« Party Gate » : la chute de l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson


« Party Gate » : la chute de l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson
Une photo de Boris Johnson prise en juillet 2019 et qui se prête bien aux circonstances actuelles de sa démission comme député. AFPÇa sent la fin pour Boris Johnson, qui a démissionné, ce vendredi soir 9 juin, de son mandat de député. C’est un dernier rebondissement dans le scandale du « Party Gate » qui avait forcé l’ancien Premier ministre à rendre son tablier et à quitter le 10 Downing Street. La chute de Boris Johnson se poursuit donc et des développements futurs du dossier sont attendus. Il vient donc de renoncer au dernier rôle politique qui lui restait, du moins pour l’instant. La question est de savoir l’ancien Premier ministre pourra rebondir, comment et où ? En attendant, la démission de Boris Johnson avec effet immédiat met le parti Conservateur dans l’embarras, car elle est synonyme d’une nouvelle élection dans sa circonscription et d’autres démissions ne sont pas exclues en soutien à l’ancien Premier ministre. Nadine Dorries, une députée proche de ce dernier lui a emboîté le pas dès ce vendredi soir.
LAPour rappel, le scandale du « Party Gate » avait déjà fait tomber Boris Johnson en juillet 2022, lorsqu’il avait démissionné de ses fonctions de Premier ministre. En effet, le scandale l’avait éclaboussé quand une journaliste du Guardian avait révélé en décembre 2021, que le Premier ministre ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs avaient participé à plusieurs fêtes au sein du 10 Downing Street en 2020, alors que le Royaume-Uni était sous confinement strict, et donc tout rassemblement était interdit, en raison de la crise sanitaire du Covid-19.
Boris Johnson avait alors farouchement nié. Les allégations avaient alors fait l’objet d’une enquête qui avait confirmé que le Premier ministre avait bel et bien enfreint les règles de confinement en ayant organisé ou participé à plusieurs fêtes. Comme sanctions, les principaux acteurs du dossier s’étaient vu infliger de faibles amendes. Mais le scandale avait alors rendu la position de Boris Johnson intenable et il avait fini par être poussé vers la sortie.
Obligé de démissionner
Cependant, la justice n’en avait pas fini avec Boris Johnson. En effet, en démentant farouchement les accusations qui se sont révélées vraies, l’ex-Premier ministre est passé ces derniers jours devant le « Privilege Committee », lequel est un comité de surveillance pour les députés. Il a notamment le pouvoir de suspendre un parlementaire coupable de mauvaise conduite. Le comité a donc rendu sa décision ce vendredi soir 9 juin à 20 h, heure locale, et a conclu que Boris Johnson avait « délibérément menti au parlement à plusieurs reprises », et avait suggéré une sanction de plus de 10 jours. Quand le comité inflige une suspension de plus de 10 jours à un élu, cela donne aux électeurs de la circonscription de parlementaire suspendu de demander une nouvelle élection.
Pour Boris Johnson, les dés étaient donc jetés et il a préféré démissionner dans la foulée plutôt que d’affronter une défaite certaine lors d’une prochaine élection. A noter que sa démission est avec effet immédiat, laissant ainsi le parti conservateur dans l’embarras.
Quelles conséquences pour le parti Conservateur ?
La nouvelle élection dans la circonscription devra avoir lieu dans un délai de 4 mois, ce qui laisse très peu de temps au parti Conservateur de designer un nouveau candidat, alors qu’il n’en avait pas en réserve. Le parti d’opposition, le Labour, lui a un candidat désigné et qui fait campagne depuis déjà plusieurs mois. La démission de Boris Johnson avec effet immédiat met d’ores et déjà le parti au pouvoir dans une position difficile. Au plus bas dans les sondages, ce dernier scandale ne fait que l’affaiblir un peu plus. D’autant plus que cela pourrait donner lieu à d’autres démissions en soutien à Boris Johnson. À l’instar de Nadine Dorries, très proche de l’ancien Premier ministre et députée, a aussi remis son mandat pour le soutenir.
Pour la députée écossaise, Mhairi Black, membre du Parti national écossais (SNP), Boris Johnson a préféré partir avant d’être poussé à le faire. Cependant, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, surtout avec Boris Johnson. Sa lettre de démission lettre de démission laisse planer le doute. Dans un premier temps, il dénonce un comité « déterminé à le faire partir […] qui a refusé d’entendre la vérité, est la définition même d’un tribunal de pacotille ».
Enfin, il déclare de manière cryptique : « Je suis très triste de quitter le Parlement – du moins pour l’instant – mais surtout, je suis perplexe et consterné de pouvoir être contraint de partir de manière anti-démocratique […] avec un tel parti-pris évident ».
Quel futur pour Boris Johnson ?
Charles Begg, ancien assistant parlementaire auprès d’un député conservateur a indiqué que « Le futur le plus probable pour Boris Johnson, c’est de continuer comme beaucoup de politiciens avant lui, à donner des conférences, très lucratives ». Mais il assure aussi que ce n’est peut-être finalement pas la fin de sa carrière politique comme on pourrait le croire. « Beaucoup d’analystes supposent qu’il pourrait se représenter en tant que député dans son ancienne circonscription de Henley où il avait été élu entre 2001 et 2008, avant d’être maire de Londres. Cette hypothèse est étayée par le fait que c’est un siège très sûr pour les Conservateurs. Boris Johnson a été aperçu en train de regarder à acheter une maison dans cette circonscription, ce qui ne fait qu’augmenter les rumeurs ». L’ancien assistant avance une troisième hypothèse. « La troisième hypothèse, c’est qu’il se présente dans la circonscription dans laquelle son alliée Nadine Dorries vient juste de démissionner. Politiquement, ça serait bien plus dangereux, puisque c’est un siège qui peut être très facilement gagnable par le Labour, mais avec Boris, on ne sait jamais ! ».
Affaire à suivre donc…
Lena Job (à Londres)
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Source: LPOST

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