Faillite de Liberty Liège : amertume des travailleurs qui épinglent le Gouvernement wallon


Faillite de Liberty Liège : amertume des travailleurs qui épinglent le Gouvernement wallon
D.R.Après la faillite de Liberty Liège prononcée mardi 22 avril par le tribunal de l’entreprise de Liège, les travailleurs sont partagés entre déception et colère. Délégué du syndicat Setca, Alexandre Caruana fustige l’attitude du Gouvernement wallon qu’il accuser d’avoir abandonné les travailleurs à leur sort en ayant refusé d’avancer le budget nécessaire pour le maintien des outils précipitant la faillite de l’entreprise. « Il y a quelques jours, le cabinet du ministre Jeholet (MR) nous vantait les mérites de la faillite silencieuse, mais quand il faut prendre des décisions pour permettre à la procédure de se poursuivre dans de bonnes conditions, il fait tout pour précipiter la faillite », nous a-t-il confié. De son côté, le permanent de la CSC-Metea à Liège, Farouk Chennit, estime que même si la faillite de l’entreprise est une mauvaise nouvelle, il faut y voir du positif, car, dit-il, les travailleurs vont désormais pouvoir désormais prétendre aux allocations de chômage, alors qu’ils ne sont plus payés depuis plus de trois mois. Des candidats repreneurs seraient déjà sur les rangs pour récolter les morceaux…
Prononcée mardi 22 avril par le tribunal de l’entreprise, la faillite de Liberty Liège laisse un goût amer aux travailleurs. Les représentants des travailleurs digèrent la nouvelle, mais fustigent l’attitude du Gouvernement wallon dans le dossier.
Je suis surpris et déçu par l’attitude de la Région wallonne. La faillite silencieuse aurait permis d’assurer les droits des travailleurs via la Convention collective 32 bis.
« Je suis surpris et déçu par l’attitude de la Région wallonne. Il y a quelques jours, le cabinet du ministre Jeholet (ministre wallon de l’Economie et de l’Emploi, ndlr) nous vantait ls mérites de la faillite silencieuse, mais quand il fait prendre des mesures pour débloquer les fonds afin de financer le maintien des outils en bon état et permettre à la procédure de faillite silencieuse de se poursuivre, le Gouvernement wallon est absent. Il a tout fait pour précipiter la faillite, alors que la faillite silencieuse aurait permis d’assurer les droits des travailleurs via la Convention collective 32 bis (garantie des droits des travailleurs dans les cas de changement d’employeur, ndlr). J’avoue que j’ai du mal à comprendre la logique de l’attitude de la Région wallonne », critique Alexandre Caruana, délégué Setca (employés, cadres) chez Liberty Liège.
275.000 euros par mois pour maintenir les outils
D’après certaines sources, il fallait débourser environ 275.000 euros par mois pour financer le maintien des outils en bon état durant la procédure silencieuses (30 jours renouvelables), mais la Région wallonne aurait fait savoir qu’elle n’était pas disposée à apporter le montant, parce qu’il n’y a pas assez de garanties suffisantes permettant un remboursement. La direction de la maison-mère, Liberty Galati (placée sous concordat en Roumanie), était aux abonnés absents. « En déboursant ce montant, on sauve des emplois et ce sont des travailleurs qui n’iront pas pointer au chômage. Par ailleurs, ce ne sera pas la première fois que la Région wallonne donne de l’argent à une multinationale », peste Alexandre Caruana.
On verra si la Région wallonne tiendra son engagement d’être aux côtés des travailleurs maintenant qu’une faillite est prononcée.
Dans les rangs des ouvriers, c’est l’amertume qui étreint les travailleurs. Mais ils essaient de faire contre mauvaise fortune, bon cœur. « La faillite prononcée s’explique par le fait qu’il y a un manque flagrant de trésorerie pour continuer. La région wallonne a estimé qu’il n’y a pas de garantie suffisante pour faire un prêt. On verra si elle tiendra son engagement d’être aux côtés des travailleurs maintenant qu’une faillite est prononcée. En attendant, les travailleurs vont pouvoir aller s’inscrire au Forem comme demandeur d’emploi dès qu’ils auront reçu leur lettre de licenciement. Quand ils auront leur C4, ils pourront se tourner vers l’Onem pour avoir leurs allocations de chômage, eux qui ne sont plus payés depuis le début de l’année », renchérit Farouk Chennit, permanent syndical à la CSC-Metea à Liège.
Des repreneurs pressentis
Par ailleurs, les travailleurs pourront désormais aussi se tourner vers le fonds de fermeture (fonds des indemnisations des travailleurs licenciés), mais le traitement des dossiers dure entre 4 et 10 mois avec un montant des primes plafonné à un montant brut de 30.500 euros.
Il semble qu’il y a des candidats repreneurs à l’affût pour récupérer les bons morceaux de Liberty Liège, notamment ArcelorMittal (ancien propriétaire des outils) et le russe NLMK (La Louvière). D’autres acteurs comme le groupe azerbaïdjanais Baku Steel (candidat à la reprise de l’aciérie italienne Ilva) ou le candidat repreneur turc, Tosyali Holding (déjà cité pour la reprise de Liberty Dudelange) pourraient également se positionner. Ironie du sort, c’est le projet de rachat de l’aciérie Ilva élaborée par ArcelorMittal qui lui a valu l’injonction de l’Europe de céder notamment les outils liégeois, rachetés par Liberty Steel…
Les deux curateurs désignés vont désormais contacter les éventuels repreneurs pour entamer des négociations.
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Source: LPOST

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