Un 1er mai de postures et de slogans sur les chômeurs. Qu’en est-il des solutions ?
En ce jour du 1er mai 2023, les chômeurs ont été les invités involontaires des discours des présidents de partis, principalement ceux du PS et du MR, respectivement Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez. Déjà la veille, le président de Vooruit (ex-SP.A), le Flamand Conner Rousseau a jeté un pavé dans la mare socialiste en se positionnant pour une limitation dans le temps des allocations de chômage pour les demandeurs d’emploi qui refuseraient un « emploi de base » après deux ans d’inactivité. Par sa déclaration, celui-ci a apporté de l’eau au moulin des libéraux francophones (MR) et néerlandophones (Open VLD) et, dans une certaine mesure, à celui des Démocrates-chrétiens néerlandophones (CD&V). En toute logique, la réponse des partis de gauche francophones ne s’est pas fait attendre et été serinée dans tous les discours du 1er mai. Du PTB au PS en passant par les Ecolos, c’est non.
Au-delà des déclarations chocs qui frappent l’esprit et qui s’apparentent davantage à des postures et à des slogans, il n’y a point de solutions concrètes.
Mais au-delà des déclarations chocs qui frappent l’esprit et qui s’apparentent davantage à des postures et à des slogans, il n’y a point de solutions concrètes, ni détaillées sur la table, permettant de résoudre une équation qui est loin d’être simple. Car il est difficile de comprendre pourquoi il y a des dizaines de métiers en pénurie (environ 140 en Wallonie), alors que dans le même temps, la Belgique affiche un taux de chômage qui est loin d’être négligeable. A titre d’exemple, en 2022, en Wallonie, le Forem a diffusé près de 500.000 offres d’emploi dont environ 19% n’ont pas trouvé preneur. Or, il y avait, dans le même temps, près de 120.000 chômeurs indemnisés.
Il y a un hiatus entre les offres et les demandes d’emplois et il faut trouver des solutions pour amener davantage de personnes actives vers les métiers. Mais ce n’est pas à coups de slogans ou de menaces de sanctions lancés à la bravade comme le font les partisans de la limitation des allocations de chômage dans le temps qu’on résoudra l’équation. Ce n’est pas non plus en adoptant une position dogmatique de refus catégorique d’aborder le point à l’instar des responsables politiques de gauche qu’on rend service à l’économie belge ou aux principaux concernés que sont les chômeurs. Les déclarations des uns et des autres, tous partis confondus créent plutôt une cacophonie. Il vaut mieux œuvrer pour rendre le travail plus attrayant, entre autre financièrement, pour attirer davantage de candidats et pour contenter également ceux qui sont déjà dans la vie active.
Il faut aller vers une réduction de l’écart entre le salaire minimum et les allocations de chômage afin qu’il soit plus intéressant d’aller travailler que de percevoir « la rémunération » du chômeur.
Par ailleurs, il faut aussi veiller à ce que les conditions de travail soient aussi alléchantes que possible, notamment par davantage de responsabilisation dans le travail fourni, l’autonomie ou encore le télétravail. Mais il faut également aller vers une réduction de l’écart entre le salaire minimum et les allocations de chômage afin qu’il soit plus intéressant d’aller travailler que de percevoir « la rémunération » du chômeur. Il est plus que temps de se pencher sur notre système d’éducation pour qu’il puisse diplômer des jeunes dont le profil correspond à ce qu’attendent les entreprises.
Les déclarations de ce 1er mai indiquent aussi aux citoyens qu’on entre tout doucement dans la pré-campagne électorale. Mais elles renseignent surtout les électeurs sur la vision des uns et des autres sur l’importante matière qu’est le chômage. Reste à voir le détail des solutions proposées pour le résorber ou, à tout le moins, à le réduire drastiquement. En attendant, il revient à l’électeur de commencer à se faire son idée et savoir comment voter en fonction de ce qu’il désire comme projet de société.
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Source: LPOST
