Suite du «Party Gate »: l’ex-Premier ministre Boris Johnson renoue avec le journalisme
A peine est-il installé dans ses nouvelles fonctions de chroniqueur au Daily Mail, l’ancien Premier ministre, Boris Johnson est rappelé à l’ordre par le Parlement. AFPAprès une démission tonitruante le 10 juin dernier, l’ancien locataire du 10 Downing Street qui a démissionné de son mandat de député est retourné à ses premières amours. Il est devenu chroniqueur Daily Mail, le tabloïd de droite, pour un salaire à 6 chiffres. Il jure de faire exploser la vérité, simplement la sienne. Mais à peine installé dans ses nouvelles fonctions, il est rappelé à l’ordre pour n’avoir pas informé le Parlement de sa nouvelle reconversion comme tout député est tenu de le faire pour des raisons de sécurité. Son retrait (définitif ?) de la vie politique complique la situation du parti conservateur. Les élections partielles pour assurer son remplacement s’avère difficile pour son parti, car il est confronté à confronté à une chute de popularité vertigineuse depuis les dernières élections de 2015, avec seulement 28% d’intentions de vote.
Le rapport tant attendu du « Privilege Committee », le comité de surveillance pour les députés, a été publié le 15 juin dernier et il est sans appel pour Boris Johnson. L’ancien Premier ministre avait démissionné le 10 juin après la lecture anticipée du rapport sur le « Party Gate ». Il avait alors accusé le comité de mener une cabale contre lui. L’enquête, qui a duré plus d’un an, avait pour but d’analyser les agissements de Boris Johnson pendant la pandémie du Covid-19, notamment le fait qu’il ait participé à plusieurs reprises à des fêtes lors des confinements successifs, puis a ensuite juré devant ses pairs au Parlement qu’il n’y avait pas participé et qu’il avait suivi les règles du confinement à la lettre. Le rapport vient donc contredire les dénégations de l’ex-Premier ministre confirmant qu’il a délibérément menti au Parlement. Pour le comité, il BoJo est donc coupable « d’outrage au parlement », ce qui veut dire qu’en mentant au parlement, il a « empêché les députés d’exercer leurs droits de regard et de demander des comptes au gouvernement ».
Le rapport indique aussi qu’il a délibérément menti au comité en charge de l’enquête et contesté l’intégrité des « enquêteurs ». Il lui est également reproché d’avoir commenté le rapport lors de sa démission, alors que le texte n’était pas encore publié.
En mentant sur ses agissements dansle cadre du Party Gate, Boris Johson a empêché les députés d’exercer leurs droits de regard et de demander des comptes au gouvernement.
Le rapport conclut que Boris Johnson aurait dû écopé d’une suspension de 90 jours du Parlement s’il n’avait pas démissionné. Il s’agit d’une sanction rare infligée à un député.
Un Parlement qui approuve le rapport
Le rapport a été approuvé par le Parlement avec les voix de nombre de députés conservateurs, notamment celle de l’ancienne Première ministre, Theresa May. Elle justifie son vote favorable par le fait qu’il faut « maintenir les standards de la vie publique, montrer que nous reconnaissons tous la responsabilité que nous avons envers les personnes que nous servons et aider à restaurer la confiance dans notre démocratie parlementaire ».
Même si beaucoup de conservateurs semblent avoir lâché Boris Johnson, 225 députés se sont soit abstenus, soit ne sont pas venus voter. L’absence de l’actuel Premier ministre, Rishi Sunak, a été fortement remarquée. Une question se pose: Est-ce par soutien pour Boris Johnson ou pour ne pas avouer publiquement qu’ils abandonnaient leur ami qu’une grande majorité de députés conservateurs ne se sont pas prononcés sur le rapport ? Un peu des deux. Boris Johnson a encore de nombreux fidèles au sein de son parti, mais pour beaucoup de ses membres, il est aussi devenu le symbole de la chute du parti.
Boris Johnson retourne à ses premières amours
En démissionnant du Parlement, l’ancien Premier ministre n’est pas resté au chômage très longtemps. Le 16 juin, soit le lendemain de la publication du rapport accablant, il a annoncé qu’il retournait à ses premières amours : le journalisme. C’est le tabloïd de droite, le Daily Mail, qui l’emploie désormais comme chroniqueur, où il jure qu’il va exposer la vérité, du moins la sienne ! Son salaire est estimé à 6 chiffres.
Mais à peine arrivé au Daily Mail, il est déjà rappelé à l’ordre par le Parlement. En effet, avant de reprendre d’autres fonctions, un parlementaire doit en informer le Parlement pour des raisons de sécurité, ce que Johnson n’a pas fait.
Mauvaise période pour le parti conservateur
Le Parti Conservateur a déjà annoncé le nom du candidat qui va concourir pour succcéder à Boris Johnson dans la circonscription de South Ruislip, située au nord-ouest de Londres. Celle-ci est acquise aux conservateurs depuis 2010, mais cette fois, le combat s’annonce féroce.
A peine installé dans ses nouvelles fonctions, Boris Johnson est rappelé à l’ordre pour n’avoir pas informé le Parlement de sa nouvelle fonction de chroniqueur au Daily Mail
Steve Tuckwell, le candidat conservateur, devra affronter Danny Beales, le candidat travailliste qui a fait une campagne acharnée ces derniers mois. Cette élection partielle pourrait s’avérer cruciale pour le Labour qui espère gagner les prochaines élections générales prévues en 2024.
Le Labour doit convaincre 8 personnes sur 100 pour gagner l’élection partielle de South Ruislip, ce qui est tout à fait jouable. Le Parti de gauche est optimiste et mise sur le ras-le-bol des Britanniques vis-à-vis du parti conservateur. Celui-ci est confronté à une chute de popularité vertigineuse depuis les dernières élections de 2015, avec seulement 28% d’intention de vote.
Léna Job (à Londres)
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Source: LPOST
