« Ars Mechanica », la nouvelle expo du Boverie qui conte la force d’innover à la belge
LIEGE. Dès ce 25 avril et jusqu’au 27 juillet prochain, le musée Boverie, à Liège, accueille « Ars Mechanica, la Force d’Innover », une exposition dédiée à l’histoire unique d’un génie humain et technique belge qui a conquis le monde : FN Herstal, Browning et Winchester. Une expo évènement, fruit d’une collaboration entre FN Browning Group, la Ville de Liège et le Centre International d’Art et de Culture. Gros plan sur nos talents et nos géants.
L’exposition constitue un voyage fascinant au croisement de l’art, de l’histoire et de la technique qui a fait des marques FN, Browning et Winchester des légendes vivantes. Celles-ci racontent l’histoire du bassin industriel et social liégeois, la rencontre de deux mondes et de deux cultures, l’Europe et les Etats-Unis, et enfin, l’histoire d’un génie humain et technique belge qui a conquis le monde. Echevine de la Culture à Liège, Elisabeth Fraipont (MR) salue le travail de scénarisation de l’exposition « bien fait » des équipes. D’après elle, elle permet de découvrir un kaléidoscope fait de patrimoine, d’industrie, d’artisanat et de technologie présent dans la région liégeoise. Face à ceux qui critiquent le choix de la Boverie pour accueillir, elle défend cette option. Elle estime qu’il ne faut pas opposer «l’art et l’industrie » qui sont deux sphères de la société. « Evoquer l’armurerie son passé et son évolution ne doit pas être un sujet tabou. Je retiens la pertinence de l’exposition qui réside dans le travail de qualité des personnes, le côté social et le vent de révolte avec la grève des femmes de la FN Herstal en février 1966 », précise Elisabeth Fraipont.
Un voyage au cœur des techniques
FN Herstal et Browning International, deux filiales belges de FN Browning Group, sont aujourd’hui des références dans le domaine des armes légères. Mais les amateurs de sports mécaniques penseront aussi aux voitures et motos FN.
Les sportifs se souviendront des raquettes de tennis Browning ou clubs de golf. Les connaisseurs associeront les moteurs FN aux premiers programmes de la fusée Ariane, ou aux moteurs qui équipent certains avions civils comme militaires. Des éleveurs bovins possèdent peut-être encore une ancienne machine à traire FN. Le mouvement féministe, enfin, se souvient de la grève des « femmes machines » en 1966, réclamant un salaire égal à travail égal, un mouvement qui devint mondial.
FN Browing Group c. Axel Thijssen
Chacun de ces domaines font partie d’une plus grande histoire encore. Créée en 1889 pour équiper l’armée belge en munitions et armes légères, FN Herstal deviendra quelques années plus tard le lieu de rencontre insolite de la puissance industrielle liégeoise, notamment d’un savoir-faire armurier vieux de plusieurs siècles, avec l’inventeur de génie John Moses Browning et la culture américaine, la conquête de l’ouest, qu’il incarne à bien des égards. L’entreprise développera un penchant sans pareil pour se diversifier, changer et parfois renaître au fil des décennies d’un siècle chahuté, le 20ème.
Des engins, des peintures et des armes
L’histoire de FN Browning Group est aussi celle d’un pionnier de l’armement moderne. C’est à Herstal qu’ont été fabriquées en grande série, pour la première fois de l’histoire, des armes à feu automatiques. À l’instar de celles-ci, l’ingéniosité des travailleurs a permis d’être à l’origine de la modernisation, parfois révolutionnaire, de multiples processus industriels, aujourd’hui communs à travers le monde. « L’exposition raconte l’histoire de la FN qui est passée d’une entreprise nationale à un groupe mondial. L’expostion est la réunion de deux cultures autour de l’armurerie, mais aussi de la composante en matière de diversité des métiers et du savoir-faire de tous les travailleurs en région liégeoise », explique le Français Adrien Marnat, commissaire de l’exposition et directeur de la Fondation Ars Mechanica. Il précise que l’exposition rassemble près de 300 artefacts dont certains des prêts provenant notamment des USA. Elle illustre aussi les 135 ans d’histoire de l’entreprise, fêtés en 2024. L’idée de l’exposition remonte à février 2024 et il a fallu plus d’un an pour la mettre sur pied. Envrion 25 sociétés ont travaillé sur le projet.
Peu d’entreprises belges peuvent se prévaloir d’avoir constitué un groupe mondial réunissant trois marques de légende
En exposant des productions industrielles et artisanales dans un musée des Beaux-Arts, il s’agit de rappeler qu’à une période de l’histoire, les Beaux-Arts et la technique (technè) faisaient tous deux parties des arts mécaniques, avec comme point commun l’expression du génie humain. Les œuvres présentées ne sont pas seulement des pièces esthétiques, mais témoignent du travail des femmes et des hommes qui, grâce à des outils industriels performants et à des inventeurs, ont façonné des productions fiables et innovantes, à l’origine de révolutions technologiques.
La force d’innover, une histoire, un parcours
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Source: LPOST