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Victime d’une agression raciste, Guy N. raconte son calvaire à Huy
Le mur de sensibilisation sur le racisme au Musée africain de Tervuren. BELGADans la nuit du 9 au 10 juin 2023, Guy N. a été pris à partie par d’autres jeunes sur la place verte à Huy. Frappé au visage et traité de tous les noms, le jeune homme a déposé plainte et dit avoir identifié ses agresseurs. « Tu veux plus ? » « C’est ça que tu veux, vieux singe », « sale noir » ou encore « tu veux plus, ou pas ? Fils de p*** » sont les insultes proférées à son encontre pendant qu’il se faisait tabasser. Son téléphone portable lui a été pris et jeté dans la Meuse. Il dément avoir cherché une quelconque bagarre avec ses agresseurs. « Une personne se sentant pousser des ailes est passée devant un de mes amis et a soufflé la fumée de sa cigarette devant lui. Les deux ont commencé à se battre, mes autres amis et moi avons essayé de les séparer, c’est à ce moment que des copains du jeune homme à la cigarette sont arrivés en nombre. Ils étaient 20-30. C’est parti en bagarre, comme ils étaient plus nombreux, nous sommes partis en courant, mais ils m’ont rattrapé en voiture et m’ont frappé », nous a raconté le jeune adolescent, scolarisé à l’école Félicien Rops à Namur et futur joueur de foot de la Royale Union Sportive (RUS) Loyers. Tard dans la soirée de dimanche 18 juin, il a lancé un appel sur son compte Instagram exhortant les uns et les autres à renoncer à tout « acte d’agression envers ses agresseurs et à laisser la justice faire son travail ».
C’est sur son compte Instagram que Guy N. a partagé la mésaventure qui lui est arrivée dans la nuit du 9 au 10 juin sur la place verte à Huy. « Bonjour tout le monde, je souhaite vous faire part d’une expérience épouvantable qui s’est déroulée dans la ville de Huy en Belgique, la nuit du vendredi 9 juin, aux alentours de 1h00 du matin. Malheureusement, j’ai été pris pour cible par un groupe de personnes racistes. J’ai été victime de violences physiques, d’étranglement, de crachats, et ils ont également filmé la scène à mon insu en tenant des propos racistes. Leur intention était de diffuser cette vidéo sur les réseaux sociaux afin de ridiculiser. (…) Je partage cette histoire dans l’espoir de sensibiliser davantage à l’importance de lutter contre le racisme, et de promouvoir la tolérance et le respect mutuel. Personne ne devrait être jugé au maltraité en raison de sa race, de son origine ethnique ou de toute autre caractéristiques personnelle. Merci », a témoigné Guy N. dans un long post sur son compte ce week-end du 17-18 juin.
Propos et actes racistes
Son témoignage est accompagné d’une vidéo d’une partie de la scène. Elle confirme l’agression subie par le jeune homme. Les mots qu’on entend dans la vidéo sont choquants, révoltants. « Tu veux plus ? » « C’est ça que tu veux, vieux singe », « sale noir » ou encore « tu veux plus ou pas ? Fils de p*** ». Ils suintent de relents ouvertement racistes. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le message de Guy N. dépassent les 53.000 « likes » et totalisent plus de 1.600 commentaires.
https://www.instagram.com/p/Ctpbqc_MJvh/?igshid=NjZiM2M3MzIxNA==
Dans la liste des commentaires, un autre jeune apporte sa version, « histoire de re-contextualiser l’affaire ». Sous couvert d’anonymat pour éviter tout problème. Il condamne l’agression et les propos racistes, mais précise que c’est Guy N. et ses amis « qui sont allés agressés un jeune de 19 ans à 5 contre 1 pour une histoire de drogue…, car il cherchait du cannabis ». Plus loin, il précise que le jeune garçon qui a agressé Guy N. était « sous l’emprise de l’alcool », qu’il s’est « tout de suite rendu compte de sa bêtise et de l’erreur de ses mots, étant lui-même étranger. (…) il a de suite supprimé la vidéo (de l’agression, ndlr) et a même fait une vidéo d’excuse ». Il laisse entendre qu’il dispose de la vidéo de la première agression du jeune homme de 19 ans, mais ne souhaite pas la diffuser et s’en remet à la justice.
Rattrapé en voiture, puis frappé
Contacté par nos soins, Guy N. dément les accusations de premier agresseur avec ses amis. « C’est des mensonges. Aucun de mes amis ne fume ou n’est dans la drogue. On n’a rien à voir avec ça », nous dit Guy N. Il raconte le déroulé de l’agression dans la nuit de vendredi 9 à samedi 10 juin. « Une personne se sentant pousser des ailes est passée devant un de mes amis et a soufflé la fumée de sa cigarette devant lui. Elle faisait la maligne et nous disais : cassez-vous. Elle était un peu bourrée. Les deux ont commencé à s’embrouiller et à se battre, mes autres amis et moi avons essayé de les séparer, c’est à ce moment que des copains du jeune homme à la cigarette sont arrivés en nombre. Ils étaient 20-30. C’est parti en bagarre, comme ils étaient plus nombreux, nous sommes partis en courant, mais ils ont réussi à me rattraper en voiture et m’ont frappé », nous écrit Guy N. Dans un nouveau message posté sur son compte Instagram tard dans la nuit de dimanche 18 juin, il tente d’éviter tout débordement. « Je vous implore de ne pas prendre part à des actes d’agression envers les personnes qui m’ont agressé. Je comprends que la vidéo soit très violente et qu’elle suscite un désir de vengeance, mais je vous demande sincèrement de considérer que ces individus ont également des familles et des amis. Je vous en supplie, laissez la justice faire son travail et s’en charger », écrit-il.
Scolarisé à l’école Félicien Rops à Namur et futur joueur de foot de la Royale Union Sportive (RUS) Loyers, il dit avoir identifié ses agresseurs et va porter plainte à la police après avoir déposé une main courante auprès des forces de l’ordre. « La police de Huy est venue prendre des photos de moi à l’hôpital », poursuit-il.
Il revient désormais à la justice de faire son travail après l’enquête de la police. Des observateurs rappellent que nul ne peut se faire justice soi-même…
Ph. Law.
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Source: LPOST
