Benjamin HOLLEBEKE – Espace Jeunes Artistes


Benjamin HOLLEBEKE – Espace Jeunes Artistes
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And since then we’ve been slowly changing

La Boverie

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+32 (0) 4 238 55 01

La BoverieParc de la Boverie, 34020 Liège

du 06/02/2025 09:00

au 30/03/2025 16:00

And since then we’ve been slowly changing



Porté par la vague nébuleuse de l’abstraction, celle où se dissolvent les contours d’un réel désormais difficile à tenir, Benjamin Hollebeke use du ressac de celle-ci comme lavis au sein d’un dessin contemporain chargé de spleen et de recueillement. Une nostalgie tenace s’insinue dans les traits et les camaïeux de ses visions graphiques ; celle d’un réel érodé, rongé par une douce amertume qui parvient, malgré tout, à garder une retenue indispensable tout en demeurant grave.

Méditatif absorbé et discret, Benjamin Hollebeke s’échine depuis toujours à creuser méticuleusement un sillon où les catégories se frôlent et se répondent. Fort de jouer avec les limites de l’abstrait et du figuratif, l’artiste induit sans même le vouloir que ces expressions faussement antagonistes sont, au final, issues de la même source. Qu’elles aspirent toutes deux à distinguer et à faire jonction dans le même espace. Et c’est justement par cette exploration des espaces intermédiaires que Benjamin parvient à révéler dans ses dessins une vacuité vibrante, un abîme nécessaire entre les êtres et les choses. Il fait exister cette zone de silence, d’abandon et aussi de communion fragile où le vide devient matière. C’est alors empreint d’une mélancolie assumée qu’il tisse doucement ce lien ténu entre deux présences qui se rencontrent sans se saisir tout à fait. Ainsi, comme une évidence, dans l’œuvre de Benjamin Hollebeke tout devient paysage. Même les individus, irrémédiablement fondus dans la vastitude d’un Décor qu’ils ont arrêté de respecter.

Charles Rosen s’exprimait sur le Romantisme en ces termes : il est palpable dans une œuvre lorsqu’elle « donne un statut épique, une monumentalité véritable à l’expression lyrique de la nature, sans rien perdre de l’apparente simplicité de l’expression personnelle1. »

À l’image d’Emil Cioran, l’artiste infuse ce lyrisme romantique dans un océan de résignation.

En représentant une tour solitaire des parcs nationaux américains, Hollebeke semble se poser en vigie de lui-même. Il parvient à faire exister dans les têtes un double spectacle qui confronte la beauté à la violence latente de l’humanité. Une interpellation directe d’âmes à la fois éblouies par la grandeur naturelle et anéanties par le spectacle de la destruction lente de cette même Nature. Ses ciels encadrés d’arbres, gris, muets, d’une fixité tragique, deviennent en fin de compte l’écrin d’une mystique oubliée. Celle d’une fresque de sentiments qui veulent encore vivre, figés dans la contemplation désolée de l’irréversible.

Car Benjamin Hollebeke ne parle que de cela, au fond. De joie innée et de la perte de celle-ci.

D’un amour qui ne peut être qu’impossible.

Jean-Marc Reichart

1 Charles Rosen, La génération romantique, Gallimard, 2002




 

Source: Actu musique

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