Mouvement réformateur : Le Centre Jean Gol va devenir un centre d’études bilingue
Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a indiqué mardi 15 avril, lors d’une conférence au Cercle de Wallonie que la décision a été prise de transformer le centre Jean Gol en un centre d’études bilingue. A cet effet, le centre va créer une antenne en Flandre avec des chercheurs néerlandophones pour réaliser et publier des analyses en néerlandais à destination du public du nord du pays. Quant au projet de lancer une liste MR en Flandre, la décision sera prise 2 ans avant les prochaines élections législatives et au regard de certaines conditions. En effet, dit-il, tout dépendra notamment de la capacité de l’Open VLD à se redéployer en Flandre et de l’évolution des relations du MR avec le parti nationaliste flamand, N-VA. Il a ironisé sur la situation du parti frère flamand (Open VLD) à qui « le MR a offert une 7ème députée fédérale » en la personne d’Alexia Bertrand, qui officie également comme cheffe de groupe du parti libéral flamand à la Chambre…
Il y avait foule ce mardi midi 15 avril au Cercle de Wallonie dans ses installations du Val Saint-Lambert (Seraing en région liégeoise). Et pour cause, l’orateur du jour est un responsable politique qui n’a pas sa langue dans sa poche : Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement réformateur (MR).
Bouchez aurait préféré l’Open VLD à Vooruit
Interrogé par Amid Faljaoui, le directeur du Cercle, le leader des libéraux francophones a notamment livré quelques précisions sur son ambition de déployer le MR en Flandre. Ira-t-il au bout de son projet au risque de tuer le parti frère (Open VLD) dans le nord du pays ? « (…) Tuer l’Open VLD ? C’est difficile de tuer un cadavre. Plus sérieusement, le constat que j’ai fait au soir du scrutin, c’est qu’on ne peut continuer à avoir un parti qui a des résultats électoraux aussi faibles. Je ne vais pas vous cacher que j’ai du respect pour Vooruit (socialiste flamand) qui est très courageux pour appliquer l’accord de gouvernement. Il démontre que ce n’est pas une fatalité d’avoir un parti socialiste enfermé dans le 19ème siècle. Mais ce n’est pas un grand mystère de vous dire que j’aurais préféré l’Open VLD à la place de Vooruit. Nous n’aurions pas été obligés d’accepter la taxe sur les plus-values et les modalités de mises en œuvre des politiques auraient été plus simples », dit-il. Des rires fusent dans l’assemblée.
Tuer l’Open VLD ? C’est difficile de tuer un cadavre. Plus sérieusement, le constat que j’ai fait au soir du scrutin, c’est qu’on ne peut continuer à avoir un parti qui a des résultats électoraux aussi faibles.
Il ironise sur la situation de l’Open VLD à la Chambre. « Aujourd’hui, l’Open VLD a 7 députés parce que nous lui avons offert une élue : Alexia Bertrand (cheffe de groupe, elle émargeait au MR à Bruxelles avant, ndlr) ». Avant d’exposer la disposition un peu ironique des députés à la Chambre. « J’ai tout le groupe MR derrière moi ; à côté, le ministre fédéral Jean-Luc Crucke (passé du MR chez Les Engagés) et Alexia Bertrand. Le MR, c’est comme Nerpeede au football (centre d’entraînement du club de foot Anderlecht, ndlr), on forme des joueurs pour les autres équipes », lance-t-il devant une assistance hilare.
Le centre Jean Gol devient bilingue
Il assure que son discours est celui d’un responsable politique « qui veut faire triompher le projet libéral en Belgique ».
Même si la décision formelle n’est pas encore prise de déployer le MR en Flandre, le président des libéraux francophones confirme son intention de continuer à donner une visibilité à son parti dans le nord du pays. « Nous avons pris la décision la semaine dernière : notre centre d’études va devenir bilingue. Le centre Jean Gol va avoir une antenne en Flandre. Nous allons faire appel à des chercheurs flamands pour réaliser et publier des études en néerlandais. Nous allons nous adresser à la presse flamande pour influencer le débat public flamand. Je vais souvent en Flandre, nos ministres aussi dont Mathieu Bihet (présent dans la salle mardi), ministre fédéral de l’Energie, qui a été rebaptisé ‘Atomic Bihet’ par la presse flamande parce qu’il a relancer le nucléaire. Nous allons continuer notre implantation dans le paysage politique flamand », poursuit-il.
Amid Faljaoui (à gauche sur la photo) et Goerges-Louis µbouchez (à droite) lors de la conférence au Cercle de Wallonie mardi 15 avril. Crédit : Nathalie Bidoul.
Conditions pour lancer des listes MR en Flandre
A la question de savoir si le MR va lancer des listes en Flandre, il rétorque que la décision sera prise « un an et demi ou 2 ans avant les élections, pas avant ». Et de préciser que la décision dépendra du redéploiement ou non de l’Open VLD, « s’il y arrive seul, tant mieux ». Par ailleurs, souligne-t-il, « si l’Open VLD ne déploie pas, on verra comment évoluera notre relation avec la N-VA. A part sur le débat institutionnel, 95% de notre programme sont identiques à celui de la N-VA. A un moment donné, n’y aura-t-il pas une recomposition du paysage politique flamand ? ».
Si ce gouvernement fonctionne, que l’on fait toutes les réformes et qu’on est soutenu aux prochaines élections, on va changer considérablement le paysage de la Belgique. Il n’y aura plus de nationalisme flamand.
D’après lui, cette éventualité est possible. Car, assure-t-il, « si ce gouvernement fonctionne, que l’on fait toutes les réformes et qu’on est soutenu aux prochaines élections, on va changer considérablement le paysage de la Belgique. Il n’y aura plus de nationalisme flamand puisqu’il n’y aura plus de PS wallon qui bloquera toute évolution et tout changement ».
Le troisième élément revient à se demander si le MR veut continuer la scène fédérale ou s’il se lance au niveau régional en Flandre. Mais, « la façon dont les élections sont conçues fait qu’il est difficile de se lancer à un seul niveau », conclut-il avant de prendre les questions de l’assemblée.
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Source: LPOST
