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Les vacances africaines de MBZ : le Président émirati suscite la polémique
Le président émirati Mohamed Ben Zayed Al Nahyane (à gauche sur la photo). A l’époque chef d’état-major des Émirats arabes unis, il s’entretient avec le vice-premier ministre albanais Ilir Meta le11 mai 1999 lors d’une réunion tenue dans un camp de réfugiés kosovars mis en place par les troupes des Émirats arabes unis près de Kukes. AFPOn connaît depuis 15 ans l’appétence des Emirats arabes unis pour l’Afrique. En réalité, et en particulier depuis les « Printemps arabes » et l’agitation au Yémen qui a conduit à la guerre en 2015, les Emirats arabes unis ont décidé de projeter leur puissance hors de leurs frontières et de leur zone d’influence régionale. Le président émirati Mohamed Ben Zayed Al Nahyane, plus communément appelé MBZ (pour Mohamed Ben Zayed), vient de passer ses vacances dans sa réserve naturelle privée dans la région du Cap en Afrique du Sud avec pas moins de 500 invités. Sa présence au pays suscite une importante polémique notamment en raison du traitement privilégié qui lui a été réservé. A titre d’exemple, au lieu d’atterrir à l’aéroport international de la région, le président émirati et ses convives ont atterri à l’aérodrome de Bulembu, utilisé par l’armée et la police.
L’Afrique est devenue un terrain de chasse prioritaire pour Abu Dhabi, dans sa lutte contre l’islamisme, la démocratie, et surtout en sous-main, pour les ressources précieuses qui s’y trouvent : terres rares, terres agricoles et même eau. La situation stratégique que représente la Corne de l’Afrique est un plus majeur à conquérir pour le président émirati Mohamed Ben Zayed (MBZ). En concurrence avec la Chine et la Russie, les Emirats cherchent à gagner des points dans le contexte actuel d’isolement relatif de Moscou et de son allié pékinois.
500 invités issus de 32 nationalités
Cette « passion africaine » de MBZ est telle que ce dernier a acheté toute une réserve naturelle en Afrique du Sud où il a dernièrement décidé de passer ses vacances avec pas moins de … 500 convives de 32 nationalités. Problème : à l’image du « bling-bling » émirati classique, il a suscité polémique sur polémique dans sa façon de faire. Gros sabots, voitures de luxe, pollution et paillettes à gogo, cadrent mal avec le niveau de vie du reste du pays. MBZ est chez lui depuis longtemps en Afrique, ce voyage tout sauf discret est une fameuse piqure de rappel.
Située dans la province du Cap Oriental, « sa » réserve est accessible par un aéroport militaire qui a été réservé pour l’occasion pour Mohamed Ben Zayed et sa cour. Ce dernier est un militaire et fricote avec des militaires du monde entier et ce, partout où il cherche à laisser son empreinte comme en Libye, au Yémen ou au Soudan. En Afrique du Sud, son arrivée a été perçue comme un pur privilège et un fait du prince de la part des autorités.
Cinq ministres pour étouffer l’affaire
Chantre de l’écologie maintenant qu’il a décroché l’organisation de la Cop 28 et qui démarre le 30 novembre prochain, le président émirati arguera que l’Afrique est encore un peu vierge de tout cela. Pourtant, ce sont la semaine dernière, une quinzaine d’avions remplis de voitures de luxe, d’hélicoptères, d’armes à feu pour chasser, de machines de fitness et de passagers étrangers qui ont débarqué en grande pompe à l’aéroport régional de Bulembu.
Au-delà du désastre écologique, l’opposition s’est élevée contre ce grand barnum organisé en dehors de toutes les procédures légales, en s’interrogeant notamment de savoir si toutes les personnes arrivées étaient détentrices de visas et d’autorisations pour importer des armes. Depuis plusieurs jours, la presse s’est emparée de la polémique pendant que le gouvernement, sur le grill, a mobilisé pas moins de cinq ministres pour tenter d’étouffer l’affaire.
S.B.
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Source: LPOST
