Délit d’initié : acquitté en appel, François Fornieri travaille sur de nouveaux projets entrepreneuriaux
La cour d’appel de Liège a confirmé jeudi 17 avril le jugement d’acquittement obtenu en première instance par l’homme d’affaires liégeois, François Fornieri dans le cadre du dossier de délit d’initié. Le fondateur de la biotech wallonne, Mithra (aujourd’hui en faillite) dit ne pas ressentir de haine, mais avoue une certaine amertume face aux conséquences du dossier sur sa vie professionnelle. Il dit travailler sur de nouveaux projets entrepreneuriaux susceptibles de lui permettre de se relancer. Les motifs de l’arrêt d’acquittement ne sont pas encore connus et personne ne sait si le parquet décidera d’aller en cassation, mais ce sera uniquement sur des questions de droit.
Entouré par ses deux avocats devant la porte de la cour d’appel, François Fornieri, a le visage fermé, ce jeudi après-midi. Il était un peu plus de 14h. Il discute avec ses conseils. Et pourtant, il vient de nouveau d’obtenir gain de cause dans le dossier de délit d’initié qui lui colle aux semelles. Quatorze mois après son acquittement par le tribunal correctionnel le 20 février 2024, la cour d’appel de Liège vient de confirmer le jugement rendu en première instance.
Soulagement après le nouveau verdict d’acquittement
En quelques 10 secondes, le président de la cour, Olivier Michiels, a fait état de son verdict. « Nous ne connaissons pas encore les motifs de l’arrêt d’acquittement, mais on ne peut qu’être soulagé par la décision après une procédure aussi longue. C’est évidemment un soulagement pour Monsieur Fornieri, mais c’est aussi une déception pour lui lorsqu’on sait le temps pris pour dire qu’il n’a rien fait », commente Me Philippe Culot.
Et son confrère Me Marc Dal de poursuivre : « Cela été une épreuve de vie qui a duré 5 ans ».
Nous ne connaissons pas encore les motifs de l’arrêt d’acquittement, mais on ne peut qu’être soulagé par la décision après une procédure aussi longue.
Les conseils du fondateur de la société biopharmaceutique wallonne Mithra (aujourd’hui en faillite) ne cachent pas leur déception vu la manière dont le dossier a été traité et vu les éléments qu’il contient. « Sur le plan personnel, la situation a été relativement compliquée pour Monsieur Fornieri. Une enquête menée différemment aurait sans doute permis de terminer plus rapidement. Dans ce dossier, on n’a jamais cherché que François Fornieri », déplore Me Culot.
Le parquet général a joué l’homme
A la question de savoir si dans ce dossier de délit d’initié, le parquet a surtout visé l’ancien patron de Mithra, il répond par l’affirmative. « D’ailleurs, cela avait été dit à l’audience. On ne transige pas avec M. Fornieri parce qu’on voulait l’amener devant le tribunal », déclare-t-il.
Il faut dire que dans le dossier, Samuel Di Giovanni, celui qui était censé avoir tiré profit du délit d’initié avait bénéficié d’une transaction pénale de la part du parquet général sans reconnaissance de culpabilité. Dans ces conditions, pourquoi donc renvoyer François Fornieri seul devant le tribunal correctionnel ?
BELGA
Conseil de François Fornieri, Me Philippe Culot critique le parquet général, car il a voulu jouer l’homme en poursuivant son client devant le tribunal correctionnel. (BELGA PHOTO NICOLAS LAMBERT).
On ne transige pas avec M. Fornieri parce qu’on voulait l’amener devant le tribunal.
En première instance, le tribunal correctionnel avait acquitté François Fornieri en estimant que le dossier ne comportait pas d’éléments convaincants à charge du fondateur et ancien patron de Mithra. Dans son jugement, le président du tribunal, François de Maere d’Artycke, observait « qu’il n’y a dans le présent dossier aucun document écrit, message WhatsApp, sms, témoignage ou autre faisant état du fait que Francesco Fornieri a transmis une information privilégiée ». Il soulignait même « qu’il subsiste un doute raisonnable quant au fait que Francesco Fornieri ait fourni à Samuel Di Giovanni une information privilégiée sur la base de laquelle ce dernier a pris la décision d’acheter des actions Mithra ».
Mithra, dégât collatéral du dossier de délit d’initié ?
Aux côtés de ses avocats, François Fornieri a le triomphe modeste. « Je ressens beaucoup d’émotions. Je suis très rassuré par la justice belge, car deux juges, pas les plus faciles, m’ont acquitté », dit-il.
Il ne cache pas son amertume devant les conséquences du dossier qui remonte à 2020. « Il y a eu de la casse pour Mithra, ce fleuron, n°1 mondial de la santé féminine, vendu pour rien du tout à une société hongroise, alors qu’on avait de grandes ambitions. A cause de cette affaire, depuis 2020, je n’ai plus pu rentrer dans le conseil d’administration à cause de cette affaire de délit d’initié. Je ne ressens pas de haine, mais je suis amer. On m’a même empêché de revenir comme consultant chez Mithra par des jeux de pouvoir », poursuit François Fornieri.
Il y a eu de la casse pour Mithra, ce fleuron, n°1 mondial de la santé féminine, vendu pour rien du tout à une société hongroise, alors qu’on avait de grades ambitions.
Comment voit-il son avenir professionnel ? « Aujourd’hui, je travaille sur de nouveaux projets, on verra bien », conclut-il.
L’homme d’affaire a toutes les raisons d’être soulagé, car il risquait gros. Le parquet réclamait de lourdes peines contre François Fornieri : 18 mois de prison avec sursis, 60.000 euros d’amendes, 233.000 euros de confiscations par équivalent et 40.000 euros de frais de justice. Le parquet dispose d’un délai pour aller en cassation, mais le pourvoi ne portera que sur des questions de droit.
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Source: LPOST