France : le micro-parti du ministre Bruno Le Maire sous le coup d’une enquête


France : le micro-parti du ministre Bruno Le Maire sous le coup d’une enquête
« Avec BLM », le micro-parti du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, visé par une enquête du parquet de Paris pour des soupçons de dons illégaux. AFPLa Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) cherche à établir si « Avec BLM », le micro-parti du ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a perçu des dons illégaux ou pas lors de la campagne pour la primaire de la droite en 2016 en vue des présidentielles de 2017. L’enquête a été ouverte par le parquet de Paris le 2 juin dernier, suite à un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), organisme chargé notamment de scruter les comptes de campagne.
Décidément, le Gouvernement de la Première ministre française, Elisabeth Borne est truffé de ministres inquiétés par la Justice ont certains proches du Président Emmanuel Macron. Il  y avait le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, mise en examen pour prise illégale d’intérêts (en raison de ses liens familiaux cachés avec les principaux actionnaires de l’armateur, MSC) ; le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti (mise en examen également pour prise illégale d’intérêts) et le ministre des Armées, Sébastein Lecornu (pour la même qualification). Désormais, c’est le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire qui voit la Justice s’approcher de lui. En l’occurrence, c’est le micro-parti que Bruno Le Maire avait créé en 2012 « Avec BLM », qui fait l’objet d’investigation pour savoir s’il a bénéficié de dons illégaux lors de sa campagne pour la primaire de la droite en 2016 dans la perspective des présidentielles de 2017. Il aurait selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) pu couvrir des dons illégaux à travers des factures non réglées.
Comment les dettes de 500.000 ont été réglées
En effet, après la défaite cuisante de Bruno Le Maire à la primaire de la droite qui a eu lieu fin 2016, où il avait atteint le piètre score de 2,4%, son micro-parti a fait faillite. Alors qu’« Avec BLM » avait reçu 2 millions d’euros de dons avant la campagne entre 2015 et 2016, il ne restait plus que 113.000 euros au parti fin 2016, alors qu’il avait encore 500 000 euros de dettes à payer.
Un micro-parti endetté après une campagne, cela arrive souvent. Cependant, c’est la manière dont le parti arrive à éponger ses dettes qui intéresse la CNCCFP, et c’est là où ça devient intéressant.
En 2017, dans un effort pour renflouer les caisses, « Avec BLM » a fait de forts appels aux dons, mais n’a récolté que 265.000 euros, pas suffisant donc pour s’acquitter de toutes les factures impayées. Le micro-parti a alors profité de la loi concernant les dettes commerciales qui dicte qu’une dette commerciale ne peut être réclamée que pendant une durée de 5 ans après l’édition d’une facture, elle est ensuite effacée.
Selon Médiapart qui a fait éclater l’affaire, le micro-parti a donc fait effacer pour un peu moins de 40.000 euros de dettes. Cependant, ce qui pose problème à la CNCCFP, ce sont notamment deux de ces factures qui ont été annulées auprès de deux prestataires experts de la communication politique. Une auprès de la société irlandaise Experian pour un montant de 24.990 euros et une autre pour la société américaine Catch Digital strategy pour un montant de 9.000 euros.
Fausses factures
Selon la CNCCFP, ces deux factures en particulier pourraient être des dons dissimulés. Les explications du micro-parti « Avec BLM » sur les raisons du non-paiement des deux factures n’ont pas satisfait la commission. L’opération peut, d’après la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, être considérée comme illégale pour une entreprise d’annuler une facture auprès d’un parti politique. Car, il serait très simple de dissimuler les dons d’une entreprise privée, en émettant de fausses factures et en laissant filer la dette jusqu’au-delà du délai de prescription de 5 ans. Le responsable du micro-parti, Hugues Le Maire, se défend dans une lettre adressée à la CNCCFP. « Pour l’ensemble de ces dettes auprès de fournisseurs, nous n’avons eu, pendant ces 5 ans révolus, aucun contact avec les fournisseurs, prestataires ou autres partenaires et ce malgré plusieurs tentatives de notre part, notamment lors de la circularisation dans le cadre de la validation des comptes annuels par nos Commissaires aux Comptes », a-t-il indiqué. Il rappelle aussi que la CNCCFP avait validé les comptes de campagne en novembre 2021 et n’avait alors relevé aucune anomalie.
Bref, le micro-parti se défend en affirmant qu’il aurait fait toutes les démarches nécessaires pour s’acquitter de ses dettes auprès de ses fournisseurs, mais que malgré les relances, les fournisseurs créanciers n’avaient pas réclamé leurs dettes.
Ce sera donc au parquet de Paris de démêler le vrai du faux, mais cette affaire fait tache pour un ministre de l’Economie, si intransigeant quand il s’agit des finances publiques, mais étonnamment laxiste quand il s’agit de son propre parti
L.J.
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Source: LPOST

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