« Le problème, ce ne sont pas les notes de frais de Charles Michel mais son mode de fonctionnement »


« Le problème, ce ne sont pas les notes de frais de Charles Michel mais son mode de fonctionnement »
AFP

Depuis plusieurs jours, les dépenses jugées « somptuaires » de Charles Michel, président du Conseil européen, défraient la chronique. Mais si le vrai problème était ailleurs ? Dans la méthode de travail de Charles Michel, par exemple ? Et si l’une des données du problème était la complexité des institutions européennes ? Pour faire le point, nous avons rencontré plusieurs diplomates, fins connaisseurs des arcanes européennes.
« Honnêtement, cette histoire de frais excessifs du président Michel, c’est un peu n’importe quoi », lâche un haut fonctionnaire de la Commission européenne, pourtant peu susceptible de nourrir une sympathie excessive pour le politicien belge : « On reproche à Michel de se déplacer en avion privé ? Mais comment faire autrement alors que le Conseil ne dispose pas d’avions, comme c’est le cas dans toutes les capitales de l’Union ou presque. Du reste, quand elles n’en n’ont pas, leurs Premiers ministres ou leurs Présidents peuvent compter sur des appareils militaires. On souligne qu’il ne se déplace jamais sans une suite « importante » ? Soyons sérieux, ceux qui émettent ces critiques n’ont jamais assisté à un voyage officiel d’Emmanuel Macron ou du Président américain… Effectivement Charles Michel, quand il voyage, est accompagné de gardes du corps, d’interprètes, de conseillers. Et alors ? Il représente un ensemble de 27 Etats membres qui forment la troisième puissance économique mondiale et comptent près de 450 millions de citoyens… »
Comment Michel devrait-il aller en Chine ou en Turquie ? En planche à voile ?
A peu de choses près, ces propos pourraient être tenus par le porte-parole de Charles Michel, qui s’épuise, depuis une semaine, à éteindre l’incendie que certains voudraient sans doute voir consumer le « Président de l’Union ». Sont-ils excessifs pour autant ? Pas vraiment, non.
Un diplomate d’Europe centrale assène : « On peut lire ici et là que certains Etats membres sont plus sensibles que d’autres à ces questions financières. C’est sans doute vrai en Suède, au Danemark ou en Finlande où l’on a récemment vu le tollé soulevé par les images montrant une jeune Première ministre dansant dans une boîte de nuit. Mais, avec tout le respect qui leur est dû, ces pays sont un peu puritains et très égalitaristes. Nombre de leurs citoyens aiment voir leurs dirigeants se déplacer à vélo. Très bien, mais comment Michel devrait-il aller en Chine ou en Turquie ? En planche à voile ? »
Au-delà de leur aspect provocateur, ces propos ne sont pas dénués de vérité. Oui, les déplacements de Charles Michel « coûtent cher », et oui, il a un chauffeur et un cuisinier personnel. Mais n’est-ce pas le cas de tout chef d’Etat ou de gouvernement, ainsi que de très nombreux ministres (sinon tous) et de la majorité des ambassadeurs ? En tout, en Europe, des centaines si ce n’est des milliers de hauts responsables jouissent de ces « privilèges » payés par le contribuable. Mais alors pourquoi ce coup de chaleur autour des notes de frais du Président ?
L’art de nouer des liens apaisés et sereins ne fait pas partie de ses qualités… 
Le problème est ailleurs. D’abord, sans doute, dans la personnalité de Charles Michel. Un élu du MR qui l’a fréquenté de près lorsqu’il dirigeait ce parti puis Premier ministre se confie : « Charles a de grandes capacités intellectuelles et peut-être très protecteur avec ses proches et avec ceux en qui il a confiance. Mais c’est un timide, et avec les autres, il peut vite se montrer supérieur, cassant et rancunier. Et il peut piquer des colères cataclysmiques. L’art de nouer des liens apaisés et sereins ne fait pas partie de ses qualités… ».

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Source: LPOST

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