Les grévistes de Delhaize réclament un vrai plan Renault
Les grévistes de Delahize manifestent devant le magasin de l’enseigne à Seraing samedi 10 juin. D.R.En grève depuis pour mois afin d’obliger Delhaize à revenir sur son projet de franchiser les 128 magasins intégrés du pays, les travailleurs se disent que l’enseigne au lion ne changera pas d’avis. Malgré les décisions de justice favorables à leur employeur et qui interdit tout piquet de grève devant les magasins, les « Delhaiziens » ne baissent pas les bras. Ils poursuivent leurs actions pour sensibiliser les consommateurs en soutenant que le projet de Delhaize contourne la loi Renault. « On sait désormais que Delhaize ne va pas changer d’avis et va concrétiser son projet de franchiser les magasins, mais que la société lance un vrai plan Renault pour permettre à ceux qui veulent partir de le faire. Il y en a beaucoup qui n’attendent que ça », nous a confié Antoinette, rencontrée samedi matin 10 juin au Delhaize de Seraing où elle et plusieurs de ses camarades ont bloqué l’accès au magasin pendant plusieurs heures.
Trois mois après le déclenchement de la grève en réaction au projet de Delhaize de franchiser ses 128 magasins intégrés du pays, les travailleurs de l’enseigne au lion sont partagés entre colère, résignation et fatalismes. Ils ont décidés de braver les décisions de justice favorables à leur employeur et qui interdit tout piquet de grève devant les magasins, les grévistes ont opté pour des actions « spontanées » de blocage de magasins tous les week-ends. Ils étaient ce samedi matin 10 juin notamment devant celui de Seraing (en région liégeoise). « Nous sommes ici pour sensibiliser les consommateurs sur l’attitude Delhaize. Ses dirigeants essaient de contourner la loi Renault avec leur projet de franchisation des magasins. On sait maintenant qu’ils ne vont pas changer d’avis, alors qu’ils lancent un vrai plan Renault pour permettre à ceux qui veulent partir de le faire », nous a confié Antoinette.
Appel au boycott de Delhaize
Avec ses collègues, ils bloquent le grand parking du magasin et empêchent les voitures des clients de s’y stationner. Ils discutent avec certains. « Nous resterons jusqu’à ce que l’huissier arrive. Nous avons opté pour des actions de ce type, parce qu’aujourd’hui, notre combat est passé au second plan, les médias ne parlent plus de nous. Aujourd’hui (samedi 10 juin, ndlr), plusieurs magasins sont concernés par ce type d’actions de blocage : 2 dans le Hainaut, 2 à Namur, 2 dans le Brabant wallon et celui-ci en région liégeoise. Un Delhaize, c’est en moyenne 60 CDI (Contrat à durée indéterminée). U, franchisé travaille avec maximum 20 personnes, vous imaginez la catastrophe sociale qui s’annonce… », renchérit Estelle, une collègue.
Elle et sa collègue Antoinette assurent que plusieurs travailleurs de Delhaize sont candidats au départ, mais dans le cadre d’un vrai plan Renault. Elles brandissent une feuille A4 représentant des manifestants avec un drapeau de l’enseigne au lion affichant un message clair : « Boycott. Les travailleur.euses.s de Delhaize sont en grève. De quel côté êtes-vous ? », peut-on lire sur l’affiche. Une affichette est distribuée aux clients. Elle expose la situation. « Nous ne pouvons pas vous empêcher d’entrer, mais par solidarité, vous pouvez ne pas rentrer, tant que la direction choisit de bafouer les droits de son personnel et de refuser tout accord. Clients et travailleurs solidaires », ont écrit les grévistes sur la face recto.
Boycott. Les travailleur.euses.s de Delhaize sont en grève. De quel côté êtes-vous ?
Au verso, un texte plus long est écrit. « Chers voisins, vous savez tous que nous sommes actuellement en conflit avec la direction de Delhaize qui veut revendre ses 128 magasins intégrés. Les conséquences pour nous et pour vous sont multiples. Dans un premier temps, nous allons perdre nos acquis sociaux. Par la suite, nous allons perdre nos collègues. Un magasin franchisé de la même taille que votre Delhaize, c’est 60% de contrats fixes en moins compensés par des étudiants et des intérimaires. Pour vous clients, ce sera l’augmentation des prix de vos produits favoris et la détérioration du service à sa clientèle. (…). Chers clients, votre présence nous manque et nous ne vous oublions pas. Nous espérons vous retrouver très rapidement dans la joie et la bonne humeur que vous connaissez. Merci de votre soutien ».
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Source: LPOST
