais aussi bons que dans l’épreuve. Toute notre histoire le démontre, alors mobilisons-nous.
« Nous vivons des temps difficiles, mais nous ne sommes jamais aussi bons que dans l’épreuve. Toute notre histoire le démontre, alors mobilisons-nous. Soyons de tous les combats, de tous les débats. Soyons fiers de notre histoire. Ne baissons pas la tête. Brandissons les exemples de celles et ceux qui ont affronté la fatalité avant nous. Et accueillons toutes celles et ceux qui souffrent dans leurs droits et leur dignité et, ensemble, chers amis et chers camarades, nous réécrirons une nouvelle page dans la glorieuse histoire du socialisme. Vive la fête du travail, vive le premier mai, et vive le socialisme », conclut Paul Magnette.
Des militants socialistes heureux de participer à la fête du 1er mai à Liège. D.R.
La fête des travailleurs
Cette journée, c’est une tradition pour les socialistes depuis longtemps. « Je pense que, d’abord, le premier mai est un jour de fête depuis une dizaine d’années qui met à l’honneur les travailleurs et les anciens travailleurs. Et je pense que c’est un élément important, une tradition pour le Parti socialiste que l’on doit pouvoir continuer et, vous voyez, il y avait du monde ici, à Liège, il y a du monde aux 4 coins de la Wallonie et à Bruxelles », se réjouit Frédéric Daerden, bourgmestre de Herstal et président du PS liégeois.
C’est important d’être présent chaque année au 1er mai. C’est vraiment le rendez-vous des gens de gauche pour se mobiliser contre les politiques que les gens de droite veulent nous imposer.
Les militants sont venus nombreux, et pour beaucoup, être présents à ce rassemblement pour célébrer la journée internationale des travailleurs était important. « C’est important d’être présent chaque année au 1er mai. C’est vraiment le rendez-vous des gens de gauche pour se mobiliser contre les politiques que les gens de droite veulent nous imposer, qui sont toujours des politiques de régression sociale. Mais alors, particulièrement maintenant que l’on voit bien ce qu’un gouvernement de droite est capable de faire, on n’est pas loin de ce que Donald Trump fabrique aux États-Unis, toute proportion gardée, mais en tout cas ça y va. Donc, il faut vraiment qu’on se mobilise, tous les gens de gauche et en particulier le grand parti de gauche qu’est le Parti socialiste », confie Catherine Schiltz, militante socialiste à la section d’Angleur.
Une partie des participants à la fête du 1er mai des socialistes à Liège. D.R.
L’importance de rencontrer les gens
Le 1er mai, c’est aussi l’occasion de rencontrer les nombreux militants et de fêter avec eux les nombreux acquis sociaux. « Ici, le premier mai, c’est ouvert à tout le monde » rappelle Joël Thone, président de la FGTB Liège-Huy-Waremme. Pour lui, la rencontre avec les militants n’est pas uniquement le 1er mai, mais tous les jours. « Au niveau de la FGTB, si on prend la régionale de Liège, nous avons 150 000 affiliés. On tient des réunions dans les usines, dans les administrations, dans les écoles, dans nos bâtiments. La communication, elle est en continu », ajoute -t-il.
On sent que la colère gronde, on entend tous les jours des travailleurs qui nous disent : on est dupés, et oui, on a voté pour le MR et Les Engagés.
Pour Christie Morreale, il est important d’être aussi présent dans la rue, de voir la réalité de ce que vivent les travailleurs. « Notre place est à côté des gens. On sent que la colère gronde, on entend tous les jours des travailleurs qui nous disent : on est dupés, et oui, on a voté pour le MR et Les Engagés, on l’avoue, mais on s’est trompés parce qu’on pensait vraiment qu’ils allaient nous aider, mais ils nous mettent en fait la tête sous l’eau. Donc on doit être aux côtés de ces gens-là, on doit se nourrir de la colère de ces travailleurs pour la transformer en une force alternative. C’est dans le rapport de force qu’on arrivera à renverser les choses », conclut la députée.
Méderic Guisse (st)
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Source: LPOST
